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 Un peu d'histoire

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Denis
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Denis

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MessageSujet: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptyJeu 24 Oct 2013 - 11:29

Que saurions nous sans ces hommes et ces femmes qui sont à l'origine des grandes découvertes botaniques
J'ouvre ce post pour les présenter et je commence par le plus célèbre d'entres eux
Carl von Linné
Un peu d'histoire Carl_v10

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Denis
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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptyJeu 24 Oct 2013 - 11:31

Carl von Linn


Naissance 23 mai 1707
Råshult (Suède)
Décès 10 janvier 1778 à 70 ans
Uppsala (Suède)
Nationalité Suédois
Champs Botanique, médecine, zoologie
Renommé pour Classification binomiale

Naturaliste suédois (1707-1778) auteur d’un système classification des végétaux, assorti d’une nomenclature internationale basée sur la juxtaposition de deux termes latins, désignant respectivement le genre et l ’espèce.

Né en 1707 à Råshult, fils d'un pasteur sans fortune, mais passionné de botanique, Carl von Linné, a d’abord fait des études de médecine à l’université de Lund (1727), puis à celle d’Uppsala (1728). En même temps, il réalise un grand herbier, pour lequel il va chercher des plantes jusqu'en Laponie. De ce voyage au-delà du cercle polaire, il rapporte quantité d'observations (qui seront publiées dans Flora lapponica) et de végétaux inconnus.

En 1729, il rencontre Peter Artedi (1705-1735) et entreprend avec lui la classification des êtres naturels. Linné se réserve les oiseaux, les insectes et les fleurs, laissant à Artedi les espèces qu'il considère comme répugnantes, comme les reptiles ou les poissons, et les plantes ombellifères. Les deux hommes se rendent aux Pays-Bas, le second se noie accidentellement dans un canal d’Amsterdam. C’est Carl von Linné seul qui fait paraître à Leyde, Systema naturae, un traité qui fera l’objet de cinq parutions de 1735 à 1766. Il y propose sa classification des trois grands règnes de la nature (minéral, végétal, animal). Linné s’inspire des travaux des naturalistes anglais John Ray et du français Sébastien Vaillant, mais va plus loin qu’eux. Les propres collaborateurs de Buffon, son opposant le plus farouche, finiront par accepter la nomenclature de Linné.

En 1738, Linné rentre en Suède et exerce la médecine durant trois ans. C'est à cette période qu'il fonde l'Académie des Sciences de Suède. Il obtient en 1741 la chaire de médecine de l'université d'Uppsala. L'année suivante, il abandonne cette chaire pour celle de botanique.

« Ce succès suscite des jalousies, et Linné est contraint de quitter provisoirement sa patrie; il séjourne en Hollande, en Angleterre et en France, où il rencontre Bernard de Jussieu. Rentré en Suède, il poursuit ses travaux, établit une classification des oiseaux et publie de nombreux ouvrages, dont une Philosophia botanica (1751). Nommé professeur à Uppsala, il devient médecin puis botaniste du roi et président de l'Académie des sciences de Stockholm. Malgré l'engouement des étudiants pour ses cours, Linné pense qu'il n'est pas apprécié à sa juste valeur et démissionne à plusieurs reprises de l'Université. Il abandonne définitivement son poste de recteur en 1772, et meurt à Uppsala le 10 janvier 1778. Ses livres et son magnifique herbier sont vendus par sa veuve à un amateur anglais, sir J. E. Smith. Celui-ci est le premier président de la Linnean Society of London, qui poursuivra ses activités jusqu'au XIXe siècle. » (Encyclopédie Hachette)

« Si la classification des plantes de Linné, basée sur le nombre d'étamines, ne lui a pas survécu, elle n'en reste pas moins le premier essai du genre. Le XVIIIe siècle a vu les découvertes de nouvelles espèces se multiplier et bientôt submerger botanistes et zoologistes. Linné leur a fourni un ordre et un langage. Car outre une recension complète des espèces, Linné a également inventé la nomenclature dite "binomiale", toujours en vigueur aujourd'hui. Chaque espèce est ainsi désignée par deux noms, un nom générique commun à plusieurs espèces voisines et un nom spécifique différent pour chaque espèce du groupe. Pourtant, malgré cette formidable contribution à la science, Linné ne fut pas un "grand découvreur". Fixiste convaincu, il niait l'évolution. De plus, l'autorité acquise pas ses travaux resta longtemps un obstacle à la propagation d'idées nouvelles comme celles de Buffon ou Darwin. » (extrait de Info-sciences)

C’est Carl von Linné qui eut l’idée de réunir les végétaux sous un seul nom. Il classifie les végétaux (et les animaux) comme suit :
Règne…> Division…> Classe…> Ordre…> Famille…> Genre…> Espèce…> Cultivar, Variété.

Un peu d'histoire Specie10

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lantana



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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptyJeu 24 Oct 2013 - 13:53

Le plus célèbre botaniste du siècle des Lumières en effet.
Thouin aussi comme chef jardinier du jardin du roi a joué un grand rôle,mais plus "pratique" que scientifique,il a adapté des exotiques en France,comme beaucoup d'autres gentilhommes éclairés en province, mais restés anonymes.
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Denis
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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptyJeu 24 Oct 2013 - 14:05

lantana a écrit:
Le plus célèbre botaniste du siècle des Lumières en effet.
Thouin aussi comme chef jardinier du jardin du roi a joué un grand rôle,mais plus "pratique" que scientifique,il a adapté des exotiques en France,comme beaucoup d'autres gentilhommes éclairés en province, mais restés anonymes.

Il ne te reste plus qu'à nous faire sa fiche d'identité hihi 

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Hélène
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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptyVen 25 Oct 2013 - 23:13

Fort intéressant ce nouveau sujet Denis.
J'ai pris plaisir à lire et découvrir le parcours de Linné.
On lui doit un peu!

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Bonne journée Invité
Solène
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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptySam 26 Oct 2013 - 8:03

je connaissais que de nom
merci DENIS tu enrichis ma culture botanique
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lechenevert

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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptySam 26 Oct 2013 - 20:04

zora a écrit:
je connaissais que de nom
merci DENIS tu enrichis ma culture botanique
je le croise souvent (pas Denis ! Wink ) en ce moment
dans "l'herbier des philosophes" de Jean-Marc Drouin
(science ouverte - Seuil)
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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptySam 26 Oct 2013 - 20:58

en voici un autre qui a marqué son époque
Un peu d'histoire Charle10
Charles Robert Darwin (né le 12 février 1809 à Shrewsbury dans le Shropshire – mort le 19 avril 1882 à Downe dans le Kent) est un naturaliste anglais dont les travaux sur l'évolution des espèces vivantes ont révolutionné la biologie. Célèbre au sein de la communauté scientifique de son époque pour son travail sur le terrain et ses recherches en géologie, il a formulé l'hypothèse selon laquelle toutes les espèces vivantes ont évolué au cours du temps à partir d'un seul ou quelques ancêtres communs grâce au processus connu sous le nom de « sélection naturelle ».

Darwin a vu de son vivant la théorie de l'évolution acceptée par la communauté scientifique et le grand public, alors que sa théorie sur la sélection naturelle a dû attendre les années 1930 pour être généralement considérée comme l'explication essentielle du processus d'évolution. Au XXIe siècle, elle constitue en effet la base de la théorie moderne de l'évolution. Sous une forme modifiée, la découverte scientifique de Darwin reste le fondement de la biologie, car elle explique de façon logique et unifiée la diversité de la vie1.

L'intérêt de Darwin pour l'histoire naturelle lui vint alors qu'il avait commencé à étudier la médecine à l'université d'Édimbourg, puis la théologie à Cambridge2. Son voyage de cinq ans à bord du Beagle l'établit dans un premier temps comme un géologue dont les observations et les théories soutenaient les théories actualistes de Charles Lyell. La publication de son journal de voyage le rendit célèbre. Intrigué par la distribution géographique de la faune sauvage et des fossiles dont il avait recueilli des spécimens au cours de son voyage, il étudia la transformation des espèces et en conçut sa théorie sur la sélection naturelle en 1838.

