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 les poëmes du jardin des poëtes

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merlevenezien

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptySam 5 Mai 2012 - 23:42

jacques BREL

Jacques Brel, né le 8 avril 1929 à Schaerbeek, une commune de Bruxelles (Belgique), et mort le 9 octobre 1978 à Bobigny (France), est un auteur-compositeur-interprète, acteur et réalisateur belge
Issu d'une famille catholique flamande d'industriels (son père, Romain Brel était francophone de souche flamande et sa mère Lisette Vanneste était bruxelloise), Jacques Romain Georges Brel a été un enfant peu intéressé par l'école, excepté par les cours de français. Avec son frère, Pierre, de 6 ans son aîné, Jacques connaît une éducation austère entre collège catholique et scoutisme. Il écrit à 15 ans de longs poèmes et des nouvelles après avoir dévoré Jules Verne et Jack London1 puis, à 16 ans, il crée une troupe de théâtre avec quelques copains et écrit lui-même des pièces qu'il joue en amateur au sein de la Franche Cordée (mouvement de jeunesse catholique)2. Son père le fait entrer dans la cartonnerie familiale « Vanneste & Brel » où il est affecté de 1947 à 1953 au service commercial, travail pour lequel il n'a aucun goût3. Il songe très sérieusement à une reconversion, soit en tant qu'éleveur de poules, soit en tant que cordonnier, soit comme chanteur. Il choisit cette dernière voie et écrit n'importe où, n'importe quand. Amateur de musique classique (principalement de Maurice Ravel et de Schubert)[réf. nécessaire], il compose ses premières mélodies sur le piano familial et sur sa guitare sans jamais avoir pratiqué la musique auparavant.

Le 1er juin 1950, il épouse Thérèse Michielsen, dite « Miche », secrétaire dans une entreprise d'électricité, qu'il a rencontrée trois ans plus tôt dans la Franche Cordée. Le 6 décembre 1951 naît sa première fille, Chantal (car 1951 correspond à l'année où il commence à chanter).

À partir de 1952, il écrit et compose ses premières chansons qu'il chante dans le cadre familial, et à diverses soirées dans des cabarets bruxellois regroupés dans le quartier de l'« îlot sacré »4. Il fait déjà preuve de cette puissance lyrique (tant dans les textes que dans son interprétation encore trop teintée de scoutisme) qui rebute sa famille. Elle tente de le dissuader de continuer dans cette voie.

pour ELSA

une ile

Une île
Une île au large de l'espoir
Où les hommes n'auraient pas peur
Et douce et calme comme ton miroir
Une île
Claire comme un matin de Pâques
Offrant l'océane langueur
D'une sirène à chaque vague
Viens
Viens mon amour
Là-bas ne seraient point ces fous
Qui nous disent d'être sages
Ou que vingt ans est le bel âge
Voici venu le temps de vivre
Voici venu le temps d'aimer

Une île
Une île au large de l'amour
Posée sur l'autel de la mer
Satin couché sur le velours
Une île
Chaude comme la tendresse
Espérante comme un désert
Qu'un nuage de pluie caresse
Viens
Viens mon amour
Là-bas ne seraient point ces fous
Qui nous cachent les longues plages
Viens mon amour
Fuyons l'orage
Voici venu le temps de vivre
Voici venu le temps d'aimer

Une île
Une île qu'il nous reste à bâtir
Mais qui donc pourrait retenir
Les rêves que l'on rêve à deux
Une île
Voici qu'une île est en partance
Et qui sommeillait en nos yeux
Depuis les portes de l'enfance
Viens
Viens mon amour
Car c'est là-bas que tout commence
Je crois à la dernière chance
Et tu es celle que je veux
Voici venu le temps de vivre
Voici venu le temps d'aimer

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptySam 5 Mai 2012 - 23:46

CLAUDINETTE

Jardinpassion.org

Date de naissance: 09/03/1952
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Age: 60
Localisation: auvergne region combraille
Emploi/loisirs: retraitée debordé
Humeur: bonne quand le solei brille

Pour CLAUDINETTE

géranium éclaire de tes jolies couleur se parterre de fleurs.


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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptySam 5 Mai 2012 - 23:48

Alfred de Musset

Alfred de Musset, né le 11 décembre 1810 à Paris et mort le 2 mai 1857 dans la même ville, est un poète et un dramaturge français de la période romantique.

Lycéen brillant, Alfred de Musset abandonne vite ses études supérieures pour se consacrer à la littérature à partir de 1828-1829. Dès l'âge de 17 ans, il fréquente les poètes du Cénacle de Charles Nodier et publie en 1829, à 19 ans, Contes d'Espagne et d'Italie, son premier recueil poétique qui révèle son talent brillant. Il commence alors à mener une vie de « dandy débauché ». En décembre 1830, sa première comédie La Nuit Vénitienne est un échec accablant qui le fait renoncer à la scène pour longtemps. Il choisit dès lors de publier des pièces dans La Revue des Deux Mondes, avant de les regrouper en volume sous le titre explicite Un Spectacle dans un fauteuil. Il publie ainsi une , À quoi rêvent les jeunes filles ? en 1832, puis Les Caprices de Marianne en 1833. Il écrit ensuite son chef-d'œuvre, un drame romantique, Lorenzaccio en 1834 (la pièce ne sera représentée qu'en 1896) après sa liaison houleuse avec George Sand et donne la même année Fantasio et On ne badine pas avec l'amour. Il publie parallèlement des poèmes tourmentés comme la Nuit de mai et la Nuit de décembre en 1835, puis La Nuit d'août (1836) La Nuit d'octobre (1837), et un roman autobiographique la Confession d'un enfant du siècle en 1836.

Dépressif et alcoolique, au-delà de 30 ans, il écrit de moins en moins : on peut cependant relever les poèmes Tristesse, Une soirée perdue (1840), Souvenir en 1845 et diverses nouvelles (Histoire d'un merle blanc, 1842). Il reçoit la Légion d'honneur en 1845 et est élu à l'Académie française en 1852. Sa santé se dégrade gravement avec son alcoolisme et Alfred de Musset meurt à 46 ans, le 2 mai 1857, à peu près oublié : il est enterré dans la discrétion au Cimetière du Père-Lachaise, après des obsèques en l'église Saint-Roch. Ludovic Vitet, au nom de l'Académie française prononce l'éloge funèbre.

Redécouvert au XXe siècle, Alfred de Musset est désormais considéré comme un des grands écrivains romantiques français, dont le théâtre et la poésie lyrique montrent une sensibilité extrême, une interrogation sur la pureté et la débauche, une exaltation de l'amour et une expression sincère de la douleur. Sincérité qui renvoie à sa vie tumultueuse qu'illustre emblématiquement sa relation avec George Sand.

POUR MERLEVENEZIEN




A une fleur

Que me veux-tu, chère fleurette,
Aimable et charmant souvenir ?
Demi-morte et demi-coquette,
Jusqu'à moi qui te fait venir ?

Sous ce cachet enveloppée,
Tu viens de faire un long chemin.
Qu'as-tu vu ? que t'a dit la main
Qui sur le buisson t'a coupée ?

N'es-tu qu'une herbe desséchée
Qui vient achever de mourir ?
Ou ton sein, prêt à refleurir,
Renferme-t-il une pensée ?

Ta fleur, hélas ! a la blancheur
De la désolante innocence ;
Mais de la craintive espérance
Ta feuille porte la couleur.

As-tu pour moi quelque message ?
Tu peux parler, je suis discret.
Ta verdure est-elle un secret ?
Ton parfum est-il un langage ?

S'il en est ainsi, parle bas,
Mystérieuse messagère ;
S'il n'en est rien, ne réponds pas ;
Dors sur mon coeur, fraîche et légère.

Je connais trop bien cette main,
Pleine de grâce et de caprice,
Qui d'un brin de fil souple et fin
A noué ton pâle calice.

Cette main-là, petite fleur,
Ni Phidias ni Praxitèle
N'en auraient pu trouver la soeur
Qu'en prenant Vénus pour modèle.

Elle est blanche, elle est douce et belle,
Franche, dit-on, et plus encor ;
A qui saurait s'emparer d'elle
Elle peut ouvrir un trésor.

Mais elle est sage, elle est sévère ;
Quelque mal pourrait m'arriver.
Fleurette, craignons sa colère.
Ne dis rien, laisse-moi rêver.

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptySam 5 Mai 2012 - 23:54

Pierre de Ronsard


Pierre de Ronsard (né en septembre 15241 au Château de la Possonnière, près du village de Couture-sur-Loir en Vendômois et mort le 28 décembre 1585 au Prieuré de Saint-Cosme en Touraine2), est un des poètes français les plus importants du XVIe siècle.

« Prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard, adepte de l’épicurisme, est une figure majeure de la littérature poétique de la Renaissance. Auteur d’une œuvre vaste qui, en plus de trente ans, a touché aussi bien la poésie engagée et « officielle » dans le contexte des guerres de religions avec les Hymnes et les Discours (1555-1564), que l’épopée avec La Franciade (1572) ou la poésie lyrique avec les recueils Les Odes (1550-1552) et des Amours (Les Amours de Cassandre, 1552 ; Les Amours de Marie, 1555 ; Sonnets pour Hélène, 1578).

Imitant les auteurs antiques, Ronsard emploie d'abord les formes de l'ode (Mignonne, allons voir si la rose) et de l'hymne, considérées comme des formes majeures3, mais il utilisera de plus en plus le sonnet transplanté en France par Marot en 1536 en employant le décasyllabe (Mon dieu, mon dieu, que ma maistresse est belle! , Les Amours, ou Je vous envoye un bouquet..., Continuation des Amours) comme le mètre « moderne » de l'alexandrin (Comme on voit sur la branche... Second livre des Amours, ou Quand vous serez bien vieille…, Sonnets pour Hélène).


Biographie
Le Château de la Possonnière où est né Pierre de Ronsard le 10 septembre 1524
Jeunesse

Né au Château de la Possonnière le 10 septembre 1524, Pierre est le fils cadet de Louis de Ronsard (chevalier qui accompagna les enfants de François Ier lors de leur captivité en Espagne en qualité de maître d’hôtel) et de Jeanne Chaudrier. Il a étudié au collège de Navarre à Paris en 1533. En raison d'une surdité précoce, il doit abandonner la carrière des armes.

