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 les poëmes du jardin des poëtes

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merlevenezien

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 4 EmptyLun 10 Sep 2012 - 13:43

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merlevenezien

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 4 EmptyLun 24 Sep 2012 - 15:39

aujourd'hui, voici le Choix de Taoufik

Abou el Kacem Chebbi
أبو القاسم الشابي


Abou el Kacem Chebbi (arabe : أبو القاسم الشابي), également orthographié Aboul Kacem Chabbi ou Aboul-Qacem Echebbi, né probablement le 24 février 1909 à Tozeur et mort le 9 octobre 1934 à Tunis, est un poète tunisien d’expression arabe considéré par Abderrazak Cheraït comme le poète national de la Tunisie1.

Très jeune, Chebbi voyage à travers la Tunisie. En 1920, il entre à la Zitouna où il connaît de difficiles conditions de vie. En parallèle à l’écriture de ses poèmes, il participe aux manifestations anti-zitouniennes qui agitent alors Tunis. Ayant terminé ses études, il commence à fréquenter des cercles littéraires et, le 1er février 1929, tient une conférence à la Khaldounia avec pour sujet l’imagination poétique chez les Arabes. Il y critique la production poétique arabe ancienne et cette conférence, bien qu’elle déclenche dans tout le Proche-Orient des réactions violentes à son encontre, participe au renouvellement de la poésie arabe. Mais son père meurt en septembre de la même année et, en janvier 1930, Chebbi veut donner à nouveau une conférence qui soit à la hauteur de celle de la Khaldounia. Toutefois, celle-ci est boycottée par ses adversaires, ce qu’il ressent comme un véritable échec. Sa santé, déjà fragile, se dégrade encore considérablement et il meurt subitement à l’âge de vingt-cinq ans.

Abderrazak Cheraït considère Abou el Kacem Chebbi comme « l’un des premiers poètes modernes de Tunisie »2. Ses poèmes apparaissent dans les plus prestigieuses revues de Tunisie et du Moyen-Orient. Fortement influencé par le romantisme européen du XVIIIe et XIXe siècles, Chebbi se penche sur des thèmes comme la liberté, l’amour et la résistance, notamment dans son fameux Ela Toghat Al Alaam qui s’adresse « aux tyrans du monde » et qu’il écrit en plein protectorat français de Tunisie.

Chebbi naît au sein d’une noble famille lettrée et intellectuelle en février 1909 (sans doute le 243, soit le 3 safar 1327 dans le calendrier musulman4) dans le hameau familial de Châbbiya (devenu aujourd’hui l’un des quartiers de Tozeur correspondant au lieu-dit Ras El Aïn5)6. Hatem Bourial s’exprime ainsi sur la date de naissance exacte de Chebbi :



« Est-il véritablement né un 24 février ? Nul ne le sait vraiment : seule certitude, l’année 1909 fut celle de sa naissance et, de son vivant, il n’apporta aucun démenti à cette date du 24 février7. »

Son père, le cheikh Mohamed Ben Belgacem Ben Brahim Chebbi8, né en 1879, amateur de poésie et de littérature9, a acquis une formation traditionnelle à l’Université Zitouna10 ; il part en 1901 étudier à l’Université al-Azhar du Caire4. À son retour, après sept ans, il se marie à la mère de Chebbi4. On ne sait rien de celle-ci à l’exception de quelques apparitions en filigrane dans certains de ses poèmes comme celui intitulé Cœur maternel11. Chebbi est l’aîné de ses frères Abdelhamid et Mohamed Lamine, ou plus simplement Lamine4. Ce dernier devient secrétaire d’État (équivalent de ministre) de l’Éducation nationale, du 15 avril 1956 au 6 mai 1958, dans le premier gouvernement formé après l’indépendance de la Tunisie4,12. Abderrazak Cheraït indique qu’il a aussi un troisième frère13. Chebbi a également une cousine poétesse, Fadhila14.

À peine est-il circoncis que la famille Chebbi quitte Tozeur6. En effet, le père de Chebbi étant devenu cadi le 22 mars 191015, cette fonction conduit la famille à parcourir la Tunisie selon les villes où il est nommé4. Ils arrivent à Siliana en 1910, à Gafsa en 1911, à Gabès en 1914, à Thala en 1917, à Medjez el-Bab en 1918, à Ras Jebel en octobre 192416 et à Zaghouan en 19274. Chebbi reçoit une éducation traditionnelle à l’école primaire coranique de ces diverses localités17. Sa poésie garde la trace de la variété des paysages de ces villes, d’autant plus que le jeune garçon mène une vie plus contemplative que ses camarades, notamment à cause de la fragilité de son cœur dont il souffre très tôt6.

Jeunesse

Chebbi doit suivre la voie tracée par son père18 : il entre donc le 11 octobre 1920 à l’Université Zitouna de Tunis10 où il apprend le Coran, la tradition de la religion et quelques aspects de poésiemystique6. Il habite ainsi dans des médersas pendant dix ans — soit toute son adolescence —, dans des conditions difficiles compte tenu de sa santé précaire18. Mohamed Farid Ghazi rapporte que « plus tard dans son Journal, il juge avec sévérité et mépris cet enseignement sclérosé »18. Alors que ses deux frères sont inscrits dans des écoles franco-arabes, Chebbi suit une formation dans un arabe pur et classique6. Il découvre des auteurs occidentaux, notamment les romantiques, à travers des traductions en arabe6 qu’il trouve dans la fréquentation assidue, dès 1927, des bibliothèques de la Khaldounia (institut fondé par les nationalistes tunisiens)18, du club littéraire de l’association des anciens élèves du Collège Sadiki17 ou du club littéraire An-Nâdi Al Arabi (Foyer arabe)19.

À la Khaldounia, il lit Alphonse de Lamartine dont Raphaël (1849) est l’une de ses œuvres préférées20, Johann Wolfgang von Goethe et ses Souffrances du jeune Werther (1774), Ossian mais aussi des auteurs arabes, comme l’écrivain égyptienTaha Hussein et son essai De la littérature antéislamique (1926), Abbas Mahmoud Al Akkad et Muhammad Husayn Haykal et son célèbre roman Zaynab (1914)10. Il y lit aussi les œuvres des auteurs de l’école syro-libanaise du Mahjar (diaspora), établie principalement aux États-Unis, dont le poète libanais Gibran Khalil Gibran, Ilya Abu Madi et Mikhail Naimy21,10. Il a apprécié toute la production de Gibran et notamment ses poèmes en prose intitulés Al-Awasif (Les Tempêtes, 1920)10. Au sein du club littéraire de l’association des anciens élèves du Collège Sadiki, il accède à la traduction en arabe de Paul et Virginie (1787) de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, Les Martyrs (1809) de François-René de Chateaubriand, Pour la couronne (1895) de François Coppée et Sous les tilleuls (1832) d’Alphonse Karr10. Il y lit également certaines œuvres de Lamartine, Victor Hugo, Alfred de Vigny, Alfred de Musset, mais aussi des nouvelles de Colette, de Claude Farrère et de Paul Hervieu10. Il y lit aussi l’ouvrage À quoi tient la supériorité des Anglo-Saxons ? (1897) d’Edmond Demolins, traduit en arabe par Fathi Zaghloul10. Sa curiosité l’amène enfin à lire le poète anglais John Keats, le poète Al-Mutanabbi22 et probablement le Prométhée (1789) de Goethe ou le Prométhée mal enchaîné (1899) d’André Gide23.