Ayant constaté que d'autres avaient été qualifiés d'hérétiques pour avoir avancé des idées analogues, il ne se confia qu'à ses amis les plus intimes et continua à développer ses recherches pour prévenir les objections qui immanquablement lui seraient faitesA 1. En 1858, Alfred Russel Wallace lui fit parvenir un essai qui décrivait une théorie semblable, ce qui les amena à faire connaître leurs théories dans une présentation commune3. Son livre de 1859, De l'origine des espèces, fit de l'évolution à partir d'une ascendance commune l'explication scientifique dominante de la diversification des espèces naturelles. Il examina l'évolution humaine et la sélection sexuelle dans la Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe, suivi par l'Expression des émotions chez l'homme et les animaux. Ses recherches sur les plantes furent publiées dans une série de livres et, dans son dernier ouvrage4, il étudiait les lombrics et leur action sur le sol5.
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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptySam 26 Oct 2013 - 20:59

bien sur je précise source wikipedia
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lechenevert

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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptySam 26 Oct 2013 - 21:34

orion3 a écrit:
bien sur je précise source wikipedia
si on commence avec Darwin, on va pas beaucoup dormir cette nuit !
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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptyDim 27 Oct 2013 - 9:18

est-ce darwin qui a fait fortune et ruine avec le commerce des premiers bulbes de tulipes?
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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptyDim 27 Oct 2013 - 9:28

Mois international de la contribution francophone 2013
Une série d'ateliers est organisée dans la francophonie et durant lesquels des contributeurs expérimentés
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Tulipomanie
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La tulipomanie (Tulpenmanie en néerlandais, Tulip mania en anglais, souvent appelée « crise de la tulipe » en histoire économique), est le nom donné à l'augmentation démesurée puis l'effondrement des cours de l’oignon de tulipe dans le nord des Provinces-Unies au milieu du XVIIe siècle. Au plus fort de la tulipomanie, en février 1637, des promesses de vente pour un bulbe se négociaient pour un montant égal à dix fois le salaire annuel d’un artisan spécialisé. Certains historiens ont qualifié cette crise de « première bulle spéculative » de l’histoire1. Elle est restée dans les mémoires, tout au long de l'Histoire des bourses de valeurs.

L’épisode refit surface en 1841 avec la parution d’un ouvrage intitulé Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds2 du journaliste britannique Charles Mackay. Mackay affirmait qu’à une certaine époque, un bulbe de Semper augustus pouvait s’échanger contre cinq hectares de terre3. Il prétendait également que de nombreux investisseurs avaient été ruinés par la chute des cours, chute qui aurait ébranlé toute l’économie néerlandaise. Bien que l’ouvrage de Mackay soit devenu un classique fréquemment réédité, sa version des faits est aujourd’hui contestée. Les historiens modernes considèrent que la crise de la tulipe n’avait pas été aussi spectaculaire que le voudrait Mackay, certains allant même jusqu’à douter de la réalité d’une véritable bulle spéculative4.

L’étude de cette crise est difficile en raison de la pauvreté des données d’époque et du fait que ces données proviennent pour la plupart de sources partisanes dénonçant la spéculation de façon caricaturale5,6. Certains économistes modernes, écartant la théorie de l’hystérie spéculative, proposent des modèles mathématiques qui ne font plus appel aux phénomènes de contagion psychologique pour expliquer l’envolée des cours de la tulipe. Ils observent que des phénomènes analogues se sont produits à d’autres époques sur le prix des plantes d’ornement, notamment la jacinthe dont le cours s’est élevé de façon rapide après son introduction sur le marché pour s’effondrer ensuite. D’autres auteurs font remarquer que la montée des prix coïncide avec l’annonce d’un décret parlementaire prévoyant que les contrats à terme pourraient être annulés à peu de frais ; une telle mesure aurait diminué le risque pour les acheteurs qui n’auraient eu alors aucune raison d’hésiter à s’engager pour des sommes exorbitantes. Ces explications sont cependant loin de faire l’unanimité.
Pamphlet néerlandais critiquant la tulipomanie, imprimé en 1637, à la suite de l’effondrement des cours.
Sommaire

   1 Histoire
       1.1 Les premières tulipes néerlandaises
       1.2 Les tulipes deviennent un article et un symbole de luxe
       1.3 Naissance de la spéculation
       1.4 Effondrement des cours
   2 Les théories sur la crise
       2.1 Sources primaires
       2.2 La crise selon Mackay
       2.3 Renouvellement de l’analyse économique
           2.3.1 La tulipomanie, un phénomène restreint
           2.3.2 Explications de la hausse des prix par la logique des marchés
           2.3.3 Rôle possible de la législation
       2.4 Critiques de ces nouvelles vues
   3 Après la crise
   4 La crise de la tulipe dans les arts
       4.1 Quelques exemples dans la peinture
       4.2 La tulipomanie dans la littérature
       4.3 La tulipomanie dans la culture populaire
       4.4 Articles connexes
   5 Bibliographie
   6 Références

Histoire
Les premières tulipes néerlandaises
Charles de l'Écluse (1525-1609).

Le début du XVIIe siècle voit se développer un engouement extraordinaire pour l’horticulture et le jardinage dans le nord de l’Europe, et plus particulièrement dans les Provinces-Unies. Jusqu’en 1550, les jardiniers néerlandais cultivent des roses, des lys, des iris, des pivoines, des ancolies, des giroflées et des œillets7. Entre 1500 et 1550, une dizaine d’espèces nouvelles font leur apparition dans l’actuelle Belgique. Le phénomène s’accélère, avec plus d’une centaine de nouvelles venues entre 1550 et 1600, puis 120 espèces nouvelles entre 1600 et 1615, notamment l’anémone, le muflier, la jacinthe, le jasmin, le lilas et surtout la tulipe7.

Venue de Constantinople, celle-ci fait son chemin à travers l’Europe. Sa présence est signalée à Augsbourg en 15597. Vers 1560-1561, elle fait son apparition à Bruxelles, puis Anvers et en 1581, le Kruydtboeck en cite déjà 47 variétés7. On date généralement le début de sa culture dans les Provinces-Unies des environs de 1593, à la suite de la création de l’hortus academicus de l’université de Leyde par le botaniste flamand Charles de l'Écluse qui vient d’y être nommé professeur8.

De l’Écluse fait planter dans ce jardin botanique une série de bulbes de tulipes qu’il a fait venir de Bruxelles9, tulipes observées pour la première fois à Andrinople, en Turquie par Ogier de Busbecq (qui signe Busbecquius), ambassadeur de l’Empereur Ferdinand Ier auprès du sultan ottoman10 que de l’Écluse cite en appendice d’un ouvrage paru en 1583, dans lequel il décrit plusieurs variétés de tulipes9,11. Ces bulbes sont suffisamment résistants pour survivre aux rigueurs du climat néerlandais12. Les premières tulipes sont méconnues du grand public et ne sont mentionnées que par des botanistes ou des amateurs de plantes rares et de curiosités11. Mais la vogue des tulipes se répand du sud des Pays-Bas vers le nord, et l’engouement devient tel qu’assez rapidement des voleurs s’introduisent dans le Jardin botanique de Leyde pour dérober des bulbes11.

Au début du XVIIe siècle les premiers bulbes font leur apparition sur le marché. Des bourgeois fortunés plantent des jardins privés à l’arrière de leur maison, notamment dans ce qui est aujourd’hui le centre historique de la ville d’Amsterdam, le long de canaux comme le Keizersgracht ou le Herengracht7. L’époque se passionne pour la création d’hybrides et de nouvelles variétés, créant une demande pour les livres illustrés de gravures, livres destinés aux amateurs et aux professionnels de l’horticulture et non plus aux botanistes7. Le Néerlandais Emanuel Sweerts, pionnier de la vente d’oignons de tulipe sur la foire annuelle de Francfort puis d’Amsterdam, publie un des premiers catalogues ouvertement commerciaux, le Florilegium, imprimé en 1612 après Le Jardin du Roy Tres Chrestien Henry IV, de Pierre Vallet, paru en 16087. Sweerts cite de nombreuses variétés de tulipes7, avec des illustrations de tulipes « cassées », marbrées et flammées, ainsi que de plantes rares et exotiques.
Les tulipes deviennent un article et un symbole de luxe
Article détaillé : Tulipe.
Variété Semper augustus, dessin du XVIIe siècle.