Carrière en tant que diplomate

Il est page auprès du dauphin, François, puis de son frère Charles, duc d’Orléans. Quand Madeleine de France épousa le roi Jacques V d'Écosse, en 1537, Ronsard fut attaché au service du roi et passa trois années en Grande-Bretagne. En 1539, il retourna en France et entra à l’Écurie royale. Il est dans la compagnie du duc d’Orléans.

Cette fonction lui offrit l’occasion de voyager : il fut envoyé en Flandre puis de nouveau en Écosse. Bientôt, une fonction plus importante lui fut offerte et il devint le secrétaire de la suite de Lazare de Baïf, le père de son futur collègue de Pléiade et compagnon à cette occasion, Antoine de Baïf. Il a été attaché de la même manière à la suite du cardinal du Bellay-Langey et sa querelle mythique avec François Rabelais date de cette époque.

Cette carrière diplomatique prometteuse fut cependant subitement interrompue, une otite chronique qu’aucun médecin ne put guérir le laissa à moitié sourd. Pierre de Ronsard décida alors de se consacrer à l’étude.

Naissance de la Pléiade

Plaque commémorative située impasse Chartière qui rappelle la présence du collège de Coqueret où étudia Pierre de Ronsard.
Il choisit le Collège de Coqueret dont le principal était Jean Dorat, aussi professeur de grec et helléniste convaincu (qui fera partie de la Pléiade) qu’il connaissait puisqu’il avait été le tuteur de Baïf. Antoine de Baïf accompagna Ronsard ; Joachim du Bellay, le deuxième des sept, les rejoignit bientôt. Muretus (Marc-Antoine Muret), passionné de latin, qui jouera un rôle important sur la création de la tragédie française, y était aussi étudiant à la même époque.

La période d’étude de Ronsard dura sept années et demie et le premier manifeste de ce nouveau mouvement littéraire prônant l’application des principes de la Pléiade a été écrit par Du Bellay. Défense et illustration de la langue française parut en 1549 : la Pléiade (ou Brigade, comme elle s’appelait à ses débuts) était alors lancée. Elle comprenait sept écrivains : Ronsard, Du Bellay, Jean-Antoine de Baïf, Rémy Belleau, Pontus de Tyard, Étienne Jodelle Jacques Peletier du Mans et à la mort de ce dernier, Jean Dorat. Un peu plus tard, Ronsard publia ses premières œuvres en 1550 dans ses quatre premiers recueils Odes.

Les Odes et début de la gloire

En 1552, le cinquième livre des Odes fut publié en même temps que Les Amours de Cassandre. Ces recueils déclenchèrent une véritable polémique dans le monde littéraire. Une histoire illustre les rivalités et critiques qui existaient alors : on dit que Mellin de Saint-Gelais, chef de file de l’École marotique, lisait des poèmes de Ronsard de façon burlesque devant le roi afin de le dévaloriser. Cependant, Marguerite de France, la sœur du roi (plus tard duchesse de Savoie), prit à un moment le recueil des mains de Mellin et se mit à le lire, rendant aux poèmes toute leur splendeur : à la fin de la lecture, la salle était sous le charme et applaudit chaleureusement. Mignonne, allons voir si la rose, fait partie des Odes. Ronsard était accepté comme poète. Les deux poètes se réconcilièrent, comme l’indique le sonnet de M. de S. G. En faveur de P. de Ronsard.

Sa gloire fut subite et hors mesure. Sa popularité ne faillit jamais. En 1555-1556, il publia ses Hymnes. Il termina ses Amours en 1556 puis il donna une édition collective de ses œuvres, selon la légende à la demande de Marie Stuart, épouse du roi François II en 1560. En 1565, ce sont Élégies, mascarades et bergeries qui parurent en même temps que son intéressant Abrégé de l’art poétique français.





Pierre de Ronsard
En 1563, poète engagé, il publie une Remontrance au peuple de France, puis une Réponse aux injures et calomnies de je ne sais quels prédicants et ministres de Genève, qui l'avaient attaqué pour sa défense du catholicisme.

L’Académie des Jeux floraux de Toulouse le récompense, en 1580, pour une pièce dans laquelle il chantait son aïeul Banul Mãrãcine, accouru des bords du Danube pour porter secours à « France, mère des arts, des armes et des lois. » Le peuple de Toulouse, estimant l'églantine, prix des Jeux floraux, trop modeste pour honorer « le poète français », lui envoya une Minerve d’argent massif de grand prix. Ronsard remercia le cardinal de Chastillon, archevêque de Toulouse, qui l’avait toujours admiré, en lui adressant l’« Hymme de l’Hercule chrestien ».

Le changement rapide de souverains n’altéra pas les traitements auxquels a droit Ronsard. Après Henri et François, c’est Charles IX qui tomba sous son charme. Il lui mit même des pièces à disposition dans le palais. Ce parrainage royal a eu quelques effets négatifs et l’œuvre demandée par Charles IX, La Franciade, n’égale pas le reste de l’œuvre de Ronsard, le choix fait par le roi (le décasyllabe plutôt que l’alexandrin) étant regrettable.

La mort de Charles IX ne sembla pas avoir changé les faveurs auxquelles il avait droit à la cour royale. Mais Ronsard, ses infirmités augmentant, choisit de passer ses dernières années loin de la cour, alternant ses séjours dans une maison lui appartenant à Vendôme, dans une abbaye à Croix-Val non loin de là ou encore à Paris où il était l’invité de Jean Galland, intellectuel du Collège de Boncourt. Il avait peut-être aussi une maison en propre au Faubourg Saint-Marcel. Il voyagea en Andalousie pendant trois mois, à Cordoue, où il trouva l’inspiration pour son poème Ode à l’Antiquité.

Dernières années

Ses dernières années furent marquées par la perte de nombreux de ses amis et son état de santé s’aggrava. Des souverains étrangers, dont la reine Élisabeth Ire d’Angleterre, lui envoyaient des présents. Malgré la maladie, ses créations littéraires restèrent toujours d’aussi bonne qualité et quelques-uns de ses derniers écrits sont parmi les meilleurs. Ronsard ne fit pas l’unanimité et on trouve des poèmes contre Ronsard dans la collection de manuscrits rassemblés par François Rasse des Nœux.

Ronsard meurt dans la nuit du 27 au 28 décembre 1585 au prieuré de Saint-Cosme, dont il était le prieur, et y est enseveli dans la crypte de l’église, aujourd’hui en ruine. Ronsard était également titulaire de Croix-Val en Vaudomois (paroisse de Ternay) et de Bellozane dans le diocèse de Rouen. Deux mois plus tard, il reçoit un hommage officiel au collège de Boncourt où ses funérailles solennelles sont célébrées à Paris le 25 février 1586, date anniversaire de la bataille de Pavie2. Toute la cour s’y presse, à telle enseigne que plusieurs dignitaires devront renoncer à y assister4, et l’oraison est prononcée par son ami Jacques Du Perron et un Requiem de Jacques Mauduit composé pour l’occasion est exécuté par l’orchestre particulier du roi.

Pour YVELINE

Mignonne, allons voir si la rose

A Cassandre

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptyLun 7 Mai 2012 - 21:52

Robert Desnos

Robert Desnos est un poètefrançais, né le 4 juillet 1900 à Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie à peine libéré du joug de l'Allemagne nazie.

Autodidacte et rêvant de poésie, Robert Desnos est introduit vers 1920 dans les milieux littéraires modernistes et rejoint en 1922 l'aventure surréaliste. Il participe alors de manière éclatante aux expériences de sommeils hypnotiques et publie avec Rrose Sélavy (1922-1923) ses premiers textes qui reprennent le personnage créé par Marcel Duchamp.

Dans les années 1924-1929, Desnos est rédacteur de La Révolution surréaliste mais rompt avec le mouvement quand André Breton veut l'orienter vers le Communisme. Il travaille alors dans le journalisme et, grand amateur de musique, il écrit des poèmes aux allures de chanson et crée avec un grand succès le 3 novembre 1933, à l'occasion du lancement d'un nouvel épisode de la série Fantômas à Radio Paris la Complainte de Fantômas .

Le poète devient ensuite rédacteur publicitaire mais concerné par la montée des périls fascistes en Europe, il participe dès 1934 au mouvement frontiste et adhère aux mouvements d'intellectuels antifascistes, comme l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires ou, après les élections de mai 1936, le "Comité de vigilance des Intellectuels antifascistes"

En 1940 après la défaite il redevient journaliste pour le quotidien Aujourd'hui, et dès juillet 1942 fait partie du réseau de RésistanceAGIR. Il poursuit ses activités de Résistance jusqu'à son arrestation le 22 février 1944. Il est déporté à Buchenwald et passe par d'autres camps avant de mourir à Theresienstadt, en Tchécoslovaquie : épuisé par les privations et malade du typhus, il y meurt le 8 juin 1945, un mois après la libération du camp par les Russes. La dépouille du poète est rapatriée en France, et Robert Desnos est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris.

Son œuvre comprend un certain nombre de recueils de poèmes publiés de 1923 à 1943 - par exemple Corps et biens (1930) ou The Night of loveless nights (1930) - et d'autres textes sur l'art, le cinéma ou la musique, regroupés dans des éditions posthumes.

Biographie

Années de jeunesse

Robert Desnos naît à Paris au 32, boulevard Richard-Lenoir1. Il est le second enfant de Lucien Desnos et Claire Guillais. En 1902, la famille s'installe dans le quartier populaire des Halles où son père est mandataire pour la volaille et le gibier, mais également adjoint au maire de l'arrondissement. Ils habitent 11, rue Saint-Martin, dans « ce coin de Paris qui sent le soufre »2 où, jadis, les alchimistes et autres sorciers se livraient à d'étranges métamorphoses. Gérard de Nerval avait d'ailleurs trouvé là une source à ses voyages imaginaires. En 1913, la famille déménage pour le 9, rue de Rivoli, un autre univers3. Mais ce Paris interlope des artisans et des commerçants marque profondément l'enfant et apparaîtra abondamment dans son œuvre. Ses rêveries sont nourries par le spectacle insolite des rues, entre cloître Saint-Merri et Tour Saint-Jacques-la-Boucherie, et le monde varié des images que lui offrent aussi bien les affiches que les illustrations de l'Épatant et de l'Intrépide ou les suppléments illustrés du Petit Parisien et du Petit Journal.