Abou el Kacem Chebbi durant sa jeunesse


À partir de quatorze ans, Chebbi écrit ses premiers poèmes18. En 1924, son père est nommé à Ras Jebel puis à Zaghouan24 trois ans plus tard. Pendant cette période, Chebbi écrit successivement : Ô Amour (1924), Tounis al-Jamila (La Belle Tunisie, 1925), La Guerre, La Complainte de l’orphelin et Le Chant du tonnerre (1926), Poésie, Rivière d’amour, D’hier à aujourd’hui et L’Éclat de la vérité (1927)24. Cette même année, sa concubine à Zaghouan meurt8. À 18 ans, Chebbi fait une rencontre importante avec l’éditeur tunisois Zine el-Abidine Snoussi, animateur d’une sorte de cénacle littéraire dans son imprimerie Dar al-Arab (rue Saïda Ajoula dans la médina de Tunis7) qui édite des écrivains comme Mahmoud Messadi, Mustapha Khraïef, Ali Douagi ou Tahar Haddad25. Snoussi publie l’année suivante son Anthologie de la littérature tunisienne contemporaine en arabe (1928) où il consacre pas moins de trente pages à Chebbi qui y rédige 27 poèmes26.

Les poèmes de Chebbi sont également publiés dans le supplément littéraire du journal En Nahda26. Il milite au sein de l’Association des jeunes musulmans et est élu président du récent comité des étudiants, dans un climat de contestation de l’enseignement zitounien qui agite alors la capitale et qui va jusqu’à des menaces de grève26. En tant que membre du conseil de réformes, conseil composé d’étudiants, il insiste « sur la nécessité de rénover et de moderniser l’enseignement scolastique zitounien »18. Il rédige alors un Cahier des revendications des étudiants zaytouniens27. Ayant terminé avec succès ses études secondaires à la Zitouna en 1928, il s’installe à l’hôtel et s’inscrit en cours de droit26 à l’École de droit tunisien17. Il fréquente désormais les réunions et les cercles littéraires, et commence à intéresser les milieux intellectuels et artistiques26. Il arbore des tenues plutôt dandy : Chebbi ne met généralement pas de chéchia— les Zitouniens n’osent le faire qu’après l’indépendance —, s’habille avec élégance et ne porte pas les insignes obligatoires des bacheliers ès sciences théologiques zitouniens28.


Conférence retentissante à la Khaldounia

Le 1er février 1929, à la Khaldounia, Chebbi, avec l’appui du club littéraire de l’association des anciens élèves du Collège Sadiki10, tient une conférence retentissante de deux heures sur le thème de « l’imaginaire poétique et la mythologie arabe » et s’indigne que « l’histoire n’a[it] retenu de la mythologie arabe que peu de choses29 », manque qu’il explique en ces termes :



« Contrairement à d’autres civilisations, les légendes ou contes ne se trouvent dans aucun recueil, aucun manuscrit. Ils restent dispersés dans différents ouvrages ou sont transmis par la tradition orale, au point que les rassembler serait très difficile29. »

Son exposé consiste en fait en une rude critique littéraire de la production poétique arabe depuis le premier siècle de l’hégire (VIIe siècle)30 qui fait à l’époque scandale31. Le jeune homme de vingt ans, « qui ne connaît aucune langue étrangère et [...] n’a jamais quitté son pays32 », surprend par l’originalité de ses idées et l’audace de ses jugements :



« Les poètes arabes n’ont jamais exprimé de sentiments profonds, car ils ne considéraient pas la nature avec un sentiment vivant et méditatif, comme quelque chose de sublime, mais plutôt comme on regarde d’un œil satisfait un vêtement bien tissé et coloré ou un beau tapis, rien de plus30. »

De plus, il pense que les Arabes « n’avaient comme expression de la beauté que celle de la femme »33, mais il leur reproche qu’au lieu « de la placer sur un piédestal et de la voir d’un regard noble et sacré, à l’exemple des artistes grecs qui en firent leurs muses, le poète arabe ne l’évoque qu’en tant qu’objet de son désir et de sa convoitise charnelle33 ». Chebbi choque par des propos tels que « la vision de la femme dans la littérature arabe est une vision médiocre, très basse et complètement dégradée »33. » Comme l’indique Ameur Ghedira, cette conférence « [déclenche] d’abord en Tunisie, puis au Proche-Orient, une série de réactions violentes contre son auteur »11, surtout de la part des conservateurs et des poètes salafistes32. Jean Fontaine remarque quant à lui que « Chebbi voit surtout les aspects négatifs de la poésie arabe ancienne »11. Il ajoute que le poète Abou el Kacem Chebbi « adopte la même démarche que les romantiques voulant une littérature qui corresponde à la vie »11. Le professeur Mongi Chemli décrit la conférence comme ayant « [sanctionné] l’inévitable : le divorce inéluctable avec l’ancien, la rupture irréversible avec le traditionnel »10. Chebbi rappelle néanmoins : « Si j’appelle de mes vœux le renouveau [...] ce n’est point pour dénigrer la littérature de nos ancêtres »34. Muhyi al-dîn Klibi, ami de Chebbi, fait le compte-rendu de la conférence en ces termes :



« Cette conférence avait soulevé un grand écho dans les cercles littéraires de telle sorte qu’on peut dire qu’elle constitue le début de la querelle des Anciens et des Modernes, qu’elle a poussé à une sèche polémique entre les partisans du passé et ceux du renouveau11. »

Le même mois — qui coïncide avec celui du ramadan—, Abou el Kacem Chebbi doit retourner à Zaghouan où son père est gravement malade30. Après l’Aïd el-Fitr, il revient à l’imprimerie vérifier l’édition par souscription du texte de sa conférence30, qui devient effective en avril35. Le livre paraît donc finalement et tous les exemplaires disponibles sont vendus36. Fier du succès qu’il obtient, Chebbi compte éditer un recueil de poésie avec 83 poèmes30. Il l’intitule Aghani al-Hayat — plus tard traduit par Les Chants de la vie, Odes à la vie, Cantiques à la vie ou encore Hymnes à la vie37 — et le propose par souscription à quinze francs30. Toutefois, ce diwan n’est pas publié de son vivant38.

Mariage et début de la décadence

En juillet 1929, il écrit C’en est trop mon cœur. Vers la fin du mois, son père, mourant, retourne à Tozeur où la famille Chebbi lui rend visite4. On suppose que c’est à ce moment-là qu’il promet la main de son fils à l’une de ses cousines11, Shahla Ben Amara Ben Ibrahim Chebbi35, avec qui Chebbi a deux enfants : Mohamed Sadok, né le 29 novembre 1931, qui devient colonel dans l’armée, et Jalal, né le 4 janvier 193439, futur ingénieur37. Son père meurt finalement le 8 septembre 19294. Cette disparition le touche profondément et, le 29 octobre35, Abou el Kacem Chebbi lui rend hommage par son poème Ilâ Allah (1929), qui se traduit par À Dieu11. Chebbi dit de lui : « Il m’a fait saisir le sens de la bonté et de la tendresse, et m’a appris que la vérité est la chose la meilleure dans ce bas monde, et la chose la plus sacrée dans l’existence »10.





Portrait du docteur Mahmoud El Materi

En décembre 1929, un foyer de peste éclate dans le sud de la Tunisie40. Cette même année, il écrit Ya Ibn Ommi (que l’on peut traduire par Ô mon frère et qui signifie littéralement Ô le fils de ma mère), notamment connu pour une phrase célèbre : « La vie n’attendra pas celui qui dort »5. Cette année 1929 marque aussi le début des véritables complications de sa santé4 qui se dégrade encore considérablement pendant le premier hiver de 193041. Son ami Zine el-Abidine Snoussi le présente au médecinMahmoud El Materi qui diagnostique une asthénie physique et morale4. Le 1er janvier, Chebbi décide de commencer son Journal11.

Le 13 janvier, il tient une conférence à la médersa Slimania sur le thème de la littérature maghrébine41. Boycottée par ses adversaires, les oulémas zitouniens et les conservateurs, cette conférence s’avère un véritable échec pour Chebbi41, la salle, quasiment vide, n’étant composée que de ses proches amis32. Magnin pense qu’« une conspiration [...] fut organisée autour de lui par certains tenants de la tradition littéraire »41. Chebbi écrit le jour même, semble-t-il, Le Prophète méconnu, long poème publié en petit nombre d’exemplaires dans une plaquette de luxe aux éditions L’Art au service des Lettres7,41. Il s’y compare à un « prophète méconnu » et analyse l’état malheureux d’un « poète-philosophe » jugé fou par son peuple « idiot »40.