La fleur devenant bientôt un article de luxe convoité et un signe de richesse, de nombreuses variétés voient le jour. Ces bulbes rares et précieux produisent des fleurs aux pétales marbrés de couleurs vives, dues, on le sait aujourd’hui, à la présence d’un potyvirus, sorte de virus de la mosaïque de la tulipe13,14.
Balthasar van der Ast, bouquet de fleurs : la tulipe qui se fane, les roses qui retombent dénotent l’éphémère ; en haut l’âme (le papillon) prête à s’envoler.

Cet engouement pour la fleur se retrouve dans la peinture néerlandaise et flamande de l’époque. La tulipe a fait son apparition dans la seconde partie du XVIe siècle dans les ouvrages spécialisés, sous forme de planches botaniques savantes11. Puis, alors que les premières natures mortes s’affirment en tant que genre indépendant, quelques variétés monochromes apparaissent, d’abord discrètement, dans les Bouquets de fleurs dont Jan Bruegel l'Ancien se fait une spécialité. Dans une Allégorie de la vue qu’il produit avec Rubens en 1617, Bruegel « de velours » peint un bouquet qui contient quelques tulipes dans un cabinet de curiosités, au milieu d’un capharnaüm de tableaux et d’objets en tous genres 15, 7. Progressivement des peintres comme Roelandt Savery, Balthasar van der Ast, Ambrosius Bosschaert, Jan Davidszoon de Heem, Abraham Bosschaert16 représentent des variétés de formes et de couleurs de plus en plus précieuses, les Rosen, Violetten et Bizarden si recherchées.

De plus en plus, les tulipes « cassées », c’est-à-dire infectées par le phytovirus, dominent le bouquet et triomphent progressivement des roses, des lys et des ancolies17. Parallèlement sont publiés des catalogues de fleurs, comme celui d’Emanuel Sweerts (Florilegium, 1612) qui est suivi du Florilegium novum de Théodore de Bry en 1612-1614, de l’Hortus Eystettensis du pharmacien Basile Bessler en 1613, et de l’Hortus Floridus de Crispin de Passe en 1614. La tulipe fait même son apparition dans le Jardin d’Eden, au frontispice d’une réédition d’un manuel anglais de jardinage. Dans cette édition de 1635, la tulipe est à la verticale de l’arbre de la connaissance du bien et du mal18. La même année paraît pour la première fois un catalogue entièrement consacré à la tulipe7. La fleur apparaît donc à la fois comme un objet de luxe et une curiosité propre à intéresser les professionnels et les passionnés de fleurs11.

Cette multiplication suit la montée de la cote des tulipes qui permet d’amortir le coût des catalogues. Le plus célèbre est celui du pépiniériste P. Cos de Haarlem, paru en 1637, l’année de la crise11. Sans prétention artistique, ce catalogue fournit des données précises sur les appellations, les poids des bulbes et leur prix11.
Naissance de la spéculation
Indice des prix standards des contrats de bulbes de tulipe, établi par Thompson (2007, p.101). Thompson ne disposant pas de données sur l’évolution des prix entre le 9 février et le 1er mai, on ne sait pas quelle courbe elle a suivi. Mais on sait, en revanche, que les cours se sont effondrés en février19.

La tulipe est une plante à bulbe qui se reproduit par semence ou par division du bulbe. Les graines produisent un bulbe capable de porter une fleur au bout de sept à douze ans. Dès qu’un bulbe a fleuri, le bulbe mère disparaît, laissant place à un clone pourvu d’un ou plusieurs caïeux filles. Cultivés correctement, ces caïeux deviennent à leur tour des bulbes florifères. Comme le virus mosaïque infecte les caïeux mais pas les graines, la culture d’espèces nouvelles est un processus excessivement laborieux. La reproduction est ralentie par la présence du virus, et les bulbes filles finissent par dégénérer11. Les tulipes fleurissent en avril et en mai, sur une période d’environ une semaine, les caïeux se formant assez peu de temps après la fin de la floraison. Les bulbes peuvent être déplantés et replantés entre juin et septembre aux Pays-Bas, ce qui explique pourquoi les ventes au comptant ont lieu durant ces deux mois20.

Le reste de l’année, les contrats sont signés devant notaire, l’achat devant se faire à la fin de la saison (il s’agit alors de marché à terme)20. C’est ainsi que les Néerlandais, qui sont à l’origine d’un grand nombre d’instruments de la finance moderne, créent un marché sur lequel le bulbe de tulipe rare se négocie comme bien durable21. En 1634, en partie du fait de l’apparition d’une demande française qui stimule les ventes, les spéculateurs entrent sur le marché22. En 1636, un système analogue à une bourse de commerce où se négocient les contrats à terme de tulipes s’est mis en place aux Pays-Bas. Les négociants se réunissent en « collèges » dans des auberges et les acheteurs doivent s’acquitter d’un pourboire d’un montant égal à 2,5 % de la transaction (pourboire plafonné à trois florins). Ni l’une ni l’autre partie ne fournissent de dépôt de garantie et il n’existe pas de système d’appel de marge. Tous les contrats se font directement entre les deux parties et non dans le cadre d’une chambre de compensation.

Plus la popularité des tulipes s’élève et plus les horticulteurs sont prêts à payer des prix élevés pour des bulbes atteints par le potyvirus. Cependant l’absence de registres tenus systématiquement et donc de données fiables concernant les prix réels auxquels se négociaient les tulipes font qu’il est délicat d’évaluer l’ampleur de la crise. La majeure partie des données provient de pamphlets à charge, mettant en scène Gaergoedt et Waermondt (ou GW), c’est-à-dire « Envie des biens » et « Bouche de vérité ».

L’économiste Peter M. Garber a pu établir un catalogue des ventes de 161 bulbes de 36 variétés différentes entre 1633 et 1637, dont 53 sont signalés par GW. 98 ventes sont enregistrées le dernier jour qui précède l’effondrement, le 5 février 1637, avec une fourchette de prix extrêmement large. Ces ventes s’effectuent de façon variable, les unes étant des ventes à terme au sein des « collèges », les autres des ventes au comptant faites par les cultivateurs de tulipes, les autres enfin des promesses de ventes signées devant notaire ou des ventes de biens. Garber remarque que pour se faire une idée des cours, on doit se contenter de données hétéroclites : « Les données disponibles sur les prix sont dans une large mesure un mélange de torchons et de serviettes »23. En 1635, il devient possible d’acheter des parts de bulbe. En février 1637, une variété atteint le prix record de 6 700 florins. Le prix d’un seul oignon peut atteindre en 1637 la valeur de deux maisons, huit fois celui d’un veau gras et quinze fois le salaire annuel d’un artisan.
Effondrement des cours

Le cours des bulbes rares continue à s’élever tout au long de l’année 1636. En novembre, le prix des bulbes ordinaires non infectés par le potyvirus se met également à monter. Les Néerlandais qualifient la spéculation sur les contrats à terme de Windhandel, littéralement « commerce du vent », parce que les transactions ne portent pas sur des bulbes réels24. Mais en février 1637, le prix des contrats à terme de bulbes de tulipe s’effondre brutalement, mettant fin au commerce du vent25. La chute des cours est si subite qu’aucun des contrats ne peut être honoré. Le foyer de ces échanges se trouvant à Haarlem, dans une ville ravagée par une épidémie de peste bubonique, il est possible que le contexte ait contribué à développer un état d’esprit enclin au fatalisme et à la prise de risques26.
Les théories sur la crise
Sources primaires

Le débat actuel sur la crise de la tulipe remonte à la parution de l’ouvrage d’un journaliste écossais, Charles Mackay, intitulé Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds, publié en 1841 ; Mackay fait l’hypothèse que les foules se conduisent souvent de façon irrationnelle et que la tulipomanie, ainsi que le Krach de 1720 et l’échec de la Compagnie du Mississippi, sont parmi les premières crises économique à exhiber les syndromes de cette folie collective. Sa thèse se fonde en grande partie sur les informations qu’il tire d’un ouvrage de Johann Beckmann, A History of Inventions, Discoveries, and Origins, publié en 1797. L’ouvrage de Beckam, quant à lui, se fonde sur trois pamphlets anonymes parus en 1637, qui s’attaquent violemment au principe de la spéculation27. Avec son style enlevé, l’ouvrage de Mackay est resté populaire auprès de générations d’économistes et de spécialistes des marchés boursiers. L’analyse qu’il donne de la crise de la tulipe comme étant le résultat d’une bulle spéculative reste encore largement accepté aujourd’hui, même si de nombreux économistes en ont montré les limites depuis 198027.
La crise selon Mackay
Marchandises échangées selon Mackay contre un bulbe unique de la variété Viceroi28
2 muids de blé 448 florins
4 muids de seigle 558 florins
Quatre bœufs gras 480 florins
8 porcs gras 240 florins
12 moutons gras 120 florins
2 barriques de vin 70 florins
4 tonneaux de bière 32 florins
2 tonnes de beurre 192 florins
1 000 livres de fromage 120 florins
1 lit complet 100 florins
1 habillement complet 80 florins
1 gobelet d’argent 60 florins
Total 2500 florins