Robert Desnos en premier communiant, 1911.
À six ou sept ans, Desnos dessine d'étranges formes sur ses cahiers. À douze ans, il passe à la couleur et son monde secret se teinte de fantastique. L'enfant se rêve enfant libre.4 Desnos fait sa première communion en 1911 en l’église Saint-Merri. À l'école, il n'est pas bon élève. Il s'ennuie profondément et ne supporte pas le discours patriotique qui s'y développe. Il préfère lire Les Misérables de Hugo et s'embarquer avec les marins de Baudelaire. Il se passionne aussi pour la culture populaire : romans - Émile Gaboriau, Eugène Sue, Jules Verne5 ou Ponson du Terrail -, et bandes dessinées, avec une affection particulière pour l'insaisissable Fantomas dont les exploits sont relatés au cœur d'ouvrages bariolés de couleurs. Il plonge avec délice dans ce romantisme de gare engendré par les Mystères de New York, ou de Chicago, voire de Paris. Les surréalistes se retrouveront plus tard sur ce point en baptisant le merveilleux dans la naïveté populaire Poésie involontaire6. Avec le cinéma, ses aventures livresques deviennent presque réalité. De tout cela, Desnos témoignera dans ses récits et ses critiques de films.

Pour l'heure, il n'est encore qu'adolescent lorsqu'en 1916, avec pour seuls bagages un certificat d’études acquis en 1913 et son brevet élémentaire, il décide de quitter l'école Turgot. Face à un père désireux de l'encourager à poursuivre ses études pour embrasser une carrière commerciale, il oppose son désir farouche de devenir poète. Mis en demeure de se débrouiller tout seul, relégué — mais il le veut aussi — dans une chambre de bonne, il multiplie les petits boulots. On le trouve, un temps, commis dans une droguerie de la rue Pavée7, mais le plus important est ailleurs : Desnos, buvant l'eau vive de ce qui s'offre à lui, se forge une solide et vaste culture autodidacte. Pendant que le premier conflit mondial s'éternise, il fréquente des jeunes gens en commune révolte contre cette boucherie des tranchées. Dès 1918 il a commencé à écrire quelques poèmes, dont certains sont publiés dans Tribune des jeunes, une revue de tendance socialiste. Ses influences se nomment peut-être Apollinaire ou Rimbaud ; plus sûrement Laurent Tailhade, Germain Nouveau et, très certainement, ces anonymes putains des nuits de Saint Merri que le garçonnet avait contemplées du haut de son sixième étage, au croisement de la rue des Lombards et de la rue Saint-Martin...



Les putains de Marseille ont des sœurs océanes

Dont les baisers malsains moisiront votre chair...

Ce Fard des Argonautes, daté de 1919, et publié la même année dans la revue d'avant-garde Le Trait d'union, oscille entre illuminations d'un certain Bateau Ivre et grand fourre-tout mythologique issu des magazines à sensation. D'ailleurs, côté alexandrins, Desnos s'embrouille souvent avec la métrique et certains de ses vers ont treize pieds... À ceux qui le lui feront remarquer, intellectuels ayant digéré leurs classiques, Desnos rétorquera : « Je ne suis pas philosophe, je ne suis pas métaphysicien... Et j'aime le vin pur »6. Le jeune homme n'a pas de culture savante ; il s'est construit en vrac, pataugeant dans l'immédiat de la vie qu'il mange à pleine dents, et les rêves des nuits qu'il note au tout premier réveil. « Ce que les écrivains ont à dire s'adresse à tous », répète-t-il devant les langages obscurs et les amphigouris des poètes sérieux... Son éveil à la chair ne s'est également pas fait sérieusement. Pas d'amours adolescentes ni d'ombres de jeunes filles en fleurs : c'est en plein hiver à seize ans, dans les bras d'une imposante matrone, que tout cela s'est joué6.

Dans cet immédiat après-guerre, Desnos devient secrétaire de Jean de Bonnefon et gérant de sa maison d'édition. Il fréquente des gens infréquentables, des anticonformistes clopinant du côté de l'hôtel de ville. Vers 1920, grâce à l'étonnant poète Louis de Gonzague Frick, il est introduit dans les milieux littéraires modernistes. Chez Georges-Elzéar-Xavier Aubaut, homosexuel notoire et fort singulier personnage qui se farde comme Pierre Loti, se pare de bijoux et se dit ancien secrétaire de Huysmans8, il rencontre Benjamin Péret et l'aventure Dada. Mais, malgré ses efforts, Desnos ne parvient pas à pénétrer ce milieu. Qui plus est, l'heure de son service militaire a sonné. Il part pour Chaumont puis au Maroc. Lorsqu'il reviendra, juste un an plus tard, les tempêtes dadaïstes auront déjà fait long feu9.

Le surréalisme et les premiers écrits

Pendant qu'il joue les tirailleurs entre dattiers et palmiers en s'efforçant de tromper son ennui comme il peut, à Paris, les dynamiteurs de la pensée officielle comme de l'ordre social ont lancé leurs premières grenades. Entre 1920 et 1922, le peintre Francis Picabia ouvre la voie à la rupture et André Breton lance son célèbre Lâchez tout dans le second numéro de la revue Littérature. Dada mis au rancart, une nouvelle aventure commence. Benjamin Péret avait parlé de Breton à Desnos avant son départ pour l'armée. Il lui avait décrit les furieux éclats contre son temps de ce jeune homme de vingt-cinq ans. Sans doute est-ce au cours d'une permission que le troufion Desnos établit enfin le contact avec « ces compteurs d'étoiles », selon le mot de Victor Hugo. Tout se passe alors au Certa, un bar du passage de l'Opéra aujourd'hui disparu. S'y retrouvent Aragon, Breton, Radiguet (qui mourra en 1923), Tzara, Soupault, Cendrars, Vitrac- un ami - et quelques autres. Desnos monte dans la nacelle sans se faire prier, car il a déjà expérimenté à sa façon l'écriture automatique, forme d'expression aussi peu contrôlée que possible. En 1922, c'est certain, il a rejoint l'aventure Surréaliste6.

L'élève se révèle fort doué. Il trouve une famille parmi tous ceux qui se reconnaissent dans Les nécessités de la vie et les conséquences des rêves, ouvrage publié par Paul Éluard en 1921. Voir au-delà ou au-dedans... Desnos s'impose immédiatement par ses exceptionnelles capacités verbales (un flot de paroles intarissable où les mots s'appellent par affinités sonores)10 et met sa fougue à entrer dans les expériences les plus diverses. Il participe de manière éclatante aux expériences de sommeils hypnotiques, de récits de rêves ou de fantasmes. De fait, « il parle surréaliste à volonté ».

Le rêve, cette porte ouverte sur l'inconnu, Desnos l'a déjà entrebâillée. Durant l'hiver 1918-1919, il avait noté sur son carnet : "Je suis couché et me vois tel que je suis en réalité. L'électricité est allumée. La porte de mon armoire à glace s'ouvre d'elle-même. Je vois les livres qu'elle renferme. Sur un rayon se trouve un coupe-papier de cuivre (il y est aussi dans la réalité) ayant la forme d'un yatagan. Il se dresse sur l'extrémité de la lame, reste en équilibre instable durant un instant puis se recouche lentement sur le rayon. La porte se referme. L'électricité s'éteint."11 Lorsqu'en 1924 paraîtra le premier numéro de La Révolution surréaliste12, on pourra lire dans la préface signée Jacques André Boiffard, Paul Eluard et Roger Vitrac : "Le procès de la connaissance n'étant plus à faire, l'intelligence n'entrant plus en ligne de compte, le rêve seul laisse à l'homme tous ses droits à la liberté. Grâce au rêve, la mort n'a plus de sens obscur et le sens de la vie devient indifférent."13 De fait, Desnos est un voyant : il est ce medium qui, endormi, répond aux questions des assistants, amorce des poèmes ou des dessins14. Lors de ces séances des sommeils, (la première a lieu chez Breton le 25 septembre 1922)15 il est question d'aller retrouver la liberté première de la pensée ayant élu domicile dans cet état de somnolence/rêverie que Nerval avait nommé supernaturaliste. Il est aussi celui qui ira le plus loin dans l'amour de l'involontaire et du fabuleux. Fantomas revient, à la fois magicien et sorcier et pénètre les mots. C'est l'heure où Breton annonce :"Le surréalisme est à l'ordre du jour et Desnos est son prophète."

Desnos s'installe alors dans l'atelier du peintre André Masson au 45 de la rue Blomet, à Montparnasse, près du Bal Nègre qu'il fréquente assidûment. Il s'initie à l'opium. C'est alors le temps des trois forteresses surréalistes : Breton, rue Fontaine, Aragon, Prévert, Queneau et André Thirion, rue du Château et cette rue Blomet où Desnos compte Joan Miró et le dramaturge Georges Neveux pour voisins. Clair, garni de bizarreries trouvées au marché aux puces et d'un gramophone à rouleaux, l'atelier de Desnos n'a pas de clé, seulement un cadenas à lettres dont il se rappelle la composition une nuit sur deux. De 1922 à 1923, il se livre là uniquement au travail de laboratoire dont doit résulter Langage cuit, ce que Breton appelle les mots sans rides, et à la recherche poétique. "Les Gorges froides" de 1922 en sont l'un des exemples marquants. Plus tard, c'est sans doute également dans cet antre qu'il écrira The Night of loveless nights.15

Ce voyage expérimental vers le verbe nouveau est une impasse, et Desnos le sait. Lautréamont ne disait-il pas "une philosophie pour les sciences existe. Il n'en existe pas pour la poésie ?" Peu importe, il faut partir sur les routes, selon le mot de Breton. Sonne l'heure des poèmes de "L'Aumonyme" et des exercices de "Rrose Selavy". Suivent "Les Pénalités de l'Enfer" (1922) et "Deuil pour deuil" (1924)15 Ces enfants terribles que sont les surréalistes revendiquent un esprit en ébullition perpétuelle et, pour l'heure, encore un humour sans limites. Desnos incarne cela plus que tout autre. Une anecdote de 1925 mérite d'être rappelée. Lors de la première représentation de "Locus Solus" de Raymond Roussel, la salle reste de marbre alors que le poète applaudit à tout rompre :
- Ah!J'ai compris, lui dit son voisin, vous êtes la claque...
- Parfaitement, répondit-il, et vous, vous êtes la joue16...