Sans doute au cours de l’été 1930, son mariage, dont on ne sait pas grand-chose, est enfin célébré10. Il participe alors à la nouvelle revue de Snoussi, Al-âlam al-adabi (Le Monde littéraire), et au supplément littéraire d’En Nahda ; la revue cairote Apollo publie quelques-uns de ses poèmes39,32. Il refait une nouvelle version de son diwan mais, toujours par manque de souscripteurs, ne réussit pas à le faire publier39. Il n’a alors que vingt ans11.

Dernières années

Alors qu’il ressent de plus en plus d’indifférence de la part de ses compatriotes, le poète est en proie à des crises d’étouffement. On parle alors de myocardite et de tuberculose41. Selon Mohamed Farid Ghazi, la maladie dont serait atteint Chebbi touche surtout les enfants et les jeunes entre dix et trente ans, principalement les personnes à l’âge de la puberté4.

Ayant terminé ses études et reçu son diplôme en 193017, il désire effectuer un stage de jeune avocat au tribunal de la Driba, mais, en 1931, par déception ou par obligation, il retourne s’installer à Tozeur41. Chebbi va alors s’occuper de sa famille, sa mère et ses frères, dont il a désormais la charge13. Le 13 octobre, il écrit Prières au temple de l’amour (Salawat fi hakel al-Hob, 1931), inspiré, selon l’homme de lettres kairouanais Mohamed Hlioui, par la beauté d’une jeune touriste européenne de vingt ans se promenant au milieu des palmiers d’une oasis de Tozeur, non loin du village natal du poète5. Le texte s’ouvre ainsi :



Exquise tu es comme l’enfance, comme les rêves,
Comme la musique, comme le matin nouveau,
Comme le ciel rieur, comme la nuit de pleine lune,
Comme les fleurs, comme le sourire d’un enfant.

Le 17 octobre, sa maladie l’empêche de participer à la réception organisée au casino du parc du Belvédère à l’occasion de la parution de l’ouvrage de Tahar Haddad, Notre femme dans la charia et la société42. Son premier fils, Mohamed Sadok, naît le 29 novembre13. L’année suivante, Chebbi crée l’association de l’amicale du Jérid et l’inaugure par une conférence sur l’hégire le 7 mai 193213. Ce même été, il part à Aïn Draham avec son frère Lamine et tous deux font un passage à Tobrouk (Libye), malgré la douleur ressentie par Abou el Kacem en raison de sa mauvaise santé4.

Pour Chebbi, 1933 est une année féconde : il écrit Pastorale en février13. En avril, la revue Apollo publie à nouveau ses poèmes43. Durant l’été, il se rend successivement à Souk-Ahras (Algérie) puis à Tabarka où il rédige le 16 septembre 1933 la qasidaLa Volonté de vivre5, puis Mes chansons et Sous les branches44,13. À l’automne, il rentre à Tozeur43 et en décembre, il compose La Chanson de Prométhée39. Ce poème de 36 vers, écrit selon la prosodie arabe classique, a pour titre original Nachid al-jabbar aw hakaza ghanna Promithious, ce qui signifie Le Chant du géant ou Ainsi chantait Prométhée23. Quoique non autobiographique, le poème recèle en filigrane les souffrances de son auteur23. La Chanson de Prométhée, écrit à la première personne du singulier s’exprimant au temps du futur, commence par ce distique :



Je vivrai malgré la maladie qui me ronge
Et les ennemis qui m’assaillent

Alors que son second fils Jalal voit le jour en janvier 1934, Chebbi compose durant le mois de février L’Aveu, puis Le Cœur du poète en mars, et son célèbre Ela Toghat Al Alaam (إلى طغاة العالم) — en françaisAux tyrans du monde39 — en avril. Au printemps, il se repose à El Hamma du Jérid, oasis située à proximité de Tozeur4.

Mais la maladie continue à peser sur lui45. Le 26 août 1934, Chebbi part se soigner à l’Ariana où l’on ne parvient pas à identifier la nature de son mal45. Il a encore la force de retrouver ses amis, puisqu’une photo de lui prise à Hammam Lif peu avant sa mort paraîtra en couverture d’Al-âlam al-adabi au mois de décembre suivant45. Le 3 octobre, il est admis à l’hôpital italien de Tunis— actuel hôpital Habib Thameur — pour une myocardite et y meurt au matin du 9 octobre, à 4 heures, soit le 1er rajab 1353 du calendrier musulman4, alors qu’il est à peine âgé de 25 ans45. Sa mort suspend le projet qu’il a eu durant l’été de publier son diwan46.

Caractéristiques de son œuvre

Thèmes

Les thèmes de prédilection d’Abou el Kacem Chebbi sont la vie, la mort, la nature, la liberté, l’amour, la mélancolie, l’évasion, l’isolement, l’exil, la révolte, etc47,20. Ces thèmes, fortement influencés par le romantisme31, font que les critiques et les chercheurs qui se sont penchés sur son travail le considèrent lui-même comme un romantique ; Abderrazak Cheraït le juge même comme étant « le poète romantique par excellence, le révolté »2.

Avec Chebbi, la poésie tunisienne se modernise car, pour lui, la poésie arabe s’est auparavant calcinée à des finalités (aghrad) qui lui font perdre de sa fraîcheur32. Ainsi, Chebbi donne dans Poésie un certain nombre de définitions de la poésie qui rompent avec les conceptions de l’époque47. Il y définit notamment la poésie comme étant « un cri de l’âme triste », « l’écho d’un cœur en pleurs », « la beauté des lumières crépusculaires » et « l’inspiration de la vie et le langage des anges »47. Le 26 janvier 1930, il débute ainsi son Journal : « Je suis un poète. Or le poète a sa manière propre d'appréhender la vie, qui diffère peu ou prou de celle des autres »48.

Le regard novateur de Chebbi motive un « rêve de changement, de reconsidération de la condition humaine, par le combat envers tout ce qui pourrait » priver l’homme d’évolution32. En outre, même si la poésie de Chebbi reste elle-même assez classique sur la forme — il garde ainsi la métrique classique31 — le fond est d’une grande nouveauté pour l’époque49. Ainsi, dans des poèmes comme Ela Toghat Al Alaam où, en plein protectorat, il dénonce le colonialisme français, il fait preuve d’humanisme : « Il est [...] le poète de la liberté qui appelle [...] à la rébellion contre les tyrans »2. Le texte de ce poème s’ouvre ainsi :



Ô tyran oppresseur...
Ami de la nuit, ennemi de la vie...
Tu t’es moqué d’un peuple impuissant
Alors que ta main est maculée de son sang.

L’écrivain Jalal El Mokh considère d’ailleurs que la conférence L’Imagination poétique chez les Arabes à la Khaldounia constitue la « ligne directrice » de l’œuvre du poète dans le sens où elle guide ses aspirations et ses objectifs47. Le journaliste Foued Allani, quant à lui, en vante le texte comme étant « le premier texte arabe ayant formulé de violentes critiques à l’égard d’un art sacré dans la littérature arabe »50.

La poésie de Chebbi est enfin censée exprimer ses sentiments, ses soucis et ses souffrances avec sincérité20. Il est en ce sens décrit comme le « poète de la douleur et des sentiments exacerbés »21 et Jacques Berque voit ainsi en lui « le meilleur exemple de l’inquiétude arabe des Temps modernes »23. Toutefois, selon Mongi Chemli, la poésie de Chebbi n’offre pas une vision pessimiste du monde ; celui-ci a en effet rappelé que « la vie prévaut sur la douleur »10.

Langue

La poésie est le genre littéraire le plus répandu en Tunisie31 et c’est dans ce contexte que son classicisme se trouve bouleversé par Chebbi qui, bien qu’élevé dans un arabe littéral, apprécie le « parler populaire » tunisien51. Il déclare à propos des écrivains tunisiens partisans de l’arabe classique :



« [Ils] sont prisonniers d’un grand nombre de clichés et de contraintes poétiques qui les forcent à imiter les anciens, ils écrivent une langue qui n’est pas la leur52. »

La particularité linguistique de l’œuvre de Chebbi est qu’il s’exprime « dans un langage nouveau, rompant avec une tradition séculaire »31.