Selon Mackay, l’engouement manifesté pour les tulipes au début du XVIIe siècle affecte toutes les classes de la société. « Toute la population, jusqu’à la lie des mortels, se lança dans le commerce de la tulipe »3. Un acte écrit de 1635 atteste de la vente de 40 bulbes pour une somme de 100 000 florins. Pour se faire une idée de ce que représente cette somme, il faut savoir qu’une tonne de beurre coûte alors environ 100 florins, qu’un ouvrier spécialisé peut gagner jusqu’à 150 florins par an, et que « huit porcs gras » reviennent à 240 florins3. L’Institut international d'histoire sociale estime qu’un florin vaut à l’époque l’équivalent de 10,28 euros de 200229.

En 1636, observe Mackay, les tulipes se négocient sur le marché du change dans de nombreuses villes et bourgades néerlandaises. Cet état de fait encourage tous les membres de la société à se lancer dans le commerce de la tulipe ; Mackay raconte que des spéculateurs vendent ou échangent tous leurs bien pour jouer sur les cours de la tulipe ; il donne l’exemple d’une promesse d’échanger un terrain de 49 000 m2 contre un ou deux bulbes de Semper Augustus ; il cite également le cas d’un bulbe unique de la variété Viceroi échangé contre un ensemble de marchandises évalué à 2 500 florins (voir tableau ci-contre)28.

Mackay reprend dans son récit un certain nombre d’anecdotes amusantes mais probablement apocryphes, comme celle du marin qui voulait croquer la tulipe d’un marchand qu’il prenait pour un oignon : le marchand et sa famille retrouvèrent le matelot en train de « faire un petit-déjeuner dont le prix aurait pu suffire à nourrir l’équipage pendant toute une année3 ». En février 1637, explique Mackay, les vendeurs de tulipes ont du mal à trouver acquéreurs pour des oignons de tulipes qui atteignent des prix de plus en plus exorbitants. Ce fléchissement du marché se faisant sentir, la demande s’effondre, entraînant la chute des prix. La bulle spéculative vient d’éclater. Les uns sont en devoir d'honorer des engagements d’achat à des prix dix fois supérieurs à ceux du marché réel, les autres se retrouvent à la tête d’un capital d’oignons de tulipes qui ne vaut plus qu’une fraction du prix qu’ils ont déboursé pour l’acquérir. Les Néerlandais ne savent plus à quel saint se vouer, chacun accuse l’autre d’être responsable de la catastrophe3.


Toujours selon Mackay, la mode de la tulipe se répand dans d’autres régions d’Europe sans toutefois égaler la démesure qu’elle a connue aux Pays-Bas. Il affirme également que dans le sillage de la crise et de la chute des prix de la tulipe, les Pays-Bas connaissent une période de stagnation économique qui dure plusieurs années3.
Renouvellement de l’analyse économique

Le phénomène fascina, et la légende s’empara de l’événement, grossissant ses proportions et son impact réel sur l’économie des Pays-Bas de l’époque. Des recherches récentes tendent à réduire l’influence du phénomène et ses répercussions. D’après Anne Goldgar, dans Tulipmania, la grande majorité des tubercules étaient vendus à terme, producteurs et acheteurs signant des promesses de vente plusieurs mois avant la floraison, et lorsque les prix se sont effondrés, les transactions finales n’ont tout simplement pas été effectuées, aucune autorité de l’époque ne forçant les spéculateurs à acheter au prix promis.

En réaction à la crise du marché de la tulipe, les députés d’Amsterdam annulèrent tous les contrats signés. Les juges d’Amsterdam déclarèrent également que la spéculation sur les bulbes de tulipe était un jeu de hasard et refusèrent d’obliger les contractants à honorer leurs contrats30.

En 2002, Earl A. Thompson et Jonathan Treussard, de l’université de Californie, explorent une explication alternative dans The Tulipmania: Fact or Artifact?31. Selon eux, la hausse du prix de la tulipe n’était pas le fruit d’une spéculation irrationnelle, mais la conséquence d’un décret du parlement des Provinces-Unies qui transforma les contrats à terme sur les bulbes de tulipes en une transaction sans risque, en retirant la clause d’obligation d’achat du contrat.
La tulipomanie, un phénomène restreint

L’analyse qu’avait faite Mackay des mécanismes de la crise commença à être contestée dans les années 1980 lorsque les chercheurs s’intéressèrent de nouveau à cet épisode de l’histoire économique32. Les tenants de l’hypothèse d’efficience du marché (ou HEM, due à Eugène Fama)33 qui restent sceptiques quant à la réalité du phénomène de bulle spéculative en général, pensent après examen des faits que la vision de Mackay est incomplète et inexacte. En 2007, Anne Goldgar publie le résultat de ses travaux universitaires dans Tulipmania, où elle défend la thèse que la spéculation n’a jamais été un phénomène de masse mais n’a concerné qu’« un petit nombre d’individus » et que la plupart des rapports d’époque se fondent sur « un ou deux textes de propagande contemporains et se citent copieusement les uns les autres. »5 Peter Garber affirme que la spéculation n’« était qu’un passe-temps d’hiver insignifiant, joué autour d’une table par des gens hantés par la peste qui essayaient de se distraire en pariant sur un marché de la tulipe en pleine effervescence »34.

Alors que Mackay tient que des gens de toutes classes sociales étaient impliqués dans le négoce des tulipes, Goldgar, sur la base d’une étude des contrats conservés dans les archives, pense que même à leur paroxysme les échanges se faisaient uniquement entre négociants et artisans fortunés, sans liens avec la noblesse35. Les retombées économiques de la crise de la tulipe sont restées limitées. Goldgar a pu identifier un grand nombre des vendeurs et des acheteurs qui constituaient le marché ; elle n’a repéré qu’une demi-douzaine d’entre eux à avoir connu des problèmes financiers durant cette période, et encore ces difficultés n’étaient-elles pas forcément liées aux tulipes36. Ceci n’a rien de surprenant. Si les prix étaient effectivement montés, aucune somme d’argent liquide n’avait transité entre acheteurs et vendeurs. Les premiers n’avaient donc encore engrangé aucun bénéfice réel ; à part dans le cas où un acheteur s’était endetté en escomptant un bénéfice spéculatif à long terme, la chute des cours ne fit perdre d’argent à personne37.
Explications de la hausse des prix par la logique des marchés

Les économistes modernes ont avancé plusieurs arguments possibles pour discréditer l’hypothèse selon laquelle la montée et la chute rapide des prix serait l’indice d’une bulle spéculative4. Personne ne discute le fait que les prix se soient envolés avant de retomber en 1636-37, mais même une croissance et une chute spectaculaires des prix n’implique pas nécessairement qu’il y ait eu formation puis éclatement d’une bulle. Pour que la tulipomanie puisse être qualifiée de bulle économique, il faudrait que le prix des oignons de tulipe se soit complètement écarté de leur valeur intrinsèque, alors que la hausse ne concerne que le marché à terme.
Une tulipe, connue sous le nom de « Vice-roi », dans un catalogue néerlandais de 1637. Le prix indiqué est de 3 000 à 4 200 florins.

Selon Thompson, la montée des prix au cours des années 1630 peut s’expliquer par une accalmie dans la guerre de Trente Ans38. À ses débuts, la hausse des prix ne fait selon lui qu’accompagner la reprise de la demande de façon logique. Or, si les données chiffrées sur les ventes sont pratiquement inexistantes après la chute de février 1637, d’autres données faisant le point sur le prix des plantes à bulbes après la crise montrent que le déclin des prix s’est poursuivi sur les décennies suivantes.