Dans les années 1924-1929, Desnos est rédacteur de La Révolution surréaliste. Mais il faut bien vivre : il travaillera comme comptable des publications médicales de la Librairie Baillère, écrira sur commande pour Jacques Doucet (De l'érotisme, 1923), deviendra, pendant un moment, courtier de publicité pour un annuaire industriel, puis caissier du journal Paris-Soir. À partir de 1925, il se fait journaliste d'abord à Paris-Soir puis au journal Le Soir ; enfin à Paris-Matinal. Sur ce métier, il écrira un sanglant article pour la revue Bifur: "Le journalisme actuel n'est "journalisme" que par le nom. (...) Lecteurs, prenez garde ! L'annonce de huitième page du grand quotidien relative au fabricant de lits-cages influence le "papier" du chroniqueur de première page autant que les fameux fonds secrets et les subventions d'ambassade dont certains partis politiques ont tiré un argument facile pour discréditer leurs adversaires. Un journal, au surplus, s'écrit-il avec de l'encre ? Peut-être, mais il s'écrit surtout avec du pétrole, de la margarine, du ripolin, du charbon, du caoutchouc, voire ce que vous pensez... quand il ne s'écrit pas avec du sang !"17 Reste le cinéma. Desnos écrira de nombreux scénarios. S'il n'est pas un théoricien, il préconise quand même un accord entre le pamphlet, la métaphysique et la poésie. Le cinéma du rêve, Luis Buñuel ou Jean Cocteau, est encore trop pauvre pour le satisfaire, mais il fait affaire avec ce qu'il voit et multiplie les critiques.

Les années d'Amour





Yvonne George vers 1928.
Desnos voue alors une passion à l'émouvante chanteuse de music-hall Yvonne George.

Elle est la mystérieuse qui hante ses rêveries et ses rêves et règne sur ses poèmes des Ténèbres. Il l'a probablement rencontrée en 1924. Si l'on en croit Théodore Fraenkel, l'ami fidèle, cet amour ne fut jamais partagé. Il le rêvera plus qu'il ne le vivra, source d'inspiration pour de nombreux poèmes, dont ceux de 1926, dédiés à la mystérieuse. Une occasion pour Desnos de renouer avec le lyrisme. Dès que lui parviennent ces poèmes, Antonin Artaud écrit à Jean Paulhan : « Je sors bouleversé d'une lecture des derniers poèmes de Desnos. Les poèmes d'amour sont ce que j'ai entendu de plus entièrement émouvant, de plus décisif en ce genre depuis des années et des années. Pas une âme qui ne se sente touchée jusque dans ses cordes les plus profondes, pas un esprit qui ne se sente ému et exalté et ne se sente confronté avec lui-même. Ce sentiment d'un amour impossible creuse le monde dans ses fondements et le force à sortir de lui-même, et on dirait qu'il lui donne la vie. Cette douleur d'un désir insatisfait ramasse toute l'idée de l'amour avec ses limites et ses fibres, et la confronte avec l'absolu de l'Espace et du Temps, et de telle manière que l'être entier s'y sente défini et intéressé. C'est aussi beau que ce que vous pouvez connaître de plus beau dans le genre, Baudelaire ou Ronsard. Et il n'est pas jusqu'à un besoin d'abstraction qui ne se sente satisfait par ces poèmes où la vie de tous les jours, où n'importe quel détail de la vie journalière prend de l'espace, et une solennité inconnue. Et il lui a fallu deux ans de piétinements et de silence pour en arriver tout de même à cela. »18

Cette mystérieuse, Desnos lui a donné un visage et une voix. Elle est cette Étoile de Mer offerte en 1928 à Man Ray19. Elle est celle pour qui la plume du poète laisse couler :



J'ai tant rêvé de toi

Que tu perds ta réalité...
Et voici qu'elle n'est plus. Yvonne George meurt de tuberculose en 1929. Elle n'a que trente-trois ans. Desnos l'aimera désespérément au-delà de la tombe. En 1943, paraîtra l'unique roman de Desnos, Le vin est tiré, où le poète transpose son expérience tragique de la fréquentation d'un groupe d'« intoxiqués ». Ce groupe est centré sur la très belle, et très droguée, « Barbara ». Au fur et à mesure du déroulement du récit, presque tous les personnages sont tués par les drogues qu'il consomment.

Quant à Youki Foujita20, avec qui il vit depuis 1930, elle est représentée par la sirène. Partagé entre ces deux amours, l'impalpable et le tangible, Desnos s'est attribué la forme de l'hippocampe. En fait, il n'a jamais tranché et l'étoile est devenue sirène, ce qui se lit dans Siramour.

Il y a la chair, il y a l'amour. Entre les deux se glisse la pierre angulaire de l'érotisme. Le poète, qui a déjà narré ses convulsions sexuelles dans "Les Confessions d'un enfant du siècle" ("Révolution Surréaliste" n°6) devient Corsaire Sanglot, le héros de La Liberté ou l'Amour (1927) où la liberté des sens est totale, dans un tintamarre d'images extraordinaires et de tempêtes en tous genres. C'est la prose du scandale. Pour la société, l'œuvre sera mutilée par un jugement du tribunal de la Seine, mais l'ouvrage déplaira aussi à certains Surréalistes, qui ne voient pas dans ce texte l'audace nécessaire à toute transgression. Desnos récupéré ? Toujours est-il qu'un clivage naît. Alors que Breton va lentement s'amidonner pour finir en statue de Commandeur, Desnos nage à contre courant, toujours plus loin...

Rupture avec le surréalisme

C'est en 1929 que s'amorce un changement radical. Certes, on pouvait déjà en sentir les prémices dans The Night of loveless nights et Siramour, mais la corde se rompt là. André Breton est devenu une sorte de Fouquier-Tinville qui agace certains de ses amis. Desnos, auquel ce dernier reproche son narcissisme, est de ces êtres libres qui, jamais, ne plieront devant qui ou quoi que ce soit, fût-ce le rêve du surréalisme. De plus, Breton reproche au poète de faire du journalisme, ce qui est une sorte de tare absolue. Il y a également le fait que Breton veut entraîner les siens vers le communisme et Desnos ne franchit pas cette ligne. On ne l'embrigade pas, on ne l'encarte pas. D'ailleurs, il se sent plus rad-soc. Dans "La Révolution Surréaliste", le groupe des dissidents 21 passe alors à l'action. Après avoir réglé leur compte à Anatole France et Maurice Barrès, ils ciblent dans Un Cadavre le Maître, devenu lion châtré, palotin du monde occidental, faisan, flic, curé, ou encore esthète de basse-cour. La querelle est totale, infantile certes, mais mortelle.

Aragon, chargé d'exécuter définitivement Desnos, écrit, entre autres, sous le titre de Corps, âmes et biens, dans Le surréalisme au service de la révolution : "Le langage de Desnos est au moins aussi scolaire que sa sentimentalité. Il vient si peu de la vie qu'il semble impossible que Desnos parle d'une fourrure sans que ce soit du vair, de l'eau sans nommer les ondes, d'une plaine qui ne soit une steppe, et tout à l'envi. Tout le stéréotype du bagage romantique s'adjoint ici au dictionnaire épuisé du dix-huitième siècle. On dirait une vaste tinette où l'on a versé les débris des débauches poétiques de Lebrun-Ecouchard à Georges Fourest, la scorie prétentieuse de l'abbé Delille, de Jules Barbier, de Tancrède de Visan, et de Maurice Bouchor. Les lys lunaires, la marguerite du silence, la lune s'arrêtait pensive, le sonore minuit, on n'en finirait plus, et encore faudrait-il relever les questions idiotes ("combien de trahisons dans les guerres civiles ?") qui rivalisent avec les sphinx dont il est fait en passant une consommation angoissante. Le goût du mot "mâle", les allusions à l'histoire ancienne, du refrain dans le genre larirette, les interpellations adressées à l'inanimé, aux papillons, à des demi-dieux grecs, les myosotis un peu partout, les suppositions arbitraires et connes, un emploi du pluriel (...) qui tient essentiellement du gargarisme, les images à la noix, (...) ce n'est pas la façon de s'exprimer qui vaut à ce livre d'être à proprement parler un chef-d'œuvre..."22

Pour Desnos, il est temps de constater que Breton est dépassé, vieux, abêti et sent, effectivement, le cadavre. Avec Corps et Biens, qui parait en 1930, Desnos dresse le bilan d'une belle aventure qui s'achève. La rupture est douloureuse, Desnos se retrouve solitaire mais son chemin continue.

Fantômas et la Drôle de guerre

Youki Foujita partage désormais la vie du poète. Elle en est la lumière, mais aussi le souci. Le couple quitte la rue Blomet pour la rue Lacretelle puis s'installe au 19, rue Mazarine où défilent Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud, Felix Labisse, André Masson, Antonin Artaud ou encore Picasso. .





Robert Desnos et Youki.
Pour Youki, il écrit des poèmes aux allures de chanson. Desnos est un grand amateur de musique. Le jazz, la salsa découverte lors d'un voyage à Cuba en 1928, le tango, le fado et les disques de Damia, Fréhel, Mistinguett et Maurice Chevalier, rengaines reflétant bien son Paris populaire, meublent sa discothèque. Mais on y trouve aussi les 78 tours de Mozart, Beethoven, Erik Satie et, surtout Offenbach. Comme pour la poésie, la musique doit parler à tous. Il s'improvise d'ailleurs chroniqueur musical. En 1932, grâce à Paul Deharme, Desnos se lance dans une carrière radiophonique où son imagination, son humour et sa parole chaleureuse vont faire merveille. Il devient vite assez célèbre et la radio lui offre des ressources que le journalisme de presse écrite (il a quitté la plupart des quotidiens pour ne plus écrire que dans des hebdomadaires édités par la NRF) ne lui assurent plus15.

Le 3 novembre 1933, à l'occasion du lancement d'un nouvel épisode de la série Fantômas, il crée à Radio Paris la Complainte de Fantômas qui ponctue, sur une musique de Kurt Weill une série de vingt-cinq sketches évoquant les épisodes les plus marquants des romans d'Allain et Souvestre. Antonin Artaud qui assure la direction dramatique tient le rôle de Fantômas, tandis qu'Alejo Carpentier est responsable de la mise en onde sonore. Le succès est grand23. Par ailleurs, il publie la série poétique des Sans Cou (1934). En 1936, il entreprend le tour de force de composer un poème par jour. Cet exercice de refonte des écrits automatiques de l'âge d'or dure un an. Certains poèmes paraissent dans Les Portes battantes. Ce sera la seule publication de ces années de succès radiophonique.