Prose

La production littéraire de Chebbi ne s’arrête pas à la poésie en vers ; ses écrits en prose présentent également un certain intérêt littéraire53. Pourtant, lors d’une rencontre organisée le 4 avril 2009 à la maison de la culture Ibn-Khaldoun à Tunis, le poète Souf Abid note que les poèmes en prose de Chebbi sont méconnus et que même lui, en tant que chercheur, a eu des difficultés à les trouver. Il souligne cependant qu’ils sont au nombre de quinze, traitent de différents thèmes et ont été écrits entre 1925 et 193054.

De plus, le travail de Chebbi ne s’arrête pas à la poésie ; comme le montre le texte de sa conférence sur L’Imagination poétique chez les Arabes, et aussi son Journal où, par de courts extraits, il exprime une opinion sur lui-même et sur son travail poétique53. La part autobiographique y est assez réduite, bien qu’il y livre quelques indications sur son caractère, son éducation et ses goûts55. Ce Journal constitue en fait une sorte de journal intime composé de 22 textes rédigés du 1er janvier au 6 février 193050,56. Tous ont été rassemblés en un recueil édité pour la première fois à Tunis en 1966, bien que bon nombre d’entre eux aient été publiés dans des journaux du vivant de leur auteur50.

Enfin, Chebbi a également entretenu une correspondance, notamment avec Mohamed Hlioui57, Mikhail Naimy, Slimane Aïssa, l’Égyptien Salama Moussa, son ami l’instituteur Mohamed Bachrouch (1911-1944) originaire de Dar Chaâbane ainsi que son éditeur Zine el-Abidine Snoussi58.

Mise en musique

La poésie de Chebbi offrant une mélodie rythmée, elle a souvent intéressé les chanteurs et les compositeurs qui l’ont mise en musique5.

La Volonté de vivre a ainsi été interprété par la chanteuse arabe Souad Mohamed sur une musique composée par Halim el-Roumi5. Une autre version a été composée par Riadh Sombati pour être chantée par la même Souad Mohamed5. Le poème a également été interprété par Leila Hjaiej et Oum Kalsoum23. Prières au temple de l’amour a été chanté par le Libyen Kadhem Nadim mais aussi par Thameur Abdeljaoued ; La Complainte de l’orphelin l’a été par Houyem Younes sur une musique composée par le Libanais Chafiq Abou Chaqra, selon Abdelhafidh Guelmami5. Ce dernier poème a également été chanté par Adnène Chaouachi et Sonia M'Barek5. Son poème Ya Ibn Ommi (Ô mon frère, 1929) a aussi été mis en musique sous le titre Khoulikta Talikan ! (خلقت طليقا) et chanté par Fethia Khaïri, Ahmed Hamza et enfin Magida el-Roumi5,59. En 2002, alors que la seconde Intifada touche le Proche-Orient, la chanteuse Latifa Arfaoui décide de mettre en musique le poème Ela Toghat Al Alaam, en faisant clairement allusion au conflit israélo-arabe dans son clip60. Ce poème avait déjà été mis en musique auparavant par Hédi Guella en 1978.

Enfin, les poèmes de Chebbi ont également été chantés par Mohamed Ahmed, Lotfi Bouchnak, Safia Chamia, Mustapha Charfi, Lilia Dahmani, Ezzeddine Idir, Hédia Jouira, Mohamed Lahmar, Slah Mosbah, Walid Mzoughi, Oulaya, Salma Saâda (femme de Mohamed Saâda) et Abdelkrim Shabou5.

Influences


Les premiers poèmes de Chebbi, rédigés entre 1924 et 1927, restent assez ordinaires et leurs thèmes (la femme comme source de plaisir, le vin, les fanfaronnades, l’éloge funèbre, etc.) sont plutôt communs pour cette époque20. Il en ressort une inspiration omeyyade, abbasside et andalouse20.

Toutefois, imprégné d’une manière très forte des courants littéraires et poétiques arabes47, Chebbi représente surtout l’héritage tardif du romantisme qui a dominé l’Europe de la fin du XVIIIe siècle à la moitié du XIXe siècle61. Lord Byron, mort en héros lors de la guerre d'indépendance grecque, l’a certainement inspiré pour son poème La Volonté de vivre (1933), tout comme John Keats, poète du sensualismeesthétique, et Percy Bysshe Shelley21. La Chanson de Prométhée rappelle ainsi à Sobhi Habchi le poème Prometheus Unbound (1920) de Shelley, tandis que son titre original (Le Chant du géant ou Ainsi chantait Prométhée) évoque au même Habchi le titre de l’œuvre philosophique de Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra (1883)23. Ce poème, reprenant la métaphore de l’aigle liée à Prométhée, évoque de ce fait L’Albatros (1861) de Charles Baudelaire23.

Mais, à la différence des poètes romantiques français tels que Alfred de Vigny, Alfred de Musset, François-René de Chateaubriand, Lamartine ou encore Victor Hugo, Chebbi n’a pas fait prévaloir le sentiment sur la raison et l’imagination sur l’analyse critique21. L’écrivaine et poétesse tunisienne Saloua Rachdi fait remarquer une autre différence entre Chebbi et les romantiques européens : pour eux, le romantisme est un courant antirévolutionnaire tandis que pour Chebbi, il est justement un moyen de révolte contre les poètes arabes20.

Pourtant, on peut remarquer une certaine similitude entre Chebbi et Arthur Rimbaud dans la précocité du génie21, le premier étant souvent présenté comme le « Rimbaud de l’Afrique du Nord »62. La journaliste Faouzia Mezzi opère aussi une comparaison avec Gérard de Nerval pour les thèmes communs de l’ombre et du rêve32. Chebbi se plaint quant à lui par la métaphore de ne pas pouvoir comprendre le français : « Je suis comme un oiseau n’ayant qu’une seule aile. Une aile aux plumes arrachées »36 ou « Je ne peux planer dans le monde de la littérature avec une seule aile emplumée »20. Ameur Ghedira va même jusqu’à écrire que « l’attrait de l’Eldorado sur le plan de la postérité économique pour les travailleurs immigrés est de la même nature que la fascination exercée par la culture française sur [Chebbi] »36.

Influence du christianisme, de l’école du Mahjar et du romantisme

ibran Khalil Gibran en avril 1913
Chebbi a également été influencé par les auteurs du Mahjar dont les principaux poètes sont Gibran Khalil Gibran (dont Chebbi admire « le génie et l’art éternel ») et Ilya Abu Madi20. Selon l’analyse de Jalal El Mokh, l’influence conjuguée de Gibran et du romantisme sur Chebbi ont amené ce dernier à être imprégné des principes du christianisme20. En effet, c’est ainsi que l’on peut expliquer, selon El Mokh, l’utilisation par Chebbi de termes liés à cette religion, tels que haykal (temple), taranim (chœur ou chants religieux), tajdif (blasphème), ajras (cloches), raheb (moine), keddis (saint), etc20. El Mokh indique que certains concepts et idées se rattachant à cette religion sont repris par Chebbi, tels que la déification de la femme, la sacralisation de la maternité, la glorification de l’enfance et de la souffrance, etc20. Pour El Mokh, il n’est d’ailleurs pas à exclure que Chebbi ait pris connaissance de la Bible et des Évangiles20. El Mokh tempère toutefois l’inspiration qu’a pu en tirer Chebbi en ces termes :



« Si Chebbi a été profondément influencé par les romantiques chrétiens inspirés par les principes de la pensée biblique et par la vie de Jésus, il n’en reste pas moins vrai que notre poète a su forger sa propre personnalité loin de toute imitation aveugle20. »

Contexte de la Tunisie des années 1930

Les connaissances et le savoir de Chebbi se sont développés grâce au contact avec les milieux universitaires et les artistes du groupe Taht Essour (« sous les remparts ») dont il faisait partie63,32. La poésie de Chebbi doit dès lors être également replacée dans le contexte socio-culturel de la Tunisie des années 1930, alors sous protectorat français, marqué par l’émergence d’un mouvement d’idées, comme le désir de réformes de l’enseignement, et des concepts culturels tels que l’égalitarisme, le mouvement national, le rapport avec l’autre, l’interprétation et l’analyse du patrimoine, la liberté d’expression ou le syndicalisme32.