Garber a comparé les données disponibles sur le cours des tulipes et celui des jacinthes au début du XIXe siècle, date à laquelle la jacinthe évince la tulipe et devient la plante d’ornement à la mode. Il a pu établir une courbe analogue dans l’évolution des prix des deux plantes. Quand les jacinthes font leur apparition, les horticulteurs s’évertuent à produire des variétés supérieures à celles de leurs concurrents en réponse à une forte demande. Mais les consommateurs se lassent peu à peu et le prix des jacinthes retombe. En trente ans, les plus belles variétés ne valent plus qu’1 à 2 % de leur prix maximal39. Garber observe également qu’une « petite quantité de bulbes de variétés expérimentales de lys s’est vendue récemment au prix d’un million de florins néerlandais, soient 480 000 dollars US au taux de change de 1987. » Pour lui, cet exemple prouve qu’on peut encore voir aujourd’hui le prix d’une fleur atteindre des sommes phénoménales40. La fluctuation des prix de la tulipe au début du XVIIe siècle obéit donc à un modèle que l’on retrouve dans le marché d’autres fleurs d’ornement.

Quant à l’envol des prix au moment de la crise de 1636-37, il serait dû à un autre facteur. En effet, comme la hausse des prix s’est emballée après la mise en terre des bulbes de l’année, les horticulteurs néerlandais n’ont pas eu le temps d’augmenter la production en réponse à l’accroissement de la demande41. L’offre était inférieure à la demande, d’où l’inflation brutale des prix.
Rôle possible de la législation

Dans un article paru en 2007, Earl A. Thompson, professeur d’économie à l’université de Californie, critique la thèse de Garber qui selon lui ne peut expliquer la chute dramatique des cours du marché à terme. Le taux de chute des cours annualisé est de 99,99 %, alors qu’il n’est que de 40 % pour d’autres plantes ornementales42. Thompson offre une autre explication pour l’emballement des cours de la tulipe. Selon lui, à l’instigation de citoyens néerlandais qui avaient perdu de l’argent après une défaite allemande pendant la guerre de Trente Ans, le parlement néerlandais envisageait de sortir un nouveau décret. Celui-ci aurait modifié la façon dont s’appliquaient les contrats de vente de tulipes43 :

« Le 24 février 1637, la guilde indépendante des horticulteurs néerlandais annonça une décision qui devait être ratifiée par le parlement, décision selon laquelle tous les contrats conclus entre le 30 novembre 1636 et la réouverture du marché au comptant, en début de printemps, seraient désormais considérés comme des options d’achat. Les acheteurs à terme ne seraient plus dans l’obligation d’acheter les futures tulipes, leur seule contrainte étant de dédommager les vendeurs en leur versant un petit pourcentage du prix stipulé s’ils venaient à se dédire44 ».

Avant ce décret parlementaire, la personne qui avait souscrit un contrat d’achat à terme de tulipe était tenue d’honorer ce contrat et de payer les bulbes de tulipes au vendeur. Le décret changeait la nature des contrats : si les cours chutaient, l’acheteur pouvait choisir de renoncer à prendre possession du bulbe, moyennant le paiement d’une somme forfaitaire, plutôt que de débourser le montant entier du prix conclu au moment du contrat. Cette évolution de la loi signifiait que, pour employer une terminologie contemporaine, les contrats à terme étaient transformés en options. La proposition fit l’objet d’un débat dès l’automne 1636, et par conséquent, les spéculateurs ayant pensé qu'elle avait des chances de se concrétiser auraient acheté des bulbes entre l'automne 1636 et février 1637 à des prix très élevés, le risque de pertes étant considérablement amoindri si le décret était adopté. Cela expliquerait la forte hausse des prix sur cette période44.

Le décret aurait permis à l’acheteur de se dédire moyennant le paiement d’environ 1/30e du prix contracté44. Ceci explique que les acheteurs aient alors souscrit des contrats de plus en plus onéreux; en effet, un acheteur pouvait souscrire un contrat de vente d’une tulipe au prix de 100 ƒ. Si le cours grimpait pour dépasser les 100 ƒ, le spéculateur empochait la différence. Si le prix restait bas, il pouvait dénoncer le contrat pour seulement 3,5 ƒ. Un acheteur pouvait donc souscrire un contrat d’achat de 100 ƒ et ne payer à terme que 3,5 ƒ. Au début de février 1637, les contrats à terme se jouent sur des sommes telles que les autorités des Pays-Bas doivent intervenir en mettant terme à la spéculation45.

Thompson affirme que les ventes au comptant de tulipes sont restées à un niveau normal pendant toute cette période. Il en conclut que la « crise » a été une réaction naturelle au changement des obligations contractuelles du marché à terme45. Sur la base de données concernant la rentabilité spécifique des contrats à terme et des options, il défend la thèse que le cours des oignons de tulipe a suivi une évolution proche des modèles élaborés par les mathématiques financières. Selon lui, « Les prix des contrats de tulipe avant, pendant et après la crise semblent illustrer de façon exemplaire l’hypothèse d’efficience du marché46. ».
Critiques de ces nouvelles vues

D’autres économistes, comme Charles Kindleberger pensent que ces éléments ne suffisent pas à justifier la montée soudaine et la non moins subite bascule des prix47. La théorie de Garber est également discutée au motif qu’elle ne rend pas compte de l’existence du même phénomène d’éclatement de bulle financière qui a affecté les ventes à terme d’oignons de tulipe ordinaires48. Certains économistes notent l’existence d’autres facteurs qui créent les condition d’une bulle spéculative, notamment une politique monétaire expansionniste (accroissement des réserves monétaires) dont témoigne l’explosion des réserves (plus de 42 %) de la Banque d'Amsterdam pendant la période d’emballement des prix49.
Après la crise

La popularité du récit de Mackay s’est maintenue jusqu’à nos jours, Extraordinary Popular Delusions étant régulièrement réédité avec des introductions dues à des plumes aussi célèbres que celle du financier Bernard Baruch (1932), ou d’auteurs spécialisés dans la finance comme Andrew Tobias (1980)50 et Michael Lewis (2008), ou encore celle du psychologue David J. Schneider (1993). Il en existe à l’heure actuelle six éditions différentes disponibles chez les libraires.

Goldgar défend le point de vue selon lequel, même si la crise de la tulipe n’a pas atteint les proportions d’une véritable bulle spéculative ou financière, elle n’en constitue pas moins un traumatisme pour les Néerlandais, mais pour d’autres raisons. « Même si la crise financière n’a touché que peu de personnes, elle a créé un choc considérable. Tout un système de valeurs s’est trouvé remis en question51. » Au XVIIe siècle, il paraît inconcevable à la majorité des gens qu’un produit aussi dérisoire qu’une fleur puisse jamais atteindre un prix supérieur à leur salaire annuel. La révélation que le prix d’une fleur d’été pouvait fluctuer aussi violemment en hiver brouille complètement le sens du mot « valeur »52.

Un grand nombre des sources qui s’étendent complaisamment sur les affres de la crise, comme les pamphlets anti-spéculation cités ensuite par Beckman et Mackay, ont fourni les données qui ont servi à évaluer l’ampleur des dégâts infligés à l’économie néerlandaise. Or ces pamphlets n’ont pas été rédigés par les victimes de la crise, mais par des auteurs qui ont exploité la situation à des fins de propagande religieuse. La crise est décrite comme une perversion de l’ordre moral, la preuve que « se concentrer sur la fleur terrestre et méconnaître la fleur céleste pouvait avoir des conséquences catastrophiques53. » Il est donc possible qu’une péripétie relativement anecdotique soit devenue un conte moral, incorporant des éléments qui seraient qualifiés aujourd’hui de légende urbaine.

Près d’un siècle plus tard, après le krach de la compagnie du Mississippi, ou celui de la South Sea Company (vers 1720), il est encore fait mention de la crise de la tulipe dans les satires d’époque54. Lorsque Johann Beckmann écrit sur la crise de la tulipe dans les années 1780, il la compare à la faillite des loteries de son époque55. Golgar observe que même des livres populaires sur les marchés financiers tels que A Random Walk Down Wall Street (En descendant Wall Street à l’aventure), de Burton Malkiel, qui date de 1973, ou A Short History of Financial Euphoria (Petite histoire de l’euphorie financière) de John Kenneth Galbraith parue en 1990, peu de temps après le krach d'octobre 1987, se servent de la crise de la tulipe comme exemplum56,57,58. L’anthropologue Jack Goody y fait encore référence dans son ouvrage La Culture des fleurs59.