Grâce à Armand Salacrou, il entre à l'agence Information et publicité, où il anime une équipe chargée d'inventer des slogans publicitaires pour des produits pharmaceutiques (la Marie-Rose, le vermifuge Lune, la Quintonine, le thé des familles, le vin de Frileuse). Le poète devient ensuite rédacteur publicitaire aux Studios Foniric et anime l'équipe qui invente et réalise au jour le jour les émissions diffusées sur Radio-Luxembourg et le Poste Parisien. Il cherche à la fois à faire rêver ses auditeurs grâce aux capacités suggestives de la radio et à les rendre actifs dans la communication en faisant appel à leurs témoignages. C'est ainsi qu'en 1938Des songes remporte un grand succès en reprenant à l'antenne des récits de rêves envoyés par les auditeurs. L'expérience radiophonique transforme la pratique littéraire de Desnos : de l'écrit celle-ci se déplace vers des formes plus orales ou gestuelles. L'essentiel pour Desnos est maintenant de communiquer, et la littérature est un moyen parmi d'autres. Ainsi Desnos écrit-t-il diverses chansons de variété, interprétées par des gens comme le Père Varenne, Margo Lion, Marianne Oswald, Fréhel24. Peu à peu ses projets deviennent plus importants : en collaboration avec le compositeur Darius Milhaud, il écrit des cantates comme la Cantate pour l'inauguration du Musée de l'Homme, les commentaires pour deux films de montage de J.B. Brunius (Records 37 et Sources Noires, 1937) et travaille avec Arthur Honegger et Cliquet Pleyel pour des chansons de films23.

Dans cette période heureuse Desnos est conscient de la montée du fascisme en Europe. S'il s'est brouillé avec Breton et ses amis en 1927 parce qu'il refusait de les suivre dans leur engagement au parti communiste, cela ne signifie pas qu'il se désintéresse de la politique. On peut le définir comme un radical-socialiste, épris de liberté et d'humanisme. Son engagement politique ne va cesser de croître dans les années 1930, avec la « montée des périls ». Dès 1934, il participe au mouvement frontiste et adhère aux mouvements d'intellectuels antifascistes, comme l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires ou, après les élections de mai 1936, le "Comité de vigilance des Intellectuels antifascistes". Passionné pour la culture espagnole, il est très choqué par la guerre d'Espagne et le refus du Sénat d'y engager la France. Alors que la conjoncture internationale devient de plus en plus menaçante, Desnos renonce à ses positions pacifistes : la France doit, selon lui, se préparer à la guerre, pour défendre l'indépendance de la France, sa culture et son territoire et pour faire obstacle au fascisme. Aussi, en compagnon de route, accepte-t-il de prêter son concours à des manifestations des Maisons de la culture, et accepte-t-il d'écrire des critiques de disques pour le journal communiste Ce soir.

Mobilisé en 1939 Desnos fait la drôle de guerre convaincu de la légitimité du combat contre le nazisme. Il ne se laisse abattre ni par la défaite de juin 1940, ni par l'occupation de Paris, où il vit avec Youki. Son activité radiophonique ayant cessé, il redevient journaliste pour Aujourd'hui, le journal d'Henri Jeanson et Robert Perrier. Après l'arrestation de Jeanson, le quotidien est rapidement soumis à la censure allemande mais Desnos ruse, surveille ses paroles et réussit à publier, mine de rien, selon son expression, des articles de littérature qui incitent à préparer un avenir libre.

Résistance et déportation

Pour Desnos, la lutte est désormais clandestine. Le 20 janvier 1940, il écrit à Youki : « J'ai décidé de retirer de la guerre tout le bonheur qu'elle peut me donner : la preuve de la santé, de la jeunesse et l'inestimable satisfaction d'emmerder Hitler ». Dès juillet 1942, il fait partie du réseau AGIR, auquel il transmet des informations confidentielles parvenues au journal, tout en fabriquant par ailleurs de faux papiers pour des Juifs ou des résistants en difficulté. Ses ennemis essaieront d'ailleurs de le faire passer pour Juif, ce qui signifie la mort.

En 1943, il est averti que ce réseau est infiltré (nombre de ses membres furent d'ailleurs dénoncés, arrêtés et déportés), mais il en demeure membre tout en se rapprochant, sous la recommandation du poète André Verdet, du réseau ACTION DIRECTE, créé par Marcel Taillandier. Dès lors, aux missions de renseignements qu'il effectue pour le premier s'ajoutent très certainement25 des missions bien plus directes et violentes26.Sous son nom ou sous le masque de pseudonymes, il revient à la poésie. Après Fortunes (1942) qui fait le bilan des années trente, il s'adonne à des recherches où poème, chanson, musique peuvent s'allier. Ce sont les couplets d'État de veille (1943) ou les Chantefables (1944) à chanter sur n'importe quel air. Puis Le Bain avec Andromède (1944), Contrée (1944), et les sonnets en argot, comme Le Maréchal Ducono, virulente attaque contre Pétain, qui poursuivent, sous des formes variées, sa lutte contre le nazisme. "ce n'est pas la poésie qui doit être libre, c'est le poète", dit Desnos27. En 1944, Le Veilleur du Pont-au-Change, signé Valentin Guillois28, pousse son vibrant appel à la lutte générale29, quand le poète est arrêté, le 22 février.

Ce jour là, un coup de téléphone d'une amie bien placée l'avait averti de l'arrivée imminente de la Gestapo, mais Desnos avait refusé de fuir de crainte qu'on emmenât Youki, qui se droguait à l'éther. Interrogé rue des Saussaies, il finit à la prison de Fresnes, dans la cellule 355 de la deuxième division. Il y reste du 22 février au 20 mars. Après d'incroyables recherches, Youki retrouve sa trace et parvient à lui faire porter des colis15. Le 20 mars, il est transféré au camp de Royallieu à Compiègne où il trouve la force d'organiser des conférences et des séances de poésie (il y écrit Sol de Compiègne). De son côté, Youki multiplie les démarches dans de nombreux services de la police allemande et obtient que le nom de Desnos soit rayé de la liste des transports. Mais, le 27 avril, le poète fait partie d'un convoi de mille sept-cents hommes dont la destination est Buchenwald. Il y arrive le 12 mai et repart deux jours plus tard pour Flossenbürg : le convoi, cette fois, ne compte qu'un millier d'hommes. Les 2 et 3 juin, un groupe de quatre-vingt cinq hommes, dont Desnos, est acheminé vers le camp de Flöha, en Saxe où se trouve une usine de textile désaffectée reconvertie en usine pour carlingues de Messerschmitt fabriqués par les prisonniers. De ce camp, Desnos écrit de nombreuses lettres à Youki qui, toutes, témoignent de son ardente énergie comme de son désir de vivre. Le 14 avril 1945 sous la pression des armées alliées, le kommando de Flöha est évacué. Le 15 avril, cinquante-sept d'entre eux sont fusillés. Vers la fin du mois d'avril la colonne est scindée en deux groupes : les plus épuisées - dont Desnos - sont acheminés jusqu'au camp de concentration de Theresienstadt, à Terezin (Protectorat de Bohème et Moravie), les autres sont abandonnés à eux-mêmes.


Pour Yveline


J'ai tant rêvé de toi

J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.
Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant
Et de baiser sur cette bouche la naissance
De la voix qui m'est chère?

J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués
En étreignant ton ombre
A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas
Au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante
Et me gouverne depuis des jours et des années,
Je deviendrais une ombre sans doute.
O balances sentimentales.

J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps
Sans doute que je m'éveille.
Je dors debout, le corps exposé
A toutes les apparences de la vie
Et de l'amour et toi, la seule
qui compte aujourd'hui pour moi,
Je pourrais moins toucher ton front
Et tes lèvres que les premières lèvres
et le premier front venu.

J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé,
Couché avec ton fantôme
Qu'il ne me reste plus peut-être,
Et pourtant, qu'a être fantôme
Parmi les fantômes et plus ombre
Cent fois que l'ombre qui se promène
Et se promènera allègrement
Sur le cadran solaire de ta vie.


Robert Desnos, "Corps et biens".

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptyLun 7 Mai 2012 - 21:53

tous mes documents sont tirés de sources internet
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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptyLun 7 Mai 2012 - 21:57

tu fait du copié collé ou tu écrie tous ?
bravo tu fait un boulot super merci amitié

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.Au lieu de voir que les roses ont des épines, voyez que les épines ont des roses.
Kenneth White
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je fais les recherches et je copie tout..................................... non, je fais du copié coller Mauricette. je suis trop fainénat pour ça.

tu as vu tes photos ds album et tout?

bisou1
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Jacques Prévert


Jacques Prévert est un poète et scénariste français, né le 4 février 1900 à Neuilly-sur-Seine, et mort le 11 avril 1977 à Omonville-la-Petite (Manche). Après le succès de son premier recueil de poèmes, Paroles, il devint un poète populaire grâce à son langage familier et ses jeux de mots. Ses poèmes sont depuis lors célèbres dans le monde francophone et massivement appris dans les écoles françaises. Il a également écrit des scénarios pour le cinéma.

Biographie

Jacques Prévert naît au 19 de la rue de Chartres à Neuilly-sur-Seine (actuellement Hauts-de-Seine) le 4 février 1900. Il y passe son enfance. Son père André Prévert, fait divers métiers pour gagner sa vie et de la critique dramatique et cinématographique par plaisir. Il l'emmène souvent au théâtre et au cinéma. Suzanne, sa mère (née Catusse), l'initie à la lecture. Il s'ennuie à l'école, et dès 15 ans, après son certificat d'études, il la quitte. Il multiplie alors les petits travaux, notamment au grand magasin Le Bon Marché. D'abord mobilisé en 1917, son service militaire se poursuit à Saint-Nicolas-de-Port où il rencontre Yves Tanguy avant d'être envoyé à Istanbul où il fera la connaissance de Marcel Duhamel.

En 1925, il participe au mouvement surréaliste, qui se regroupe au 54 de la rue du Château près de Montparnasse. C'est en fait un logement « collectif » où habitent Marcel Duhamel, Raymond Queneau et Yves Tanguy. C'est Prévert qui trouvera le terme de cadavre exquis pour définir le jeu littéraire auquel ses amis et lui se livrent. Prévert est toutefois trop indépendant d'esprit pour faire véritablement partie d'un groupe constitué, quel qu'il soit. Il supporte mal les exigences d'André Breton, et la rupture est consommée en 1930. En 1932, il écrit les textes pour le groupe Octobre et il participera aux Olympiades du théâtre à Moscou.