Chebbi reprend ces idées dans ses conférences et son Journal32. Le long métrage Thalathoun (Trente, sorti en 2008) de Fadhel Jaziri témoigne de cette appartenance de Chebbi à ce contexte historique particulier64. Faouzia Mezzi le compare par ailleurs à un « Tahar Haddad de la poésie »32, Haddad appartenant également à cette génération présentée dans Thalathoun.

Influences exercées par Chebbi

Chebbi n’a que peu influencé ses contemporains65. Dans les années 1930, le monde arabe totalement sous domination coloniale n’est pas inscrit, à quelques exceptions près, dans les courants poétiques modernes comme le surréalisme, le futurisme et Dada49. Jusqu’à cette période, il existe un décalage entre la poésie arabe et la poésie occidentale moderne et ce n’est que durant les années 1940 que la poésie arabe est totalement imprégnée des nouveaux courants poétiques49.

Il faut attendre les années 1970 pour qu’un mouvement littéraire, Fi ghayr al-amoudi wal-hurr (Poésie autre que métrique et libre), soit lancé par de jeunes poètes comme Habib Zannad et Tahar Hammami38. Ils se libèrent de la métrique poétique arabe et du vers libre et s’imprègnent de la poésie libre de Jacques Prévert pour évoquer des expériences du quotidien dans un langage imagé et accessible38,66,67. Au-delà de ce mouvement, d’autres poètes comme Salah Garmadi dans Al-lahma al-hayya (Chair vive, 1970) écrivent avec des mots typiquement tunisiens, gardent le vers libre et cherchent des thèmes plus universels67, déstabilisant ainsi une « écriture trop conformiste »38. Chebbi a également eu une influence sur sa cousine Fadhila devenue la première poétesse à sortir de la métrique classique14.

Chebbi reste jusqu’au XXIe siècle l’un des poètes arabes les plus lus par les arabophones68. Il est aussi le poète tunisien le plus connu dans le monde arabe65, l’un des plus grands poètes arabes du XXe siècle69, le plus grand Nord-Africain de ce siècle70 et une figure importante de la littérature arabe moderne10. Ses Chants de la vie sont devenus un véritable « bréviaire pour les poètes tunisiens et arabes »66. Sa poésie est par ailleurs incluse dans les programmes scolaires et universitaires69.

Héritage

Reconnaissance tardive

Chebbi laisse un total de 132 poèmes et des articles parus dans différentes revues51 d’Égypte et de Tunisie17,71. Mais il ne parvient pas, malgré trois tentatives, à faire éditer son diwan, recueil de poèmes qu’il a sélectionnés peu de temps avant sa mort53 et qui n’est publié qu’en 195530 au Caire17 — soit 21 ans après. C’est fait grâce à son frère Lamine, aidé par le poète égyptien Ahmed Zaki Abou Chadi, alors animateur de la revue Apollo46. Traduit dans plusieurs langues, son diwan est réédité à plusieurs reprises53, notamment à l’occasion du trentième anniversaire de sa mort, avec une introduction rédigée par Lamine Chebbi72. Cette commémoration donne lieu à un festival international qui dure du 24 au 28 février 1966 et au cours duquel Chedli Klibi, alors ministre de la Culture, déclare :

Buste de Chebbi


« C’est un témoignage de fidélité que de penser [...] à élargir le cercle des participants de cet anniversaire, pour que ce festival soit à l’unisson de la volonté du poète [...] : il a voulu en effet qu’elle soit à l’échelle du monde arabe72. »

Un colloque est organisé à l'occasion du cinquantenaire de sa mort : Chebbi y est regardé comme étant un « poète mystique, nationaliste, révolutionnaire et philosophe »73. Mikhail Naimy qualifie également Chebbi de « poète unique en son genre »74. Jean Fontaine note néanmoins que, bien que « pas moins de 2 000 livres et 600 articles parlent de lui [...], le lecteur n’a pas encore à sa disposition ses œuvres complètes. Celles qui ont été publiées par la Maison tunisienne de l’édition, à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa mort en 1984 (deux tomes sans même une pagination continue dans chaque volume), ne le sont pas [complètes] »75.

La reconnaissance du génie de Chebbi est en effet aussi bien marquante que tardive. Si sa santé avait été moins fragile, Chebbi aurait sans doute laissé un héritage beaucoup plus important51. Najla Arfaoui regrette que Chebbi soit « un mortel que la nature n’a pas favorisé »51 et résume sa capacité à allier maladie et poésie en ces termes :



« Dans sa lutte contre la maladie, [...] la poésie était pour lui l’expression de cet affrontement douloureux76. »

L’année 2009 est celle de la célébration du centenaire de la naissance du poète. Elle est donc jalonnée de tout un programme culturel et littéraire, destiné à enrichir la vie culturelle tunisienne77. Il est ainsi mis à l’honneur le 9 juillet à l’occasion du Festival international de Carthage, lors d’une opérette du nom d’Al Sabah Al Jadid (« Le Matin nouveau »), montée par Wahida Saghir Baltaji et mise en scène par Hatem Derbal avec une musique du compositeur Rachid Yeddes69 et un scénario de Mohsen Ben Nefissa78, et où le poète est joué par l’acteur Mehdi Ayach79. En outre, la Banque de Tunisie (BT) édite un recueil d’une trentaine de ses poèmes, avec une nouvelle préface de son PDG Alya Abdallah. Cet ouvrage est en fait la réédition d’un recueil publié initialement en 1984 à l’occasion du centenaire de la banque et qui contenait une préface d’Ezzeddine Madani et une introduction de Boubaker Mabrouk, ancien PDG de la BT80. Dans l’édition de 2009, le texte est agrémenté de tableaux d’Abdelaziz Gorgi, Mahmoud Sehili, Hatem El Mekki et Zoubeir Turki80.

Le 24 octobre 2010, le film tunisien Abou El Kacem Chebbi, le poète de l’amour et de la liberté (2009) remporte le Grand prix du Festival international du film documentaire de Khouribga81. Ce documentaire de quarante minutes réalisé et produit par Hajer Ben Nasr remporte également le prix du jury de la critique Noureddine-Kachti, du nom du critique de cinéma marocain mort en 201081.

Le poème Ela Toghat Al Alaam devient en 2011 un slogan populaire dans le cadre de la révolution tunisienne, puis de celle égyptienne82.

Hommages

Un prix littéraire, créé à son nom, par Boubaker Mabrouk, en 198483 ou 1986 selon les sources, récompense chaque année un manuscrit d’un auteur tunisien, et, depuis 1994, celui d’un auteur arabe en général84,85. Placé sous l’égide du ministère de la Culture, le prix a une valeur de 10 000 dinars en 201083.

En 1953, la collection Autour du monde des éditions Seghers à Paris publie certains de ses poèmes traduits en français86. On lui consacre par ailleurs régulièrement des thèses universitaires86. On trouve également à Tozeur, sa ville natale, de nombreuses traces de Chebbi : son tombeau, transformé ensuite en mausolée, est inauguré le 17 mai 194686, un médaillon de bronze est scellé au mur de Bab El Hawa en 1995, une statue le représentant est érigée dans la zone touristique en 2000 et son buste est élevé aux environs de Tozeur, en 2002, face à un aigle. La galerie de peinture du musée Dar Cheraït, fondé en 1990 par Abderrazak Cheraït à Tozeur, lui rend également hommage87.