La crise de 1637 redevient une référence à la mode au moment de la bulle Internet entre 1995 et 2001 56. Plus récemment, des journalistes l’ont mise en parallèle avec la crise des subprimes60,61. Malgré la popularité durable de la « crise de la tulipe », Daniel Gross de Slate dit en citant les économistes qui proposent une relecture de l’épisode : « S’ils ont raison, alors les auteurs spécialisés dans la finance vont devoir retirer la crise de la tulipe de leur stock d’analogies toutes faites62. »
La crise de la tulipe dans les arts
Quelques exemples dans la peinture
Vanitas, Jacob de Gheyn, 1603

Selon un travail de recherche inédit présenté à l’université de Lausanne, l’Église condamne fermement la spéculation en 163663, autant pour prévenir une crise économique que par souci éthique, les industries somptuaires étant découragées dans la société calviniste63. En effet, si l’envol extravagant des prix irrite les horticulteurs44, il heurte aussi les sensibilités. Dans la culture de l’époque, comme le montre le terme de Windhandel24, la tulipomanie apparaît à la fois comme une menace économique et une folie qui doit nécessairement aboutir à la catastrophe. Les peintures du siècle d’or naissant s’inscrivent dans la tradition humaniste satirique de la Folie64 et des Vanités65. Le thème de la Vanité s’appuyait particulièrement sur l’Ecclésiaste66 et celui de la caducité des choses sur le Livre des Psaumes67.

On ne s’étonnera donc pas de la place qu’occupe la tulipe dans les natures mortes hollandaises et flamandes du début du XVIIe siècle, traitées comme des Vanités68. D’abord simple curiosité pour les botanistes au début du siècle auxquelles sont destinées les planches illustrées11, la tulipe devient un sujet à la mode69 pour les peintres, les tableaux la représentant étant une alternative durable aux fleurs périssables68. La tulipe s’ajoute alors à la liste d’objets qui symbolisent à la fois la caducité, comme les fleurs et le crâne, mais en raison de l’envol des cours elle peut également signifier la vanité du luxe, comme les bijoux ou les bibelots rares65,68. La chute brutale des cours en 1637 ne fait que conforter cette symbolique68.

Si la rose représente souvent la vanité de la beauté éphémère (Mignonne allons voir si la rose), la tulipe prend donc d'autres significations dans l'art. Dans la Vanité ci-contre de Jacob de Gheyn, peinte en 1603, la tulipe est associée à la fortune et l’ostentation des richesses, symbolisées par les pièces d’or espagnoles abandonnées sur le rebord de la niche par leur propriétaire70 (riche négociant ou changeur ?) dont il ne reste que le crâne. L’œuvre précède la crise, mais la tulipe dénote déjà l’objet rare, précieux, essentiellement périssable70. Une inscription en haut de la niche porte les mots Vita Humana (« vie humaine »), ici résumée à la recherche des vanités. Les figures des philosophes70 sculptés dans la partie supérieure du tableau de part et d’autre de la niche, tendent le doigt vers la bulle transparente qui représente le monde trompeur des apparences (le reflet) et donc la folie des hommes70.

En 1635, deux ans avant la crise, le peintre Jacob Marrel se représente devant son chevalet en train de peindre un bouquet de fleurs où triomphe une tulipe. Mais en 1637, il peint une Vanité qui représente une niche où un bouquet semblable, un violon, un recueil de musique et de menus objets du quotidien voisinent avec un crâne, tandis qu’un angelot de pierre souffle des bulles de savon ironiques71.
Le triomphe de Flore dans le char de la Fortune, vers 1640.

En 1640, Hendrick Pot se moque de la crise dans un tableau allégorique, Char des fous de Flore72. Flora, déesse des fleurs, est assise sur un char poussé par le vent (symbole de la légèreté et de l’inconstance), les bras remplis de tulipes. Ses compagnons, qui portent le capuchon des fous (ou des sots) orné de tulipes, sont un alcoolique (allusion aux tavernes où se négociaient les effets, lieux de débauche et de jeux d’argent) et deux hommes (sans doute le Gaergoedt des pamphlets, ou l’Avarice, et la fraude) prenant l’argent des naïfs qui va gonfler une bourse déjà bien remplie (représentant littéralement l’« appât du gain »). Le char est conduit par une femme aux deux visages, allégorie polysémique de la fausseté et du mensonge, de l’avant et de l’après, et, ironiquement, de la prudence; c’est aussi la fortune aux deux visages, souriant un jour aux fous et le lendemain leur faisant grise mine. Le char est suivi par des tisserands en goguette (les acheteurs irréfléchis, qui se ruinent en échangeant le fruit de leurs labeurs contre du vent). Le char de la Fortune qui passe au premier plan a pour l’instant le vent en poupe, mais on voit au second plan un char identique voguer sur les flots cette fois en luttant contre des vents contraires73. Le motif de l’horloge est comme dans les vanités l’emblème du temps qui passe et que l’on ne peut racheter si on l’a gaspillé en vaines poursuites. Ce tableau est à rapprocher de la Nef des fous ou du Char de foin de Jérôme Bosch au musée du Prado. Le tableau de Pot, comme celui de Gheyn, insiste sur le thème du vent, allusion à l’Ecclésiaste : Gheyn peint la légère fumée qui s’élève du gobelet d’argent placé symétriquement à la tulipe dans sa Vanité, et Pot peint une fumée noire qui s’exhale de la bouche de la figure de proue du char de la Fortune dans le second tableau. Tout part en une fumée emportée par le vent. Les spectateurs auraient identifié sans peine les codes d’une scène qui s’inscrit dans la tradition des soties, mais aussi du carnaval et de la fête des fous74.

Au même moment, Jan Bruegel le Jeune peint une Satire de la tulipomanie où l’on voit une société de singes plantant, récoltant, vendant des tulipes, comptant leur argent, passant en jugement pour défaut de paiement, finissant au pilori ou même au cimetière75. On doit aussi à Jan Bruegel le jeune un Panier de fleurs dans le style des compositions florales de son père, d’où pendent tristement des tulipes à longue tige, tombées comme Icare pour avoir voulu s’élever trop haut76. Se greffant sur le thème traditionnel de la Chute d’Adam et Ève, mais aussi sur celui des vicissitudes de la roue de la Fortune, la débâcle annoncée de 1637 (« L’Orgueil » dit la Bible que les calvinistes sont tenus de lire, « précède la chute »77) se coule naturellement dans le moule de récits archétypaux qui peuvent expliquer sa popularité en tant qu’exemplum.
Philippe de Champaigne, Vanitas, ou Allégorie de la vie humaine, 1646, musée de Tessé, Le Mans

Cependant la crise de la tulipe n’affecte pas le genre de la nature morte, où elle continue à s’imposer longtemps après 1637, avec des variétés toujours nouvelles et plus somptueuses, reflétant le succès commercial de cette fleur et l’engouement durable qu’elle suscite chez les amateurs. Ce succès ne s’est jamais démenti et fait d’elle encore aujourd’hui un des fleurons de l’horticulture néerlandaise.

Lorsque le Flamand Philippe de Champaigne peint la Vanité ci-contre à l’austérité toute janséniste en 1646, il n’a besoin que de trois objets pour résumer la vie humaine : tout est dit avec le crâne (memento mori), le sablier qui marque la fuite du temps et la tulipe flammée dans un vase bulle. Neuf ans après la crise de la tulipe, la fleur, ici une variété panachée précieuse, reste pour ses contemporains une métonymie riche de sens, qui évoque nécessairement l’orgueil, la chute et la vanité des entreprises humaines78.
La tulipomanie dans la littérature
Tulipe noire

En 1688, lorsque Jean de la Bruyère mentionne l’amateur de tulipes dans les Caractères au chapitre « De la mode », il ne mentionne nullement la tulipomanie comme un phénomène économique de masse, mais comme une mode qui fait des victimes chez les fous79. De même lorsqu’Alexandre Dumas et Auguste Maquet rédigent La Tulipe noire (1850) ils en situent l’action en 1672, l’année de l’accession de Guillaume d’Orange au poste de Stathouder des Provinces-Unies, trente-cinq ans donc après la crise de la tulipe. Le héros du roman, comme le personnage de La Bruyère, consacre tous ses efforts à créer une tulipe noire, symbole de l’impossible rêve, surveillé de près, mais en secret, par un rival qui convoite la fleur précieuse. De la tulipomanie, Dumas n’a conservé que l’idée d’une quête obsessionnelle de la fleur rare et unique et de l’appât du gain qu’elle peut susciter.