Toute sa vie, Jacques Prévert témoignera d'un engagement politique sincère, et cet engagement sera à l'origine de ses plus belles réussites et de nombre de ses déboires. Le groupe Octobre, par lequel il se fit remarquer, était une troupe de théâtre itinérante qui allait jouer dans les usines en grève. Renoir, compagnon de route du Parti Communiste Français, travaille tout naturellement avec lui, en particulier sur Le Crime de Monsieur Lange, qui est l'un des deux seuls films parlant du Front Populaire du cinéma français (400 films par an), Lumière d'été de Jean Grémillon met en scène la lutte des classes et le renversement du tyran, et Les Visiteurs du soir s'achève, après que le diable ait transformé en statues de pierre les amoureux qui lui résistaient, par un battement sourd et cette réplique, que tous les français comprirent : « Ce cœur qui bat, qui bat...».

Il est le scénariste et dialoguiste de grands films français des années 1935-1945, notamment Drôle de drame, Le Quai des brumes, Le jour se lève, Les Visiteurs du soir, Les Enfants du paradis et Les Portes de la nuit de Marcel Carné, Le Crime de Monsieur Lange de Jean Renoir, Remorques et Lumière d'été de Jean Grémillon. Il a, à deux reprises, adapté des contes de Hans Christian Andersen, d'abord La Bergère et le Ramoneur devenu Le Roi et l'Oiseau, film d'animation de Paul Grimault en 1957, puis en 1964, Grand Claus et Petit Claus, autre conte d'Andersen, à la télévision, Le Petit Claus et le Grand Claus de son frère Pierre Prévert.

Pendant la guerre, il protégera son ami musicien et juif, Joseph Kosma 1, à qui il permettra de poursuivre son travail de musicien, et il aidera également le décorateur Alexandre Trauner, recherché par les allemands à se cacher.

Ses poèmes sont mis en musique par Joseph Kosma dès 1935 (À la belle étoile) : ses interprètes seront entre autres Agnès Capri, Juliette Gréco, Les Frères Jacques, Yves Montand.</ref>. Son recueil Paroles, publié en 1946, obtient un vif succès.

Il écrit des pièces de théâtre. Son anticléricalisme, parfois violent, est souvent occulté par le public, au profit de ses thèmes sur l'enfance et la nature.

Sa fille Michèle naît en 1946. Il épouse Janine Tricotet en 1947.

Le 12 octobre 1948, à Paris, il tombe d'une porte-fenêtre et reste plusieurs jours dans le coma. Le hasard a voulu que Pierre Bergé en ait été témoin, le jour même où celui-ci venait d'arriver pour la toute première fois dans la capitale2 alors qu'il se promenait sur les Champs-Élysées.

Son domicile parisien est situé dans le quartier de Montmartre, au fond d'une petite impasse derrière le Moulin Rouge, sur le même palier que Boris Vian.

Son domicile secondaire est à Antibes, mais, à la suite de la résiliation de son bail par le propriétaire qui souhaitait récupérer l'appartement des remparts et n'ayant pu obtenir le soutien du maire pour le garder, il doit quitter Antibes. Sur les conseils du décorateur Alexandre Trauner, il achète alors une maison en 1971 à Omonville-la-Petite, dans la Manche. Le 11 avril 1977, il y meurt des suites d'un cancer du poumon, lui qui avait toujours la cigarette à la bouche. Il avait 77 ans.

Aux côtés de sa femme, de sa fille et d'Alexandre Trauner, il est enterré au cimetière d'Omonville-la-Petite, où l'on peut également visiter sa maison. Non loin de là, à Saint-Germain-des-Vaux, ses amis ont aménagé un jardin dédié au poète.

Sa relation avec la musique classique

Prévert a écrit un certain nombre de poèmes en hommage à des œuvres musicales qu'il appréciait. Cette relation du poète à la musique classique est assez méconnue car il s'exprimait peu sur le sujet. Il a néanmoins, en 1974, participé, à la demande d'Arnaud Laster, à une émission diffusée sur France Musique, L'Antenne de France-Musique est à Jacques Prévert3. Dans cet entretien avec A. Laster, enregistré dans la maison qu'il habitait alors avec sa femme Janine à Omonville-la-Petite, il parle de son goût pour des musiciens aussi divers que Alban Berg, Georges Bizet, Igor Stravinsky, Antonio Vivaldi, Erik Satie, Haendel, Carl Orff... C'est le peintre Autrichien Lucas Suppin4qui a mis en relation Jacques Prévert avec Carl Orff. Nous apprenons également dans ces lettres de Suppin que Orff, Suppin et Prévert avaient un projet commun autour d'un livre (probablement autour du thème d'Œdipe) mais celui-ci ne s'est jamais réalisé. Prévert entretenait avec Carl Orff une proximité amicale comme en témoignent ses dédicaces régulières, dont une datée de 1959 : « à Carl Orff, à sa musique - Jacques Rêve-vert »5. Un poème publié dans Choses et autres, Carmina Burana (titre d'une cantate scénique de Carl Orff : Carmina Burana) rend hommage à ces chants profanes. Ce poème sera repris dans l'ouvrage "Carmina Burana" (Manus Press 1965 ) illustré de partitions de Carl Orff et de dessins de Hap Grieshaber. Prévert entend dans la musique de Carl Orff, écrit Arnaud Laster, « un hymne à la beauté et à l'amour » et « une revendication du bonheur qui rejoint la sienne »6. Notons enfin, coïncidence ou pas, que l'un et l'autre ont travaillé l'histoire d'Agnès Bernauer: Die Bernauerin pour Carl Orff en 1947 et Agnès Bernauer pour Prévert en 1961 dans le film Les Amours célèbres de Michel Boisrond.

Citations



« Le titre du recueil Paroles, notent Danièle Gasiglia-Laster et Arnaud Laster, sonne comme un défi, un refus de se soumettre à la tradition qui privilégie l'écrit et l'imprimé ; ce que confirment les propos de Prévert rapportés par un journaliste : "Il n'est pas vrai que les écrits restent. Ce sont les paroles". Propos qui font écho, en plus provocateurs, à ceux qu'il avait déjà mis dans la bouche d'un facteur - homme de lettres à sa manière, un confrère en somme : « les écrits s'envolent, les paroles restent » [Drôle d'immeuble, La Pluie et le Beau Temps]. Donne-t-il par là raison à un critique de Paroles qui se demandera - sans penser particulièrement au titre - s'il ne s'agirait pas « sous couleur de désinvolture d'une démarche poétique particulièrement ambitieuse ? » Il est permis de le soutenir, même si Prévert vise moins à substituer une hiérarchie à une autre qu'à suggérer, à la faveur d'un renversement, l'égale valeur de tous les modes d'expression7. »

Carole Aurouet en fait le commentaire suivant :



« Outre les thèmes abordés, Paroles est également novateur, atypique et détonant, par sa forme et son style. C’est un recueil placé sous le signe de l’éclectisme dans lequel on trouve aussi bien des textes courts que des chansons, des histoires, des instantanés et des inventaires. Prévert y mélange les genres. Il ne s’inscrit dans aucune taxinomie poétique. Par ailleurs, il tord le cou aux règles de versification classique, tant au niveau du rythme que de la disposition ou de la ponctuation. Prévert a notamment gardé de son passage par le surréalisme une façon singulière de détruire les clichés langagiers et les lieux communs. Il attire, par exemple, l’attention de ses lecteurs sur l’arbitraire du signe. Il use avec brio des contrepèteries, des calembours, des équivoques et des allégories. Il rend hommage en quelque sorte au langage populaire8. »

Danièle Gasiglia-Laster précise, dans son analyse sur Paroles parue dans la collection Foliothèque de Gallimard :



« Que le poète sache manier l'extrême concision ne fait pas de doute, mais il excelle aussi dans les grands textes foisonnants où il met alors en scène de multiples personnages qui évoluent dans des environnements variés9. »

Il entre alors au Collège de 'Pataphysique dont il devient Transcendant Satrape en 1953.



« Le Collège ne prenant pas en compte des transformations aussi peu importantes que le décès, il y demeure président mémorial de la Sous-Commission des Paraphrases10. »

Style

Autographe de Jacques Prévert à Alassio
Prévert fait éclater le caractère conventionnel du discours par les jeux de mots. Sa poésie est constamment faite de jeux sur le langage (calembours, inventions burlesques, néologismes, lapsus volontaires…) dont le poète tire des effets comiques inattendus (un humour parfois noir), des significations doubles ou encore des images insolites.

De même ses poèmes fourmillent de jeux de sons, de combinaisons pour l'oreille (allitérations, rimes et rythmes variés) qui paraissent faciles mais dont Prévert fait un usage savant. Enfin, il ne faut pas négliger, comme l'a fait remarquer Danièle Gasiglia-Laster dans son introduction aux Œuvres Complètes de Prévert dans la Bibliothèque de la Pléiade, les apports du surréalisme dont on retrouve les traces : inventaires, énumérations hétéroclites d'objets et d'individus, additions de substantifs ou d'adjectifs, etc. Il est friand des procédés de l'image, de la métaphore et de la personnification (animal, objet, humain).

Prévert s'en prend aux stéréotypes du langage, à tout ce qui est figé, imposé : « Les expressions stéréotypées, les citations célèbres, les proverbes, permettent toutes les mystifications possibles. Quand certains êtres en oppriment d'autres, ils tentent en effet de leur faire croire que ce qui se dit ou s'écrit reflète l'ordre naturel des choses : "A tout seigneur tout honneur", "Qui aime bien châtie bien", etc. Aussi Prévert va-t-il détourner de leur sens ces "messages du mensonge", les subvertir au profit de ceux qu'ils desservaient : "Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage à demain, si on ne vous paie pas le salaire d'aujourd'hui" [...], ou bien inventera à son tour des aphorismes qui insinueront d'autres rapports de force et surtout une autre conception de la société : "Quand les éboueurs font grève, les orduriers sont indignés" [...]. Quand il utilise des clichés, non pas pour les mettre dans la bouche de personnages sans consistance mais pour son propre compte, il leur fait subir une cure de jouvence, le plus souvent en les prenant à leur premier degré de signification. Ainsi, le monde de "Lanterne magique de Picasso" est-il "beau comme tout", comme la totalité de l'univers et de ses parcelles. Bousculer les automatismes se révèle en définitive vital, car à trop se contenter d'utiliser le langage tel qu'il nous est donné, avec les mêmes immuables associations, on risque de pétrifier les êtres et les choses.» explique Danièle Gasiglia-Laster (Introduction au tome 1 des Œuvres complètes de Prévert, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard).