Billet de trente dinars à l’effigie du poète
Le portrait de Chebbi figure sur quatre timbres de la Poste tunisienne88 basés sur des dessins de Hatem El Mekki89,90, Yosr Jamoussi91 et Skander Gader92, ainsi que sur le billet de trente dinars tunisiens93 émis le 7 novembre 199794 par la Banque centrale de Tunisie86. Par ailleurs, des rues, des places, le lycée de Kasserine86 et une salle du palais présidentiel de Carthage portent son nom95.

Enfin, les deux premiers vers de son poème La Volonté de vivre10 sont intégrés à la fin de l’hymne national tunisien Humat Al-Hima, sans doute par le nationaliste Mongi Slim en juin 1955, à l’occasion du retour d’Habib Bourguiba en Tunisie96 :



Lorsqu’un jour le peuple veut vivre,
Force est pour le destin de répondre,
Force est pour les ténèbres de se dissiper,
Force est pour les chaînes de se briser1.

Publications



Ô Amour (1924)
Tounis al-Jamila (La Belle Tunisie, 1925)
La Guerre (1926)
Chakwat Yatim (La Complainte de l’orphelin, 1926)
Le Chant du tonnerre (1926)
Poésie (1927)
Rivière d’amour (1927)
D’hier à aujourd’hui (1927)
L’Éclat de la vérité (1927)

L’Imagination poétique chez les Arabes (1929)
C’en est trop mon cœur (1929)
Ilâ Allah (À Dieu, 1929)
Ya Ibna Ommi (Ô mon frère, 1929)
Le Prophète méconnu (1930)
Salawat fi hakel al-Hob (Prières au temple de l’amour, 1931)
Pastorale (1933)
Iradat al-Hayet (La volonté de vivre, 1933)

Mes chansons (1933)
Sous les branches (1933)
La Chanson de Prométhée (1933)
L’Aveu (1934)
Le Cœur du poète (1934)
Ela Toghat Al Alaam (Aux tyrans du monde, 1934)
Aghani al-Hayat (Les chants de la vie, 1955)
Journal (196597,98)
Correspondances (1965)


La plupart des poèmes de Chebbi ont été traduits en français par Ameur Ghédira99. Lors d’un colloque sur le thème de « La traduction de la littérature tunisienne en langues étrangères », Rafiq Ben Ouennes est le seul à émettre un avis favorable sur la traduction qu’il a examinée lors de la deuxième séance scientifique99. En l’occurrence, cette traduction est celle des poèmes de Chebbi qui est, selon Ben Ouennes, la seule à avoir atteint un degré de perfection99. Lors de la troisième séance scientifique, Ahmed Remadi relève « quelques incohérences sans gravité » dans la traduction en français du Journal de Chebbi par Mongi Chemli et Mohamed Ben Ismaïl99. Il estime tout de même qu’elle dévoile « un grand effort de transmission des idées de Chebbi dans un style purement français »99.


source internet

POUR TAOUFIK

La volonté de vivre

(1909/1934)


Lorsqu'un jour le peuple veut vivre,
Force est pour le Destin, de répondre,
Force est pour les ténèbres de se dissiper,
Force est pour les chaînes de se briser.
Avec fracas, le vent souffle dans les ravins,
au sommet des montagnes et sous les arbres disant :
"Lorsque je tends vers un but,
je me fais porter par l’espoir
et oublie toute prudence ;
Je n’évite pas les chemins escarpés
et n’appréhende pas la chute
dans un feu brûlant.
Qui n’aime pas gravir la montagne,
vivra éternellement au fond des ravins".
Je sens bouillonner dans mon coeur
Le sang de la jeunesse
Des vents nouveaux se lèvent en moi
Je me mets à écouter leur chant
A écouter le tonnerre qui gronde
La pluie qui tombe et la symphonie des vents.
Et lorsque je demande à la Terre :
"Mère, détestes-tu les hommes ?"
Elle me répond :
"Je bénis les ambitieux
et ceux
qui aiment affronter les dangers.
Je maudis ceux qui ne s’adaptent pas aux aléas du temps
et se contentent de mener
une vie morne, comme les pierres.
Le monde est vivant. Il aime la vie et méprise les morts,
aussi fameux qu’ils soient.
Le ciel ne garde pas, en son sein,
Les oiseaux morts
et les abeilles ne butinent pas
les fl eurs fanées.
N’eût été ma tendresse maternelle,
les tombeaux n’auraient pas gardé leurs morts(…)
La vie se fait
Et se défait
Puis recommence.
Le rêve des semences émerge de la nuit
Enveloppé de la lueur obscure de l'aurore,
(…)En un moment pas plus long
qu'un battement d'ailes,
Leur désir s'accroît et triomphe.
Elles soulèvent la terre qui pèse sur elles
Et une belle végétation surgit pour contempler la beauté de la création.
La lumière est dans mon coeur et mon âme,
Pourquoi aurais-je peur de marcher dans l'obscurité ?
Je voudrais ne jamais être venu en ce monde
Et n'avoir jamais nagé parmi les étoiles.
Je voudrais que l'aube n'ait jamais embrassé mes rêves
Et que la lumière n'ait jamais caressé mes yeux.
Je voudrais n'avoir jamais cessé d'être ce que j'étais,
Une lumière libre répandue sur toute l'existence.


ارادة الحياة ة

إذا الشـــعبُ يومًــا أراد الحيــاة فــلا بــدّ أن يســتجيب القــدرْ
ولا بــــدَّ لليـــل أن ينجـــلي ولا بــــدّ للقيـــد أن ينكســـرْ
ومــن لــم يعانقْـه شـوْقُ الحيـاة تبخَّـــرَ فــي جوِّهــا واندثــرْ
فــويل لمــن لــم تَشُــقهُ الحيـا ة مــن صفْعــة العــدَم المنتصـرْ
كـــذلك قــالت لــيَ الكائنــاتُ وحـــدثني روحُهـــا المســـتترْ
*****

ودمــدمتِ الــرِّيحُ بيــن الفِجـاج وفــوق الجبــال وتحـت الشـجرْ
إذا مـــا طمحــتُ إلــى غايــةٍ ركــبتُ المُنــى, ونسِـيت الحـذرْ
ولــم أتجــنَّب وعــورَ الشِّـعاب ولا كُبَّـــةَ اللّهَـــب المســـتعرْ
ومــن لا يحــبُّ صعـودَ الجبـال يعش أبَــدَ الدهــر بيــن الحــفرْ
فعجَّــتْ بقلبــي دمــاءُ الشـباب وضجَّــت بصـدري ريـاحٌ أخَـرْ
وأطـرقتُ, أصغـي لقصـف الرعـودِ وعــزفِ الريــاحِ, ووقـعِ المطـرْ
****

وقـالت لـي الأرضُ - لمـا سـألت: أيــا أمُّ هــل تكــرهين البشــرْ?
أُبــارك فـي النـاس أهـلَ الطمـوح ومــن يســتلذُّ ركــوبَ الخــطرْ
وألْعــنُ مــن لا يماشــي الزمـانَ ويقنـــع بــالعيْشِ عيشِ الحجَــرْ
هــو الكــونُ حـيٌّ, يحـبُّ الحيـاة ويحــتقر المَيْــتَ, مهمــا كــبُرْ
فـلا الأفْـق يحـضن ميْـتَ الطيـورِ ولا النحــلُ يلثــم ميْــتَ الزهـرْ
ولــولا أمُومــةُ قلبِــي الــرّؤوم لَمَــا ضمّــتِ الميْـتَ تلـك الحُـفَرْ
فــويلٌ لمــن لــم تشُــقه الحيـا ة , مِــن لعنــة العــدم المنتصِـرْ!
*****


وأعْلِــنَ فــي الكـون: أنّ الطمـوحَ لهيـــبُ الحيــاةِ, ورُوحُ الظفَــرْ
إذا طمحـــتْ للحيـــاةِ النفــوسُ فــلا بــدّ أنْ يســتجيبَ القــدر