À la fin des années 1980, le livre de Simon Schama, L’Embarras de richesses, produit un regain d’intérêt durable pour le siècle d’or néerlandais en dehors d’un public de spécialistes. Des romanciers tels que Gregory Maguire (Confessions of an Ugly Stepsister : Les Confessions d’une des méchantes belles-sœurs, 199980,81) ou Deborah Moggach (Tulip Fever : La Fièvre de la tulipe82) et plus récemment Olivier Bleys83 (Semper Augustus) s’emparent de cet épisode haut en couleurs et utilisent la folie de la tulipe comme ressort dramatique. L’action du roman d’Olivier Bleys commence au moment où la spéculation sur la tulipe commence à s’emballer, miroir aux alouettes où le héros va se faire prendre. Les détails de la crise correspondent au tableau brossé par McKay et la chute des prix résulte, comme chez cet auteur, de l’intervention des autorités. Selon un critique, le roman d’Olivier Bleys « est inspiré de Max Weber, ce sociologue qui pointa la naissance du capitalisme moderne »84.
La tulipomanie dans la culture populaire

L’éditeur anglais JKLM Games a publié en 2008 le jeu de société Tulipmania inspiré de cet épisode historique.
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orion3
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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptyDim 27 Oct 2013 - 9:29

je viens de trouver un article sur le net relatif au commerce des tulipes
réservé pour les insomniaques
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lechenevert

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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptyDim 27 Oct 2013 - 12:10

orion3 a écrit:
je viens de trouver un article sur le net relatif au commerce des tulipes
réservé pour les insomniaques
j'ai lu quand même, mais je préfère la façon de Darwin comme discussion sur les plantes Wink
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lantana



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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptyDim 27 Oct 2013 - 12:42

Un peu indigeste l'article. Wink 
Orion,ce ne peut pas être Darwin qui s'est ruiné avec les tulipes,il n'était pas né quand il y a eu la folle spéculation sur les tulipes.mais c'est sa passion pour les plantes à fleurs qui le fit élaborer sa théorie de l'évolution toujours valable aujourd'hui.
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lantana



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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptyDim 27 Oct 2013 - 13:07

André Thouin
Un peu d'histoire 220px-10
Fils du jardinier du Jardin du Roi,il apprend la botanique avec Bernard de Jussieu.Son père meurt en 1764,André a 17 ans.Buffon lui offre la place de son père malgré son jeune âge,reconnaissant les capacités et les connaissances du garçon.Il devient jardinier en chef du jardin des plantes.Rapidement il triple l'étendue de l'école de botanique,multiplie le nombre de plantes exotiques, puis agrandit les serres et y fait pousser des plantes étrangères.Son travail est reconnu par les savants botanistes de l'époque et il est admis dans la Société d’agriculture de Paris en 1784 et l’Académie des Sciences en 1786.Il est ensuite envoyé en Hollande et en Belgique,puis en Italie pour augmenter ses collections et étudier les modes de culture.En 1806 il parvient à obtenir la création d'une école d'agriculture pratique pour rendre l'étude des végétaux plus facile pour les agriculteurs.Il attire du monde de toute la France et même de l'étranger tant sa réputation est grande.Il meurt en 1824,s'occupant à la fin de sa vie à revoir ses manuscrits,sa santé.
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Mauricette
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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptyMer 30 Oct 2013 - 22:34

tres intéressant MERCI

_________________
.Au lieu de voir que les roses ont des épines, voyez que les épines ont des roses.
Kenneth White
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Denis
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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptyJeu 28 Nov 2013 - 20:58

André Le Nôtre

Un peu d'histoire 454px-10

En 1635, Le Nôtre devient premier jardinier de Gaston de France, frère du roi Louis XIII, qui lui confie ses jardins de Saint-Cloud et du Luxembourg. Le premier grand jardin français portant la marque distinctive de Le Nôtre est le jardin du château de Wattignies (sud de Lille), terminé en 1640 et construit par le seigneur de Wattignies, Philippe de Kessel. On estime que le jardin fut dessiné vers 1635-1637, quand Le Nôtre avait entre 22 et 24 ans. On y retrouve les allées en angle aigus, l'exposition Sud Est (classique), le dégradé des essences d'arbres en perspective, les grands pots Médicis sculptés dans la pierre, le Théâtre de verdure. Cette première réalisation lui apportera ses premiers grands revenus et surtout la première référence qui lancera sa réputation. En janvier 1637, le roi lui garantit la survivance de la charge de son père comme premier jardinier du roi aux Tuileries9.

Le 16 janvier 1640, André Le Nôtre épouse à Paris Françoise Langlois, fille du gouverneur des pages de la Grande Écurie9, qui lui survivra et avec qui il aura eu trois enfants, tous morts jeunes. L'importance de la dot témoigne de la situation sociale non négligeable de la famille Le Nôtre11. Trois ans plus tard, André Le Nôtre est nommé « dessinateur des plants et parterres » de tous les jardins du roi11. Il met ainsi au goût du jour les jardins du château de Gagny, ceux du château de Maisons et ceux du château de Fontainebleau. C'est probablement lui qui assure la restauration des jardins de Meudon et Saint-Cloud après la Fronde12.
Jardins de Vaux-le-Vicomte vus du château

En 1656, Le Nôtre dessine les nouveaux jardins du château de Vaux-le-Vicomte pour Nicolas Fouquet. Il travaille alors en coordination avec Louis Le Vau et Charles Le Brun entre 1656 et 1661, réalisant parterres, plans d'eau, bosquets et un renversement de perspective. Ce chantier lui assure une renommée internationale. En mai 1657, il a acquis les moyens d'acheter la charge de conseiller du roi et contrôleur général des bâtiments du roi12.

Après l'arrestation de Fouquet en 1661, André Le Nôtre se met au service de Louis XIV pour restaurer les jardins de Versailles : son intervention commence par le parterre de l'Amour à la fin de l'année 1662 et se poursuivra jusqu'en 1687. Il en dessine les plans et supervise leur exécution, assurée par une équipe de jardiniers en chef eux-mêmes assistés de compagnons, aides et apprentis.

Il dessine et réalise de nombreux projets en France et à l'étranger : Greenwich pour Charles II d'Angleterre en 1662, 1662 - 1684 : Le Nôtre transforme pour le Grand Condé les jardins du château de Chantilly, et dessine les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye entre 1663 et 1672 (son projet de perspective déviée l'emportant sur celui de Le Vau), les jardins du Château de La Chaize entre 1664 et 1676 pour le compte de Francois de La Chaise d'Aix, frère du Père La Chaise et lieutenant du roi à Beaujeu, ainsi que les jardins du château de Saint-Cloud pour Philippe d'Orléans entre 1665 et 1693. Par ailleurs, en construisant un pont traversant la Seine, il achève partiellement la voie royale dont Louis XIV avait besoin, entre Saint-Germain-en-Laye et Paris, notamment après la Fronde. Il s'agit de l'origine de l'Axe historique.

En 1664, Colbert charge Le Nôtre d'embellir le jardin des Tuileries qu'il transforme en profondeur, ouvrant plusieurs perspectives dont l'une servira de tracé à la future avenue des Champs-Élysées. Entre 1670 - 1683, il travaille sous les ordres du même Colbert au remaniement des jardins de son château de Sceaux. Il conçoit un projet pour le château de Racconigi en Italie en 1670 et refait les jardins de Venaria Reale en Italie en 1674-1698.
Fin de vie
Armoiries

Le Nôtre est anobli par Louis XIV en 1675 : il reçoit à cette occasion l'ordre de Saint-Michel, suivi en 1681 de l'ordre de Saint-Lazare. Quand Louis XIV lui impose des armoiries, il se moque en disant qu'il a déjà « trois limaçons couronnés d’une pomme de chou ». Le roi lui fait composer un blason « de sable à un chevron d'or accompagné de trois limaçons d'argent, les deux du chef adossés et celui de la pointe contourné »13. Il forme de nombreux disciples, dont son neveu, Claude Desgots. Par le mariage de sa sœur Élisabeth Le Nôtre avec Pierre Desgots, il se trouvait en effet en lien avec cette famille de jardiniers du roi, ayant notamment travaillé avec Pierre II Desgots qui est certainement l'auteur de variantes d'ouvrages commandés à son oncle André14.