« Jacques Prévert est très attaché à la langue. Il est un gourmet des mots qui éprouve un vrai plaisir en jouant avec eux. Et cette jouissance du verbe, il la communique à ses lecteurs. Dès que les mots jaillissent, il les attrape et s’amuse : il les associe, les oppose, les détourne, les fait sonner les uns avec les autres, joue avec leurs différents sens… Il part de mots simples, « des mots de tous les jours » comme les nomme Garance/Arletty dans Les Enfants du paradis (Marcel Carné, 1945). Et, grâce à un travail d’orfèvre, il leur donne une force et une vivacité teintées d’humour – parfois noir et féroce – qui constituent sa patte. L’humour est capital. N’oublions pas que Prévert a été élevé à la distinction de Satrape du Collège de Pataphysique en qualité de fabricants de Petits Plats dans les Grands pour la définition qu’il en avait donné dans La Nef (01/1951) : " Depuis trop longtemps on prenait l’humour à la légère, il s’agit maintenant de le prendre à la lourde " » écrit Carole Aurouet dans Jacques Prévert Paris la belle. Catalogue d'exposition.
Ses principaux jeux de mots jeu de cortège : développement descriptif, énumération d'objets et/ou d'individus.
équivoque : jeux sur la double signification d'un mot, au sens propre et au sens figuré, sens courant ou sens argotique. Exemple: le titre du poème Petite tête sans cervelle, pris au figuré, prend plus tard le sens propre : l'enfant distrait sera renversé par un train.
zeugma : procédé qui rattache grammaticalement des termes qui ne se rapportent pas logiquement l'un à l'autre. Exemple de l'auteur: "Napoléon prit du ventre et beaucoup de pays."
calembours : fondé sur une similitude de sons ou de sens.
néologisme : création de nouveaux mots.
mots pris à la lettre : jeux sur le sens premier des mots.
logique de l'absurde : tout ce qui est contraire à la raison.
allitération : répétition de consonnes.
rime et rythme : intérieur et extérieur.
aphorismes de fantaisie : maximes et proverbes de son imagination.
La syllepse est la figure de style qu'il utilise avec prédilection : elle consiste à opérer des glissements entre le sens propre et le sens figuré des mots. Par exemple, dans un texte de Paroles, intitulé « La Lessive », Prévert joue avec une expression populaire « laver son linge sale en famille » (qui désigne le fait de garder dans le cercle familial les éventuels « secrets honteux » qu'on peut avoir à cacher) et s'amuse à la prendre au pied de la lettre, en représentant la famille autour d'un baquet, en train de récurer la fille de la maison qui a commis une faute qui sème la zizanie dans le cercle familial.

POUR VALERIE

( c'est le seul poeme de prévert qui parle de garde barrière )

En sortant de l'école



En sortant de l'école
nous avons rencontré
un grand chemin de fer
qui nous a emmenés
tout autour de la terre
dans un wagon doré

Tout autour de la terre
nous avons rencontré
la mer qui se promenait
avec tous ses coquillages
ses îles parfumées
et puis ses beaux naufrages
et ses saumons fumés

Au-dessus de la mer
nous avons rencontré
la lune et les étoiles
sur un bateau à voiles
partant pour le Japon
et les trois mousquetaires
des cinq doigts de la main
tournant ma manivelle
d'un petit sous-marin
plongeant au fond des mers
pour chercher des oursins


Revenant sur la terre
nous avons rencontré
sur la voie de chemin de fer
une maison qui fuyait
fuyait tout autour de la Terre
fuyait tout autour de la mer
fuyait devant l'hiver
qui voulait l'attraper

Mais nous sur notre chemin de fer
on s'est mis à rouler
rouler derrière l'hiver
et on l'a écrasé
et la maison s'est arrêtée
et le printemps nous a salués

C'était lui le garde-barrière
et il nous a bien remerciés
et toutes les fleurs de toute la terre
soudain se sont mises à pousser
pousser à tort et à travers
sur la voie du chemin de fer
qui ne voulait plus avancer
de peur de les abîmer

Alors on est revenu à pied
à pied tout autour de la terre
à pied tout autour de la mer
tout autour du soleil
de la lune et des étoiles
A pied à cheval en voiture
et en bateau à voiles.



Jacques Prevert


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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptyVen 11 Mai 2012 - 0:00

Pour G.BUCHILLOT, je n'ai pas d'infos hors mis le fait qu'il a écrit des poemes pour et oué par Jules Massenet.
si qqun a qque chose merci de me complêter.

POUR VALERIE

composé en 1903

Oh si les fleurs avaient des yeux

Oh ! si les fleurs avaient des yeux,
Ils seraient de mélancolie,
Oh ! si les fleurs avaient des yeux,
Que leurs larmes seraient jolies.

Et si les fleurs avaient des ailes,
Elles seraient en pur velours,
Et si les fleurs avaient des ailes,
Elles s'enfuiraient vers l'amour.

Mais si les fleurs avaient une âme
En leurs calices ciselés,
Mais si les fleurs avaient une âme
Leurs parfums seraient des baisers.

https://youtu.be/oUC4pNoK7FM

source internet
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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptyVen 11 Mai 2012 - 0:13

Coucou Merle, bravo pour tout ce travail aime
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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptyVen 11 Mai 2012 - 0:14

merci à toi surtout

smack
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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptyMar 15 Mai 2012 - 22:30

voilà la seule parution concernant Isalou que j'ai réussi à trouver sur Internet

auteur : Isalou

Profil de l'auteur :

Bonjour ou bonsoir,

Je me suis inscrite sur Mytexte le 8 juillet 2008, dans le but de faire connaître davantage mes poèmes, publiés sur mon site personnel, parmi d'autres centres d'intérêt artistiques ou artisanaux.

Les commentaires chaleureux, généreux, amicaux, que j'ai reçus pendant quatre mois ont dépassé toutes mes espérances.

Il m'est pourtant devenu indispensable de limiter mes très nombreuses activités ; la sagesse l'impose.

Je ne vous quitte pas, vous qui m'avez donné tant d'amitié.

Vous pouvez me retrouver sur mon site, que je continuerai à mettre à jour, tant pour la poésie que pour les autres formes d'expression artistiques dans lesquelles je puise tant de joies.

Je ne vous remercierai jamais assez pour tous les commentaires enthousiastes que vous m'avez offerts.

Pour ceux qui ne me connaissent pas encore et qui me découvrent en lisant ce profil, je vous invite à cliquer directement sur le lien de mon site.

De grand coeur,

Le 18/11/08

NOTE CONCERNANT MON SITE - 06 OCTOBRE 2011 :

J'ai désactivé mon site hier, pour un temps indéterminé.
L'hébergeur "e-monsite" a installé une nouvelle version.
Cette version sème une grande pagaille sur mon site.

N'ayant pas le temps - et peut-être pas les compétences requises en informatique - pour restructurer tout le site, j'ai préféré le mettre en cache.

Je publie cette note car je sais que certains auteurs visitent régulièrement mon site, trois ans après l'arrêt de mes publications sur Mytexte, ce dont je leur suis très reconnaissante.

Cordialement.



Isalou (Isabelle)

Pour ALLEGRIA

"Le jardinier"



Il choisit terreau et semences
Il pense déjà "parfums, nuances"
Son alliée, c'est la patience
Et pour cela, il attend

Quelques jours ou quelques semaines
Avant qu'elles éclatent les graines
Il ne ménage pas sa peine
Et toujours, il attend

Enfin, ce sont les pleines brassées
Qui s'offrent au soleil, à l'ondée
Son talent vert est révélé
Son jardin le surprend

Les feuilles jaunissent, rougoient, puis chutent
Contre la nature, peu de lutte

...

La vie reprendra au printemps
Il le sait ... il attend


18/10/08


Merci Isalou

source internet

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptyMar 15 Mai 2012 - 22:33

merlevenezien a écrit:
Pour G.BUCHILLOT, je n'ai pas d'infos hors mis le fait qu'il a écrit des poemes pour et oué par Jules Massenet.
si qqun a qque chose merci de me complêter.

POUR VALERIE

composé en 1903

Oh si les fleurs avaient des yeux

Oh ! si les fleurs avaient des yeux,
Ils seraient de mélancolie,
Oh ! si les fleurs avaient des yeux,
Que leurs larmes seraient jolies.

Et si les fleurs avaient des ailes,
Elles seraient en pur velours,
Et si les fleurs avaient des ailes,
Elles s'enfuiraient vers l'amour.

Mais si les fleurs avaient une âme
En leurs calices ciselés,
Mais si les fleurs avaient une âme
Leurs parfums seraient des baisers.

https://youtu.be/oUC4pNoK7FM

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excuses moi Valérie d'avoir oublié ta photo. il ne faut pas hésiter qd vous voyez un oublie
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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptyMer 16 Mai 2012 - 0:28

certaines personnes ne trouvent pas de poëtes et ce qui se comprend tout à fait. je peux vous proposer de faire une liste de poêtes et de poemes qui parlent de la nature et de vous la soumettre si vous voulez. il suffit de demander
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Maeva

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptyMer 16 Mai 2012 - 19:58

jaime J'ai trouvé un poème que j'aime beaucoup sur le site de ma tite maman :

Il s'appelle :

LA PAIX

La paix aurait pu être une fleur sauvage
de ces fleurs des champs
que nul ne sème ni ne moissonne.
La paix aurait pu être
une de ces fleurs des prés
que l'on trouve toute faite un beau matin
au bord du chemin, au pied d'un arbre
ou au détour d'un ruisseau.
Il aurait suffit de ramasser la paix
comme on ramasse les champignons
ou comme on cueille la bruyère
ou la grande marguerite.
Au contraire
la paix est un travail
c'est une tâche.
Il faut faire la paix
comme on fait le blé.
Il faut faire la paix
comme il faut des années
pour faire une rose
et des siècles pour faire une vigne.
La paix n'existe pas à l'état sauvage :
il n'y a de paix qu'à visage humain.

et il a été écrit par Jean Debruynne que je ne connais pas du tout !!! geek geek geek
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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptyMer 16 Mai 2012 - 20:12

bravoo Merci a toi : smack
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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptyMer 16 Mai 2012 - 21:39

très joli poëme Maeva. Tu auras toutes les explications sur ton poëte quand je mettrai l'ardoise en place et ton poeme ici.

smack
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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptyMer 16 Mai 2012 - 22:11

beau poèmes merci pour m avoir permis de le découvrir bisou1

_________________
.Au lieu de voir que les roses ont des épines, voyez que les épines ont des roses.
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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptyMer 16 Mai 2012 - 22:53

Très joli poème Maeva et les poètes même peu connus peuvent nous émouvoir tout autant que des grands bisou
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Maeva

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptyVen 18 Mai 2012 - 21:19

Merci ! jaime
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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptyLun 21 Mai 2012 - 12:24

Jean Debruynne, au service de la Parole

né en 1925

Prêtre de la Mission de France, poète à l'affût de la fraternité, le P. Jean Debruynne s'est éteint samedi 8 juillet au Liban

Le site de la Mission de France


Sa casquette de marin pêcheur lui donnait cet air de navigateur qu'il était, à sa manière, devenu. La canne qui, ces dernières années, soutenait parfois son pas, disait sa fatigue, due à un cancer, mais aussi son désir de poursuivre le voyage, d'escale en escale. « Quatre-vingts ans, confiait-il d'ailleurs en mai 2005, alors qu'il fêtait, entouré de nombreux amis, son anniversaire, ce n'est pas un sursis ni une prolongation, ni un crédit accordé en prime. Quatre-vingts ans, c'est une naissance. »

À 80 ans, ajoutait-il, « je suis libre d'aller bêcher, ratisser, semer, arroser le jardin de l'Évangile ». Jean Debruynne s'est éteint samedi 8 juillet au Liban, où il séjournait depuis trois semaines pour un spectacle qu'il avait écrit et qui devait être donné pour les 7 000 ans d'existence de Byblos. Sa santé s'étant dégradée la semaine dernière, il avait dû être hospitalisé à Beyrouth.