أبو القاسم الشابي

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 4 EmptyLun 24 Sep 2012 - 16:13

ouf j ai tout lu !! beau poème merci du partage bisou1

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 4 EmptyMar 25 Sep 2012 - 10:19

c'est à Taoufik que vont les remerciements, c'est sympa. tu dis que tu as tout lu même en arabe?

hihi

bisou1
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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 4 EmptyMar 25 Sep 2012 - 11:37

j irais pas jusque la !!! je m arrête en Espagne hihi

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 4 EmptyMar 25 Sep 2012 - 11:55

hihi rire
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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 4 EmptyMer 19 Déc 2012 - 22:51

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JACQUES BREL

Jacques Brel, né le 8 avril 1929 à Schaerbeek, une commune de Bruxelles (Belgique), et mort le 9 octobre 1978 à Bobigny (France), est un auteur-compositeur-interprète, acteur et réalisateur belge
Issu d'une famille catholique flamande d'industriels (son père, Romain Brel était francophone de souche flamande et sa mère Lisette Vanneste était bruxelloise), Jacques Romain Georges Brel a été un enfant peu intéressé par l'école, excepté par les cours de français. Avec son frère, Pierre, de 6 ans son aîné, Jacques connaît une éducation austère entre collège catholique et scoutisme. Il écrit à 15 ans de longs poèmes et des nouvelles après avoir dévoré Jules Verne et Jack London1 puis, à 16 ans, il crée une troupe de théâtre avec quelques copains et écrit lui-même des pièces qu'il joue en amateur au sein de la Franche Cordée (mouvement de jeunesse catholique)2. Son père le fait entrer dans la cartonnerie familiale « Vanneste & Brel » où il est affecté de 1947 à 1953 au service commercial, travail pour lequel il n'a aucun goût3. Il songe très sérieusement à une reconversion, soit en tant qu'éleveur de poules, soit en tant que cordonnier, soit comme chanteur. Il choisit cette dernière voie et écrit n'importe où, n'importe quand. Amateur de musique classique (principalement de Maurice Ravel et de Schubert)[réf. nécessaire], il compose ses premières mélodies sur le piano familial et sur sa guitare sans jamais avoir pratiqué la musique auparavant.

Le 1er juin 1950, il épouse Thérèse Michielsen, dite « Miche », secrétaire dans une entreprise d'électricité, qu'il a rencontrée trois ans plus tôt dans la Franche Cordée. Le 6 décembre 1951 naît sa première fille, Chantal (car 1951 correspond à l'année où il commence à chanter).

À partir de 1952, il écrit et compose ses premières chansons qu'il chante dans le cadre familial, et à diverses soirées dans des cabarets bruxellois regroupés dans le quartier de l'« îlot sacré »4. Il fait déjà preuve de cette puissance lyrique (tant dans les textes que dans son interprétation encore trop teintée de scoutisme) qui rebute sa famille. Elle tente de le dissuader de continuer dans cette voie.

Pour ORION3

Citation dasn le texte de la chanson

https://youtu.be/aNkydsPK6ww avec les paroles pour karaoké

Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s´oublier
Qui s´enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le cœur du bonheur
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Moi je t´offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserai la terre
Jusqu´après ma mort
Pour couvrir ton corps
D´or et de lumière
Je ferai un domaine
Où l´amour sera roi
Où l´amour sera loi
Où tu seras reine
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Ne me quitte pas
Je t´inventerai
Des mots insensés
Que tu comprendras
Je te parlerai
De ces amants-là
Qui ont vu deux fois
Leurs cœurs s´embraser
Je te raconterai
L´histoire de ce roi
Mort de n´avoir pas
Pu te rencontrer
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

On a vu souvent
Rejaillir le feu
De l´ancien volcan
Qu´on croyait trop vieux
Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu´un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu´un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s´épousent-ils pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Ne me quitte pas
Je n´vais plus pleurer
Je n´vais plus parler
Je me cacherai là
A te regarder
Danser et sourire
Et à t´écouter
Chanter et puis rire
Laisse-moi devenir
L´ombre de ton ombre
L´ombre de ta main
L´ombre de ton chien
Mais
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas.

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 4 EmptyLun 31 Déc 2012 - 19:43

merci merle
c'est un bel hommage aux grands poetes que tu rends dans ton jardin
lors de ma visite je te redonnerai une plante qui ira avec le dormeur du val
un autre poeme qui m'a marquée quand je l'ai appris à l'age de 12 ans
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Sérénitée

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 4 EmptyLun 31 Déc 2012 - 19:46

que du bonheur!!

merci poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 4 643754
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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 4 EmptyJeu 14 Mar 2013 - 0:18

Andrée Chedid


Andrée Chedid, née le 20 mars 1920 au Caire (Égypte) et morte le 6 février 2011 à Paris2, est une femme de lettres et poète française d’origine libanaise. Elle est la mère de Louis Chedid et la grand-mère de Matthieu Chedid.

Biographie

Études

Elle a fait ses études dans des écoles françaises, puis elle intègre l’Université américaine du Caire, où elle obtient un BA en journalisme en 1942.

Vie d'adulte

En 1943, elle part vivre au Liban avec son mari. Elle publie son premier recueil de poésie, en anglais, On the Trails of My Fancy. En 1946, elle s’installe définitivement à Paris : son mari est professeur à l’Institut Pasteur. Tous les deux acquièrent la nationalité française. Elle opte alors définitivement pour la langue française, dans laquelle elle publiera le reste de son œuvre.

Œuvre

Son œuvre est un questionnement continuel sur la condition humaine et les liens entre l’Homme et le monde. Andrée Chedid, dans toute son œuvre, célèbre la vie tant aimée, tout en ayant une vive conscience de sa précarité. Elle encourage chaque homme à accepter l’altérité. Son style, très travaillé se caractérise par sa fluidité. Elle évoque l’Orient avec une grande sensualité pour mettre en avant ses parfums. Elle s’attache aussi à décrire la guerre au Liban.

Décoration(s) honorifique(s)

Grand officier de la Légion d'honneur, promotion de Pâques (du 12 avril) 2009

Prix littéraire(s)
Prix Goncourt de la nouvelle 1979 ; Le Corps et le Temps
Prix Goncourt de la poésie 2002

La maladie

Andrée Chedid fut atteinte de la maladie d’Alzheimer. Son fils, Louis (avec la chanson Maman, maman), puis son petit-fils Mathieu (dans Délivre), évoquèrent tous deux la maladie de l'auteure. Elle meurt le 6 février 2011 à 90 ans.

Ses obsèques ont lieu à Paris, à l'église Notre-Dame du Liban, avant son inhumation au cimetière du Montparnasse (3e division)3,4.

Œuvres

Poésie
1948 : Textes pour une figure, Paris, Éditions du Pré aux clercs, 64 p.
1950 : Textes pour un poème, Paris, G. L. M., 35 p.
1952 : Le Sommeil délivré, Paris, 35 p.
1953 : Textes pour le vivant, Paris, G. L. M., 46 p.
1955 : Textes pour la terre aimée, Paris, G. L. M., 53 p.
1956 : Terre et poésie, Paris, G. L. M., 39 p.
1957 : Terre regardée, Paris, G. L. M., 50 p.
1960 : Seul le visage, Paris, G. L. M., 1960, 45 p.
1962 : Lubies, Paris, G. L. M., 1962, 46 p.
1965 : Double-pays, Paris, G. L. M., 1965, 97 p.
Poèmes extraits de divers ouvrages de l’auteur

1968 : Contre-chant… (poésie), Paris, Flammarion, 109 p.
1996 : Fêtes et lubies : petits poèmes pour les sans-âge, Paris, Flammarion, 1973 (réimpr. 1996 (coll. « G.F. »)), 89 p.
1973 : Prendre corps, Paris, G. L. M., 47 p.
1976 : Cérémonial de la violence, Paris, Flammarion, coll. « Poésie », 57 p. (ISBN 2-08-060919-X)
1976 : Fraternité de la parole, Paris, Flammarion, coll. « Poésie », 108 p. (ISBN 2-08-060840-1)
1977 : Le Cœur et le temps : poèmes pour les enfants, Paris, L’École des Loisirs, 63 p. (ISBN 2-211-57428-9)
1979 : Cavernes et soleils, Paris, Flammarion, coll. « Poésie » (réimpr. 2005), 169 p. (ISBN 2-08-064170-0)
1979 : Lubies, Paris, L’École des Loisirs, coll. « Chanterime », 20 p. (ISBN 2-211-05436-6).
Illustrations de Lise Le Cœur