Au début de l'année 1679, il se rend à Rome avec l'autorisation du roi13. Colbert écrit à l'ambassadeur de France à Rome que Le Nôtre voyage « non pas tant pour sa curiosité que pour rechercher avec soin s'il trouvera quelque chose d'assez beau pour mériter d'estre imité dans les Maisons Royales, ou pour lui fournir de nouvelles pensées sur les beaux dessins qu'il invente tous les jours, pour la satisfaction et le plaisir de Sa Majesté15. » S'il admire les fontaines de la Villa Aldobrandini et d'autres jardins, il estime que les jardins italiens ne s'approchent pas des français16. L'influence du voyage en Italie sur l'œuvre de Le Nôtre reste encore mal connue17.

Le Nôtre visite également le Bernin, chargé de sculpter une statue équestre du roi, et à l'académie de France à Rome13. Ayant appris sa présence à Rome, le pape Innocent XI demande à rencontrer Le Nôtre18. Selon Saint-Simon, le pape veut lui confier le tracé des jardins pontificaux. À la fin de leur entrevue, Le Nôtre déclare « Je ne me soucie plus de mourir puisqu'à présent j'ai devisé familièrement avec les deux plus grands hommes du monde, Votre Sainteté et le Roi mon maître ». Le pape répond « Votre roi est un grand prince victorieux, moi je ne suis qu'un pauvre prêtre. Il est encore assez jeune, moi je suis vieux ». Le jardinier rétorque « Mon révérend Père, vous vous portez bien, vous enterrerez tout le Sacré Collège ». Les deux hommes éclatent de rire et, sous le coup de l'émotion, Le Nôtre embrasse sur les deux joues le pape avant de baiser sa mule. Le duc de Créquy parie avec le roi Louis XIV mille louis que cette scène est une baliverne ; il perd son pari qui confirme le surnom du jardinier le « bonhomme Le Nôtre »19. La véracité de cette anecdote est toutefois contestée par Voltaire, qui se fonde sur le témoignage d'un disciple de Le Nôtre et ajoute : « on n'a pas besoin de ce témoignage pour savoir qu'un intendant des jardins ne baise point les papes et les rois des deux côtés20,21. »

Le Nôtre entre en 1681 à l'Académie royale d'architecture22. Il intervient dans l'aménagement des jardins du château de Meudon pour Louvois en 1679-1691 et participe aux aménagements du château de Marly-le-Roi, dernière résidence voulue par Louis XIV, en 1692. Il est cependant agacé par les velléités du Roi-Soleil à vouloir concevoir ses propres jardins23. Il cesse donc de travailler pour ce dernier tout en lui offrant ses plus belles œuvres d'art en 1693. Il fait encore des projets : il envoie par lettre ses instructions pour les châteaux de Charlottenburg et Cassel en Allemagne en 1694 et adresse à Guillaume III d'Angleterre des plans pour le château de Windsor en 1698. Dyslexique, il compense ce trouble par une extraordinaire vision en trois dimensions3.

En 1693, André Le Nôtre se retire dans sa maison près du pavillon de Marsan dans le palais des Tuileries, auprès de son épouse et de ses nièces et neveux qu'il a adoptés après la mort de ses trois enfants. Sa maison était entourée d’un jardin qu’il entretenait lui-même. Il continuait cependant pendant cette fausse retraite (provoquée notamment par la concurrence de François Mansart) de travailler pour les particuliers et souverains étrangers. Il y meurt le 15 septembre 1700 à l'âge de 87 ans, laissant une fortune estimée à un million de livres3. Ses obsèques sont célébrées en l'église Saint-Germain-l'Auxerrois puis il est inhumé en l'église Saint-Roch24. Selon ses désirs, il est inhumé sans cérémonie. La chapelle qui accueille son tombeau est ornée d’une peinture de Jean Jouvenet, intitulée "le martyre de Saint-André". Sa veuve, Françoise Langlois, commanda peu après au sculpteur Pierre Cotton un monument funéraire pour honorer la mémoire de son mari. Réalisé avant 1707, il prit place face au maître-autel, sous une grande arcade. Se détachant sur un fond de marbre veiné de couleur, il se composait d’une allégorie en marbre blanc tenant l’épitaphe du jardinier, en lettres d’or sur un marbre noir, le tout surmonté des armoiries du défunt, avec les fameux trois limaçons et le collier de l’ordre de Saint-Michel ; au-dessous, à hauteur du spectateur, était placé sur une console le buste du défunt, la tête légèrement tournée vers la droite, commandé spécialement à un des maîtres de la sculpture funéraire du temps, Antoine Coysevox25. La sépulture est profanée lors de la Révolution, il ne subsiste que le buste d'Antoine Coysevox26.

Il n'a laissé cependant aucun écrit pédagogique, ni journal ni mémoires. Il reste quelques courriers adressés aux grands de son siècle. L'un des premiers à théoriser son apport est Antoine-Joseph Dezallier d'Argenville qui écrit en 1709 la Théorie et la pratique du jardinage, reprenant ainsi ses principales œuvres. Ayant chiné depuis les années 1650 auprès de brocanteurs et antiquaires, il lègue les œuvres importants de sa collection (tableaux de peinture, sculptures, porcelaines, médailles modernes et estampes) au roi en 16932.

Il laisse derrière lui de nombreux jardins aménagés à la française reconnaissables par leurs perspectives et leurs géométries parfaites, connus et renommés partout dans le monde.
(Source Wikipédia)

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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptyJeu 28 Nov 2013 - 21:10

jaime jaime ce qu' André Le Nôtre a fait les jardins sont tres beaux a visités

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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptyVen 29 Nov 2013 - 9:53

J'admire les jardins à la Française pour le travail que cela représente, mais je n'aime pas du tout. Trop géométriques,trop raides,trop sophistiqués,d'une majesté écrasante.Ils sont très bien là où ils sont, devant les châteaux du 17ème.
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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptyVen 29 Nov 2013 - 13:10

lantana a écrit:
J'admire les jardins à la Française pour le travail que cela représente, mais je n'aime pas du tout. Trop  géométriques,trop raides,trop sophistiqués,d'une majesté écrasante.Ils sont très bien là où ils sont, devant les châteaux du 17ème.
je partage
sans doute pourrait-on définir le jardin à la française comme la volonté de la maîtrise de la nature par l'homme, une autre forme d'esclavagisme au service de la fatuité
le jardin anglais, voire même le jardin italien montrent un peu plus de respect des plantes, et il manque dans le jardin à la française la dimension spirituelo-intellectuelle du jardin japonais
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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptyVen 29 Nov 2013 - 18:44

Je n'aime pas non plus ce type de jardin, sans âme, (c'est mon ressenti), j'ai voulu présenter Le nôtre car c'est un personnage mythique, un incontournable parmi les jardiniers.

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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptySam 30 Nov 2013 - 12:29

Denis a écrit:
Je n'aime pas non plus ce type de jardin, sans âme, (c'est mon ressenti), j'ai voulu présenter Le nôtre car c'est un personnage  mythique, un incontournable parmi les jardiniers.
et tu as eu raison
pour savoir contre quoi se battre, faut connaître ce quoi loll
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JEAN-MARC

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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptyMar 3 Déc 2013 - 17:32

Gustave Thuret (1817-1875)
Algologue et botaniste français, on lui doit la première observation de fécondation sur le fucus, il a créé en 1855 le superbe jardin botanique de la Villa Thuret à Antibes, un lieu merveilleux à visiter que je vous recommande vivement.

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MessageSujet: Re: Un peu d'histoire   Un peu d'histoire EmptyMar 3 Déc 2013 - 17:33

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