Prénommé en réalité Jean-Baptiste, il était né en 1925 à Lille. Son père était originaire de Stenwoorde, en bordure de la frontière belge. Sa mère était alsacienne. Des précisions utiles, car Jean Debruynne avait sans doute hérité d'eux son caractère «un peu frontalier (1)». Son enfance fut, comme on dit, «sans histoire». Certes, il n'aimait pas l'école. Quant à l'Église, elle lui apparaissait une autorité, un pouvoir, et les prêtres, dont certains étaient aussi ses professeurs, lui faisaient peur, ce qui a sans doute pesé dans ses rapports futurs avec l'institution. Ce qu'il aimait alors, c'étaient ces temps de solitude où il pouvait laisser aller son imagination, rêver de lointains.

C'est à l'adolescence que la vie de Jean Debruynne va basculer. Avec la guerre, la famille s'installe dans le Lot-et-Garonne. Il y fait l'expérience de la pauvreté et l'apprentissage de la différence. Il quitte en effet la ville pour la campagne, des églises pleines pour une église pratiquement vide. C'est pourtant là, sur ces terres où apparemment Dieu est absent, qu'il se sent appelé. « Ma vocation, dira-t-il plus tard, est née de l'absence, du désert où Dieu n'est pas. Le rien est devenu pour moi sacrement de la présence de Dieu. »

"Abattre le mur" qui sépare l'Église d'une partie de la société

Bien sûr, cette vocation va avoir besoin de temps pour mûrir. Un article paru dans une édition régionale de La Croix sur la Mission de France va servir de révélateur. « Tout de suite, je me suis dit : c'est ça que je cherche », confiera-t-il. Aussitôt, il écrit à cette Mission de France, créée en 1941 à l'initiative du cardinal Suhard pour « abattre le mur » qui sépare l'Église d'une partie de la société. En 1943, il entre au séminaire de Lisieux. « Ici, il n'y a pas de règlement, explique le supérieur. Par contre, il y a une règle, et cette règle, c'est l'obéissance au réel. »

Cette obéissance à l'événement, à l'inattendu, va commander sa vie. Après la Libération, il travaille comme cheminot. Lui qui a déjà, au contact de la spiritualité de Thérèse de Lisieux, fait le choix des « petits aux yeux du monde », découvre alors le monde ouvrier. Il sera ensuite tôlier formeur à la chaîne, valet de chambre. Au cours de ces stages, il apprend « la dépossession ». Adhérent à la FSGT, organisme culturel dépendant de la CGT, il découvre aussi le théâtre et les poètes, Prévert surtout. « C'est incontestablement à lui que je dois mon écriture », dira-t-il.

Revenu finir son séminaire à Lisieux, il est ordonné prêtre en 1950 par le cardinal Liénart, évêque responsable de la Mission de France. Son premier ministère le mène alors à la paroisse Saint-Hippolyte, dans le 13e arrondissement de Paris. Puis, en 1953, il devient secrétaire de la Mission de France, dans une période où celle-ci est remise en cause. Rome décide en effet la fermeture de son séminaire, puis interdit les prêtres-ouvriers.

Pour Jean Debruynne, le temps est venu d'un nouveau départ. Passionné par « le symbole et le langage », il reprend des études de philosophie à Lyon. Il suit aussi les cours de l'école du jeu dramatique de Jean-Louis Barrault. Et plus que jamais, il écrit : des poèmes, des chansons, des jeux scéniques.

"Son terrain de mission privilégié, c'était le monde des jeunes"

Les Scouts et les Guides de France font alors appel à lui. « Il ne s'est jamais arrêté d'être aux côtés du scoutisme, précise Claude Moraël, délégué général des Scouts et Guides de France. C'est lui qui a écrit le jeu scénique à l'occasion de la fusion. C'était un résistant de Dieu, quelqu'un qui donnait envie de suivre l'Évangile. » Le Centre national de la catéchèse le sollicite aussi. « Son terrain de mission privilégié, c'était le monde des jeunes, rappelle le P. Jacques Purpan, vicaire général de la Mission de France. Il avait la préoccupation de leur annoncer l'Évangile, non en les manipulant mais en étant à leur écoute. »

La rencontre de Jean Debruynne avec le monde de la police est plus inattendue. Elle intervient en pleine guerre d'Algérie, pendant la période noire des ratonnades organisées à Paris. Interpellé par un inspecteur de police qui lui demande de l'aider à réfléchir, il le prend au mot. C'est ainsi qu'est né Police et humanisme.

« Il disait "nous autres policiers", il s'identifiait à nous. Il nous a accompagnés pendant quarante ans… », se souvient Hervé Deydier, président du mouvement, qui reste marqué par sa jovialité, sa disponibilité et son ouverture d'esprit. Jean Debruynne servira aussi d'autres mouvements, comme Partage et rencontre, le Secours catholique, le Mouvement des chrétiens retraités…

"Toujours attentif à celui qui était exclu"

Sa rencontre avec ces derniers remonte à 1984, quand Yves Beccaria, alors directeur de Bayard Presse, lui demande de devenir rédacteur en chef de Vermeil. Il vient alors d'être licencié de la Caisse des dépôts qui l'avait embauché pour mener des enquêtes sociologiques sur la vie dans les « grands ensembles ». Il accepte.

Au fil de ses déplacements et de ses engagements, Jean Debruynne a ainsi vécu la mutation de l'Église. « Il aimait son Église, même si, avec sa manière polie de poète, il n'hésitait pas à dire ce qu'il pensait. Il était l'homme du plein vent, toujours attentif à celui qui était exclu », résume le P. Purpan, marqué par la grande bonté qui émanait de ses écrits…

Ses écrits ? Ils étaient pour Jean Debruynne un appel « à vivre » et « à croire », surtout quand tout devenait trop dur. « Le jour où je ne pourrai plus écrire, ce sera vraiment la mort, confiait-il d'ailleurs. Jusqu'au bout de notre vie, nous devons devenir des créateurs. »

POUR MAEVA et Carole

LA PAIX

La paix aurait pu être une fleur sauvage
de ces fleurs des champs
que nul ne sème ni ne moissonne.
La paix aurait pu être
une de ces fleurs des prés
que l'on trouve toute faite un beau matin
au bord du chemin, au pied d'un arbre
ou au détour d'un ruisseau.
Il aurait suffit de ramasser la paix
comme on ramasse les champignons
ou comme on cueille la bruyère
ou la grande marguerite.
Au contraire
la paix est un travail
c'est une tâche.
Il faut faire la paix
comme on fait le blé.
Il faut faire la paix
comme il faut des années
pour faire une rose
et des siècles pour faire une vigne.
La paix n'existe pas à l'état sauvage :
il n'y a de paix qu'à visage humain.

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptyLun 21 Mai 2012 - 22:31

Mon poème c'est 'Voyelles' d'Arthur Rimbaud. Il est lié à une soirée de rigolades mémorables avec mes enfants.



A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silence traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux ! -

A. Rimbaud

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptyMar 22 Mai 2012 - 22:28

ça y est Mary, tu es dans le listing et je t'ai envoyé un MP

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 2 EmptyMer 23 Mai 2012 - 22:44

Voici un petit recueil de poemes pour aider les copains du jardin des poetes pour mettre à l'arrière des ardoises et pour le plaisir pour les autres

Nature

Automne

Automne Emile Verhaeren
Automne René Guy Cadou
Chanson d'automne Paul Verlaine
Feuilles d'automne Jean Moréas
Jours pluvieux d'automne Michel Béau
L'automne Jean Manbrino
L'automne Lucie Delarue Mardrus
L'automne Samivel
Le vent d'automne Pierre Ménanteau
Les derniers beaux jours Théophile Gautier
Septembre Jean Luc Moreau
Soir d'automne Jean Richepin

Hiver

Bonjour monsieur hiver Patrick Bousquet
Chanson pour les enfants Jacques Prévert
Il a neigé Maurice Carême
La neige tombe Jean Richepin
Le bonhomme de neige Jason Emond
L'hiver Gilles Vigneault
Le ski Pierre Gamarra
Mon hiver Veronik Leray
Trois petits pantins Jean Luc Moreau

La mer

La mer s'est retirée Jacques Charpentreau
Marine Paul Verlaine
Odeur marine Roger Dévigne

Les éléments

Arc en ciel Casadesus
La grêle Auguste Angelier
La nouvelle année Louisa Paulain
La pluie Casadesus
Le brouillard Maurice Carême
Le ciel Paul Verlaine
Le soleil dit bonjour Claude Roy
Le soleil va se coucher Maurice Carême
Pluie Sully Pruhomme

Paysages

D'un vanneur de blé Joachim de Bellay
La clé des champs Jacques Charpentreau
Le chaland Emile Verhaeren
Le plat pays Jacques Brel
Les couleurs du temps Guy Béart
Montagne Pierre Ménanteau

Printemps

Au printemps Théophile Gautier
Avril Rémy de Gourmont
Joie du printemps Lucie Delarue Mardrus
Le muguet Maurice Carême
Mars Maurice Carême
Premier sourire du printemps Théophile Gautier
Printemps Victor Hugo
Renouveau Pierre Ménanteau

j'espère que ça vous aidera.

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