1995 : Par-delà les mots (poèmes), Paris, Flammarion, 152 p. (ISBN 2-08-067135-9)
1999 : Territoires du souffle (poésie), Paris, Flammarion, 180 p. (ISBN 2-08-067729-2)
2002 : Rythmes (poèmes), Paris, Gallimard, 123 p. (ISBN 2-07-076774-4)
2010 : L’étoffe de l’univers (poèmes), Paris, Flammarion (ISBN 9782081233522)

Romans et nouvelles

1952 : Le sommeil délivré (roman), Paris, Stock (réimpr. 1989, 1990 (J’ai lu) ; 1997 (coll. « Librio »)), 254 p.
1955 : Jonathan (roman), Paris, Éditions du Seuil, 208 p.
1960 : Le sixième jour (roman), Paris, R. Julliard (réimpr. 1968 (Presses de la Cité), 1971 (Flammarion), 1976 (Le Livre de Poche), 1985 (coll. « Castor poche »), 1986 (Flammarion), 1989 (J’ai lu), 1994 (coll. « Librio »)), 188 p.
Adapté au cinéma en 1986 par Youssef Chahine (voir Le Sixième Jour)

1963 : Le survivant (roman), Paris, Le Cercle du nouveau livre (réimpr. 1982 (Flammarion), 1987 (coll. « Castor poche »), 1992 (J’ai lu)), 217 p.
1965 : L’étroite peau (nouvelles), Paris, R. Julliard (réimpr. 1978 (avec Les Corps et le temps chez Flammarion)), 141 p.
1984 : Al G̕ald al-mustaḍīq / L’Étroite peau, Paris, Éditions Dar al arab, coll. « Français-arabe », 319 p. (ISBN 2-905109-009)
1969 : L’autre (roman), Paris, Flammarion (réimpr. 1981 (coll. « Castor Poche »), 1990 (J’ai lu), 1997 (coll. « Librio »)), 212 p. (ISBN 2-08-060403-1).
Adapté au cinéma en 1991 par Bernard Giraudeau (L’Autre)

1972 : Cité fertile (roman), Paris, Flammarion (réimpr. 1992 (J’ai lu)), 171 p.
1974 : Nefertiti et le Rêve d'Akhnaton : Les Mémoires d'un scribe (roman), Paris, Flammarion (réimpr. 1987, 1988), 234 p.
1976 : Le Sommeil délivré (roman), Paris, Flammarion, 226 p. (ISBN 2-08-060839-8)
1981 : Le Cœur suspendu, Tournai, Paris, Casterman, coll. « Imagirêve », 44 p. (ISBN 2-203-13402-X).
Illustrations de José David

1981 : Les Marches de sable (roman), Paris, Flammarion (réimpr. 1990, 1991 (J’ai lu) ; 1991 (coll. « Castor poche »),), 250 p. (ISBN 2-08-064361-4)
1982 : Mon ennemi, mon frère, Tournai, Paris, Casterman, coll. « L’Ami de poche », 140 p. (ISBN 2-203-13638-3)
1983 : L’Étrange mariée : très libre adaptation d’un conte populaire de la vallée du Nil, Paris, Éditions du Sorbier, 28 p. (ISBN 2-7320-1006-5).
Illustrations de Catherine Mondoloni

1984 : Derrière les visages, Paris, Flammarion, coll. « Castor poche », 136 p. (ISBN 2-08-161787-0).
Illustrations de Gérard Franquin
Recueil de nouvelles extraites de Les Corps et le temps (1978)

1985 : La Maison sans racines (roman), Paris, Flammarion (réimpr. 1986 (J’ai lu), 2000 (coll. « Librio »)), 247 p. (ISBN 2-08-064809-8)
1988 : Mondes, miroirs, magies (nouvelles), Paris, Flammarion (réimpr. 1993), 294 p. (ISBN 2-08-066172-8)
1989 : L’Enfant multiple (roman), Paris, Flammarion (réimpr. 1990 (France loisirs), 1966 (coll. « Librio »)), 242 p. (ISBN 2-08-066396-8)
1989 : Les Manèges de la vie (nouvelles), Paris, Flammarion, coll. « Castor poche », 245 p. (ISBN 2-08-161984-9).
Illustrations de Solvej Crévelier

1992 : À la mort, à la vie (nouvelles), Paris, Flammarion, 240 p. (ISBN 2-08-066730-0).
Illustrations de Solvej Crévelier

1994 : La femme en rouge et autres nouvelles, Paris, J’ai lu, 125 p. (ISBN 2-277-23769-8)
1994 : Les métamorphoses de Batine, Paris, Flammarion, coll. « Castor poche », 123 p. (ISBN 2-08-164090-2).
Illustrations de Solvej Crévelier

1998 : L’enfant des manèges et autres nouvelles, Paris, Flammarion, coll. « GF-Étonnants Classiques » (réimpr. 2006), 98 p. (ISBN 2-08-072070-8).
présentation, notes et dossier-jeu par Françoise Métais

1999 : L’artiste et autres nouvelles, Paris, J’ai lu, coll. « Librio », 98 p. (ISBN 2-277-30281-3)
2000 : Le message (roman), Paris, Flammarion (réimpr. 2002 (J’ai lu), 2007 (coll. « GF-Étonnants Classiques »)), 206 p. (ISBN 2-08-068046-3)
2010 : Les quatre morts de Jean de Dieu (roman), Paris, Flammarion (ISBN 9782081233515)

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pour Violette


Au cœur du cœur



Au cœur de l’espace

Le Chant



Au cœur du chant

Le Souffle



Au cœur du souffle

Le Silence



Au cœur du silence

L’Espoir



Au cœur de l’espoir

L’Autre



Au cœur de l’autre

L’Amour



Au cœur du cœur

Le Cœur

Andrée Chedid

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PS : je tiens à m'excuser auprès de Violette d'avoir été si long pour tout mettre mais avec la mésaventure de Corto et autres, je n'ai pas été à la hauteur. Excuses moi encore
andré


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Sérénitée

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 4 EmptyJeu 14 Mar 2013 - 6:56

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violette

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 4 EmptyJeu 14 Mar 2013 - 7:17

Merci André....... bisou
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Mauricette
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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 4 EmptyJeu 14 Mar 2013 - 15:07

merci pour le boulot que tu fait bravo2

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.Au lieu de voir que les roses ont des épines, voyez que les épines ont des roses.
Kenneth White
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merlevenezien

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 4 EmptyVen 15 Mar 2013 - 14:50

merci à tout le monde de jouer le jeu
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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 4 EmptyDim 19 Jan 2014 - 18:38

[quote="merlevenezien"]Alphonse de Lamartine

Nom de naissance

Alphonse Marie Louis de Prat de Lamartine



Bonjour,

Je cherche des réponses à mes questions sur Julie Bouchaud des Herettes.

Dans mon blog, j'ai fait une dissertation sur le poème L'AUTOMNE.

J'y ai mis toute les définitions prouvant mon interprétation et les preuves biographiques

C'est une nouvelle interprétation qui demande réflexion.

Je ne peut pas mettre le lien de mon blog, pas avant 7 jours

automne-alphonse-de-lamartine . blogspot . ca /

Gérald Simard
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Bergeron

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MessageSujet: Re: les poëmes du jardin des poëtes   poetes - les poëmes du jardin des poëtes - Page 4 EmptyDim 29 Avr 2018 - 19:37

Sorry, mon ordi s'est arrêté.

Je ferai mieux la prochaine fois.

Au plaisir.

Bergeron.
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